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Derrière l’assassinat d’al-Mabhouh : « provoquer des évènements bien plus graves »

lundi 1er mars 2010, par Lyndon LaRouche

1er mars 2010 (Nouvelle Solidarité) – Un assassinat perpétré par des services « secrets », filmé et diffusé dans le monde entier ? Il y a de quoi s’interroger. L’économiste américain Lyndon LaRouche a déclaré hier que l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh (un chef militaire du Hamas) à Dubaï fin janvier est destiné à provoquer des représailles qui serviraient de prétexte à une attaque israélienne sur l’Iran. « Autrement, pourquoi y aurait-il eu des dizaines de personnes déployées directement sur cette opération et qui, de surcroît, ont été prises en flagrant délit par les systèmes de vidéosurveillance ? Une opération bien menée n’aurait nécessité que deux personnes et n’aurait pas engendré une telle campagne internationale contre Israël. Il y avait un but derrière cette mise en scène : provoquer un évènement bien plus grave », a-t-il dit.

Jusqu’à présent, pas moins de 27 personnes ont été identifiées comme faisant partie du commando. Toute l’opération de filature depuis l’aéroport jusqu’à la chambre d’hôtel d’al-Mabhouh a été enregistrée par les dispositifs de vidéosurveillance dont les enregistrements ont ensuite été divulgués à la presse internationale. Les autorités dubaïotes ont rapidement accusées le Mossad (services secrets israéliens) d’être derrière l’assassinat. Ajoutant au scandale, le commando a utilisé de faux passeports aux noms de véritables citoyens israéliens, français, allemands et irlandais. Tout comme les autorités financières de Dubaï sont contrôlées par des vétérans de la City de Londres, les services de sécurité des Emirats Arabes Unis, dont Dubaï, sont sous la coupe d’anciens du MI6 et MI5, les services secrets britanniques. D’après LaRouche, les britanniques ont poussé ce scandale « pour s’assurer que le Hamas riposte par des représailles visant haut ».

Selon certains analystes, ce scénario serait semblable aux évènements déclenchés par l’assassinat du secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) en août 2001. Deux mois après, un commando du FPLP assassinait en représailles Rehavam Zeevi, le ministre israélien du tourisme. C’est alors que, dans sa traque des tueurs, l’armée israélienne a envahi et réoccupé un partie de la bande de Gaza.

« Oui, les circonstances sont similaires à l’assassinat de Zeevi, mais elles sont aussi très différentes, » a expliqué LaRouche. « La situation actuelle est bien plus désespérée qu’alors. Au sommet de la pyramide, la City de Londres réalise que son système financier est condamné et est prête à déchaîner l’enfer sur terre. N’oublions pas qu’aujourd’hui, tout comme après le Première Guerre mondiale, l’ensemble de l’Asie du Sud-Ouest est sous l’influence étroite d’une dynamique à la Sykes-Picot. L’assassinat à Dubaï d’un chef militaire du Hamas, tel qu’il a été perpétré, visait à déclencher des représailles servant ensuite de prétexte à une frappe israélienne contre l’Iran, probablement sur ses installations nucléaires de Natanz ou une cible de même calibre. Cela ne manquerait de déclencher un conflit régional total qui se répandrait comme une traînée de poudre. Nous pourrions être à quelques semaines d’un plongeon dans un âge de ténèbres. »

Puis il a souligné avec force : « ne cherchez pas du côté israélien pour savoir qui a déclenché cette opération. Examinez plutôt les jeux de pouvoir très vénitiens qui se jouent à Londres. Ils ont profilé tous les protagonistes et ils savent très bien comment déclencher une confrontation en chaîne. Pourquoi ont-ils choisi Dubaï comme lieu du crime ? Parce que l’appareil de sécurité y est sous contrôle britannique direct. »

Certains analystes craignent que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, puisse être la cible du Hamas. De telles représailles ne manqueraient pas de déclencher une guerre permanente qui dépasserait les frontières de la région. L’assassinat d’al-Mabhouh et ses conséquences montrent à quel point les intérêts financiers londoniens sont désespérés et jusqu’où ils sont prêts à aller, a conclut LaRouche.