Campagne

Régionales 2010 : Remuant terre et mer en Bretagne...

lundi 8 février 2010

Par Bruno Abrial (LYM Rennes)

A tous les pessimistes de ce vieux monde ; à tous les fatigués du tintamarre médiatique, de la pression sociale et des a priori ; à tous les misérables d’en bas comme d’en haut : prêtez l’oreille car le nouveau monde est en marche, et non seulement là-bas en Orient comme jadis en Amérique, mais également quelque part sur notre vieux continent, quelque part en Armorique…

Liste « Bretagne, Phare du nouveau monde »

* Déclaration de candidature

solidariteetprogres.org/article6215.html

* Le blog :

bretagne.solidariteetprogres.org

C’est ce que nous découvrons chaque jour en sillonnant la Bretagne en vue de notre participation aux élections régionales de mars prochain. Selon les apparences et les on-dit, les Bretons seraient définitivement verts, anti-nucléaires et plutôt autonomistes. Un jour, nous voyant défendre le nucléaire dans les rues de Rennes, un homme sembla presque horrifié : « Mais vous allez vous faire trucider ! » Ce n’était pas tant le nucléaire en soi, mais ce que les gens en pensent qui lui faisait peur. Autre exemple : la semaine dernière à Loudéac, un ancien ingénieur dans l’aérospatial, ayant tout abandonné pour aller vivre à la campagne et défendre la culture bretonne, s’est abonné à Nouvelle Solidarité, heureux de sentir ravivé son amour pour la science et le progrès…

Mais alors, s’il n’est pas ce qu’il semble être, qu’est-ce qu’un Breton ?

En réalité, en contact tous les jours avec des Bretons, censés avoir une tête de granit et prêcher le retour au poêle à bois et au moulin à vent, force nous est de constater que les oubliés du Ouest France, c’est-à-dire presque tous, s’enthousiasment ardemment pour la construction « phare » d’un aérotrain et d’un réacteur nucléaire de quatrième génération en Bretagne. Le vrai Breton est à l’image du corsaire Surcouf, qui botte les fesses de l’Anglais ou de l’Ankou, et défend l’idée de progrès de la civilisation humaine.

Sous l’ancien Régime, à l’époque où l’orage grondait entre l’administration royale et le parlement de Bretagne, le duc d’Aiguillon, commandant en chef de la province, excédé par le caractère indépendant de ses sujets, disait que « cette masse est travaillée par des idées républicaines, tout en demeurant sincèrement dévouée à la personne du roi ».

Evoquons aussi un aspect très peu connu de l’histoire de France et de Bretagne : le soutien de la France et particulièrement de la Bretagne à la Révolution américaine (1775 – 1789). Entre une opposition vigoureuse à l’Ancien Régime et une conjonction de vues avec ce dernier concernant l’aide aux insurgés américains, Louis-René Caradeuc de La Chalotais, procureur général du parlement, incarne une certaine Bretagne qui s’enthousiasme pour les idées de la Révolution outre-Atlantique, bien au-delà d’une seule convergence d’intérêts géopolitiques : La Chalotais écrit à Benjamin Franklin « qu’il fait ses délices de la lecture de la Constitution des Etats-Unis et qu’il y voit partout les vrais principes de l’harmonie sociale ».

A travers l’engagement farouche des Bretons dans les combats de la guerre d’Amérique (1,4% des marins bretons engagés mourront au combat, contre 0,9% pour les non-Bretons), on comprend que l’esprit d’indépendance qui anime les habitants de cette contrée n’a rien à voir avec une volonté de repli dans une vie d’hommes des bois attachés à la terre, mais qu’il s’exprime par cette relation particulière entre l’Amérique et l’Armorique en ce XVIIIe siècle : une aspiration commune à fonder une civilisation qui, libérée de l’emprise du vieux système des privilèges féodaux, de l’usure et de la corruption, défende les droits de chaque individu à développer pleinement son potentiel créateur et fasse ainsi place à l’artisan, au paysan, à l’ingénieur et au chercheur. Le tout, d’ailleurs, peut-être plus au féminin qu’au masculin.

Un homme une femme

Si le défi au XVIIIe siècle était la Révolution américaine, au XXIe siècle, en France, il est de constituer des listes où la parité homme/femme soit totale. Cette loi, disons-le en passant, est typique d’une société qui, restant macho, plaque de façon logique et pragmatique un principe – apparemment juste – sur la réalité. Quoi de plus hypocrite, surtout quand on sait qu’il est évidemment plus facile pour les partis en place (qui disposent de larges réseaux d’adhérents) de s’y conformer, que pour des mouvements à faibles moyens comme le nôtre. Qu’à cela ne tienne : d’un mal peut sortir un grand bien ! C’est avec enthousiasme que nous sillonnons la Bretagne, à la recherche de femmes qui, ayant gardé une oreille interne attentive à leurs intuitions, prennent la décision de joindre leur nom à la liste « Bretagne, phare du nouveau monde », jugeant nécessaire que cette liste existe.

Dans son texte « Des limites qu’il faut observer dans l’emploi des belles formes », Schiller disait que si l’homme est maître dans le domaine de l’abstraction et de l’entendement, le « beau sexe » est à la fois modèle et juge du domaine de l’imagination et du sentiment. A une époque où les vieilles théories et habitudes de pensée nous conduisent droit vers le gouffre, l’avenir est à celles (et ceux) qui nourrissent une imagination devenant action pour changer un ordre des choses devenu destructeur. Le projet que nous défendons est voué à éveiller ces pouvoirs de l’imagination.

Notre liste est aussi la seule à proposer un combat pour libérer l’Europe et le monde de la dictature de l’empire britannique. « L’empire britannique ? Mais dans quel monde vivez-vous ? On est au XXIe siècle !Oui, mais je vous parle de l’impérialisme financier de la City de Londres et de leurs acolytes de Wall Street, ceux qui nous ont enchaînés à l’euro et à la BCE sans s’y enchaîner eux-mêmes…–Ah oui ! Après tout, c’est vrai que les Anglais ont toujours été notre ennemi héréditaire ! » (Précisons toutefois qu’il n’est pas question d’en finir avec le peuple anglais, mais plutôt de le libérer des financiers dont il est aussi victime !) La voie s’ouvre désormais pour faire revivre cet esprit révolutionnaire qui avait enflammé la Bretagne lors de la guerre d’Indépendance américaine…

Aujourd’hui le combat ne se déroule pas sur les mers entre frégates, marins et corsaires, il se mène sur le terrain de nos esprits, et l’imagination et le sentiment en constituent l’arsenal. Tête de granit, oui, mais pas à se la cogner contre un menhir : tournée vers le large, scrutant l’horizon de l’espace et du temps. C’est en cela que réside le caractère du révolutionnaire. Comme me le disait une jeune femme de Saint-Malo : « Les partis du XXe siècle, ils me cassent les roubignoles ! Place aux citoyens qui ont une véritable vision du monde à bâtir pour les prochaines générations ! »


* Déclaration de candidature

solidariteetprogres.org/article6215.html

* Le blog :

bretagne.solidariteetprogres.org