Campagnes

Bretagne, phare du nouveau monde - S&P aux Régionales 2010

mercredi 13 janvier 2010


Déclaration de candidature aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010


Par Alexandre Noury, tête de liste

Rennes, le 12 janvier 2010 – Je suis très heureux de vous présenter aujourd’hui notre liste, qui vise à faire de la Bretagne un exemple, un levier et un phare. A l’heure où le système financier et monétaire international se désintègre, nous sommes face à un terrible risque, mais qui est aussi une grande occasion.

Bretons, nous avons bénéficié dans les années soixante, avec l’élan des Trente glorieuses, d’un développement qui nous a redonné le goût de vivre au XXe siècle et les moyens de donner un avenir meilleur à nos enfants.

Cependant, depuis, cet élan de reconstruction et de grands projets d’alors est arrivé au bout ou a été dévoyé. Le modèle de développement agricole breton est contrôlé par les cartels de l’agro-alimentaire, complices des spéculateurs financiers. L’argent qui devrait servir à développer la Bretagne est pompé hors de notre région, non pas même pour enrichir le reste de la France ou de l’Europe, mais pour nourrir des investissements boursiers ou immobiliers de parasites financiers.

Aucun effort réel n’est fait, dans ces conditions, pour penser l’avenir : sortir la Bretagne de sa dépendance énergétique, transformer les déchets en ressources, investir dans les techniques du futur, tant dans le transport que dans l’énergie. Avec les éoliennes, c’est comme si on nous disait de revenir aux temps de la marine à voile et des lampes à huile en les dopant par de l’électronique.

Notre liste a pour but, au contraire, de tracer les pistes du futur. Car nous savons qu’un être humain n’est réellement juste et utile pour les autres que s’il dépasse l’expérience du passé pour poser les jalons de l’avenir.

Je comprends que des tentations vertes, écologistes ou autonomistes apparaissent, face à l’incapacité de l’Etat parisien, face à des gaullismes et des socialismes dévoyés, face à une Europe devenue complice de la City et des financiers, face au sentiment que nous sommes abandonnés.

Cependant, il n’y a pas d’issue qui ramène au passé. Il faut au contraire porter les yeux vers l’horizon et se battre pour que la Bretagne rentre dans le monde de demain, comme elle l’a toujours fait aux moments les plus déterminants et les plus glorieux de son histoire. Notre campagne sera donc comme un phare vers un nouveau monde, ayant pour objectif de donner à chacun les moyens d’entreprendre une reconstruction, chacun à sa manière comme hier à Brest ou à Saint-Malo, avec le vent du large dans le visage et une certaine idée de la France au fond de soi.

La cause de l’humanité, dont je veux la Bretagne exemplaire, vit toujours d’un projet étendant les capacités humaines de tous. C’est le projet que nous allons vous présenter, et pour lequel – car il n’y a ni dogme ni espace fermé en politique – nous vous demandons de coopérer avec nous. Par un dialogue, en en parlant et en y réfléchissant entre amis, militants, voisins, relations, car un projet politique doit devenir un être vivant, non un cadavre entretenu par de la propagande.

Cette Bretagne de l’avenir, je la vois :

  • fournie en électricité non par un éolien ruineux pour tous, sauf pour ceux qui en profitent aux dépens des contribuables, mais par un nucléaire nouveau, les petits réacteurs à haute température adaptés à notre environnement. Ce n’est pas le modèle d’Areva-Westinghouse, c’est celui de réacteurs de petite puissance, de l’ordre de 150 MW, de la quatrième génération et à sécurité intrinsèque. La Bretagne peut et doit être autonome dans ce secteur, avec au besoin l’aide de l’Afrique du Sud, de la Chine et de l’Inde, qui s’engagent dans cette même voie.
  • se donnant, grâce à cette électricité à bas coût, un autre modèle agricole, sortant par le haut de l’actuel en transformant les déchets en ressources. Les grands intérêts financiers ne doivent plus contrôler la production et la commercialisation du porc, de la volaille et du lait. Il faut une politique de juste prix et non de cartellisation agro-alimentaire, une politique que nous devons défendre à Bruxelles et à Paris. En aval, finançons mieux des plateformes de compostage pour traiter les algues et des stations d’épuration pour les pollutions urbaines ou touristiques. En amont, considérons le sol comme un milieu vivant, et non comme un milieu passif sur lequel on jette des engrais, des pesticides et des herbicides pour produire. Je ne suis pas contre la production ou pour la décroissance, sauf la décroissance des spéculateurs financiers. Le défi est d’étudier ensemble les meilleures conditions pour produire mieux. La région doit les financer, en écoutant différentes équipes de recherche sur les conditions d’élevage des porcs et de la volaille, sur les liens entre élevage et production de maïs, sur les conditions les meilleures pour l’épandage.
    Il faut à la fois éviter un lessivage absurde des sols et l’aggravation des conditions de production des agriculteurs. C’est possible, mais seulement en affrontant les intérêts des financiers prédateurs qui essayent de monter agriculteurs contre écologistes dans un combat stérile. Diviser pour régner, cela a toujours été la devise des empires financiers, à Londres, à Wall Street, à Bruxelles ou en France, avec leurs collaborateurs sur place. Notre campagne visera au contraire à unir pour assurer un futur.
  • créant les conditions d’une conversion des sous-traitants de l’automobile vers un « équipement du futur », avec des réseaux de transport urbain collectif à grande vitesse et la production d’automobiles électriques et à hydrogène. Nous présentons un projet mettant chaque ville de notre région à moins de 15 minutes de la suivante, un réseau fondé sur le principe de l’aérotrain, l’invention de l’ingénieur Bertin dont notre région doit devenir pionnière, ou du Maglev à lévitation magnétique. C’est moins polluant, avec un moteur linéaire, et plus rapide, ce qui permettra de remplacer l’avion pour les vols de moins de 1500 km. Pas de troisième aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais pas non plus de replâtrage des transports existants ! La Bretagne doit faire un pas dans le futur en appliquant la création humaine et en s’intégrant par un modèle de transports à l’image de ce que l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne avait imaginé pour un Swiss Metro. Trop cher ? Pas avec l’aérotrain, hier sabordé par les milieux financiers et des ingénieurs sans imagination, aujourd’hui à revoir comme une voie possible pour rentrer dans l’avenir.
  • créant des centres d’éducation et de formation professionnelle non pour l’intérêt des cartels, mais pour les besoins de la Bretagne de demain : former en priorité ceux qui ont le plus de difficultés au départ ou pour une reconversion, et les femmes cherchant à trouver un emploi après la naissance de leurs enfants, et les former en vue des métiers du futur présentés dans notre projet.
  • ouvrant un musée des découvertes scientifiques et de l’espace à partir de l’œuvre de Kepler, pour former à l’esprit de découverte les jeunes et les moins jeunes, en mettant leurs pas dans ceux des découvreurs et non en leur assénant des formules mathématiques ou en les impressionnant par un savoir en vitrine. Ni Claude Allègre ni les écologistes ne savent expliquer pourquoi c’est Kepler qui a découvert la gravitation universelle, et non Newton ou Galilée. Dans le musée que je conçois, nous ferons découvrir aux visiteurs comment Kepler a fait, en leur faisant mettre la main à la pâte.

Voilà notre projet, voilà ce par quoi nous tranchons sur les autres, qui s’adaptent à un ordre donné ou fuient vers un passé condamné. Nous ouvrons des pistes nouvelles, eux administrent ou extrapolent.

Cependant, bien entendu, il ne faut pas rêver. Ce que nous proposons, et qui est nécessaire pour l’avenir, en intégrant la Bretagne dans une économie du futur française, européenne et mondiale, exige un grand combat.

Un combat à mener en Bretagne, en France, en Europe et dans le monde contre les intérêts financiers qui non seulement étouffent la croissance, traitent les hommes comme des kleenex et nient les ressources de la création, mais qui entraînent le monde vers la destruction et la guerre.

Le parti qui nous soutient, Solidarité et Progrès, a prévu la crise qui nous frappe parce que nous avons vu ce qui manquait : une volonté politique capable de défendre la justice et le peuple et, en Europe, capable de briser les menottes que nous imposent les Traités de Maastricht et de Lisbonne. Ces traités empêchent l’Europe, les Etats et les régions d’émettre directement du crédit pour la production. Ils nous ont ainsi imposé un endettement permanent auprès des banques et des sociétés d’assurance, les complices des cartels !

C’est la loi du système de la City, un impérialisme financier organisé à Londres qui impose le gain à court terme et sacrifie l’avenir. C’est pour ce système que plusieurs centres d’enseignement en Bretagne ont de fait travaillé : ainsi, l’Ecole supérieure de commerce de Brest fournit depuis le début de ce siècle des opérateurs à la City de Londres, avec une formation à œillères financières ! Le circuit de pillage de la Bretagne a été organisé par les complices de Londres et de Bruxelles en France.

Nous nous battons pour l’arrêter. Nous nous battons pour rétablir un système de crédit public, comme avant 1973 et 1974, comme avant l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun, nous nous battons pour retrouver ensemble notre souveraineté nationale et notre autonomie régionale. Nous nous battons pour que la France adhère à un nouvel ordre international fondé sur le crédit pour le développement et non sur l’empire de la monnaie, catalysant les forces de la Russie, de l’Inde, de la Chine et des Etats-Unis afin de constituer une alliance suffisamment puissante pour défier la City et Wall Street.

Notre combat est très difficile car toute l’organisation du système politique favorise, par l’argent et les influences, les élus en place et leurs sponsors. C’est pourquoi, contre les égoïsmes, les petitesses et les égarements de notre époque, j’appelle à une réflexion et à un engagement pour tracer une nouvelle frontière.

Dans l’esprit de Fulgence Bienvenüe, qui apporta le train jusqu’à Fougères et construisit le métro de Paris, dans l’esprit social de l’abbé Louis Bridel et d’Yves Le Foll, de Pierre et de Marie Curie et de tous ceux qui venaient en vacances à l’Arcouest.

Nous devons, pour obtenir ce qui est nécessaire à l’avenir de la Bretagne, nous hausser à une bataille à l’échelle du monde, mais après tout, les vaisseaux sculptés sur le clocher de Roscoff comme l’épopée des pêcheurs de l’île de Sein en 1940, ne sont-ils pas la preuve que l’âme de la Bretagne est ainsi faite, tournée vers le large ?


A lire absolument :

Vidéo :