Harley Schlanger en France, un moment de joie

lundi 2 novembre 2009, par Jacques Cheminade

Harley Schlanger, porte-parole de Lyndon LaRouche pour l’Ouest des Etats-Unis, vient de passer deux semaines en France. Nommer sa fonction, pour aussi déterminante qu’elle soit, n’exprime cependant en rien ce qu’il nous a apporté. Je tenterai de l’exprimer en disant qu’il a ouvert une porte sur notre capacité de création humaine dans tous les domaines, l’art comme la science, la poésie comme la musique, la politique comme l’économie. Américain comme une Jeep tous terrains, il a en même temps offert à tous ceux qui ont eu la chance de l’écouter le sentiment que l’Amérique peut être porteuse du meilleur de la culture européenne, à condition de se ressaisir en combattant l’influence de l’oligarchie britannique là-bas et partout dans le monde. Le paradoxe est que ce combat éveille en même temps le meilleur de notre culture française, par delà l’esprit courtisan d’aujourd’hui, vers les grands moments de notre histoire.

Harley Schlanger et Jacques Cheminade, le 22 octobre 2009 à Paris.
Fabien Dany, www.fabiendany.com

Ceux qui ont accompagné Harley au Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation, à Lyon, ont profondément ressenti cet accord entre notre combat international d’aujourd’hui, patriotes et citoyens du monde, et celui des responsables et des innombrables inconnus d’alors qui ont sacrifié leur vie.

Harley, en dehors des trois réunions publiques sur la situation américaine tenues à Paris, Lyon et Rennes, devant en tout plus de 200 personnes, a porté à nos militants et à nos amis le message du Prométhée d’Eschyle. A travers la pièce, il nous a montré comment c’est non seulement le principe du feu qui a été apporté à l’homme, mais aussi et surtout comment le Titan a « placé en eux-mêmes l’espérance ». C’est cette espérance, immortelle en l’homme, alors que nos corps sont, eux, mortels, qui est le fondement de toute politique digne de ce nom en se transmettant d’être humain en être humain et de génération en génération. Harley a pris comme exemple contemporain de ce combat dans l’espérance, pour lequel Prométhée a accepté de souffrir en sachant le destin qui l’attendait, sa femme Susan, qui vient de mourir d’un cancer en juillet. Il a montré comment elle s’est battue jusqu’au dernier moment, avec le meilleur d’une culture juive universelle, pour alimenter en idées et aussi en moyens financiers les jeunes du mouvement de LaRouche, qui sont notre espérance.

Ainsi, contre l’esprit dominateur et destructeur de Zeus, le véritable personnage tragique de la pièce car lui ne connaît pas son destin, chacun peut porter en soi-même un petit Prométhée qui peut grandir à mesure qu’on relève les défis de l’injustice et de la petitesse, un principe d’immortalité qui s’exprime en servant le bien commun et les générations à naître.

Harley a parcouru les rues de Paris, de Rennes et du vieux Lyon avec un immense plaisir. Nous avons échangé des histoires de l’humour yiddish, qui ramènent les petites choses à leur petite importance et font grandir les grandes par l’ironie, complément indispensable de la tragédie. Il est un expert des trois Moïse, le premier, Maïmonide et Mendelssohn, ainsi que de Solem Aleichem et de cette Renaissance théâtrale yiddish de New York, qui inspira la collaboration militante entre afro-américains et juifs dans le Mouvement des droits civiques.
Il voit dans le ferment de grève de masse qui se lève aux Etats-Unis une grande espérance, pourvu que nous sachions l’inspirer.

Harley, qui est un excellent violoniste amateur, a offert à nos quelque quarante membres du mouvement de jeunes larouchistes en France un très beau cours sur l’histoire de la collaboration entre Bach, Haydn, Mozart et Beethoven à travers le temps, montrant la reprise des thèmes du premier par les trois derniers, comme dans les cinq fugues K 405 de Mozart où il transcrit pour quatre instruments à cordes les quatre voix de fugues de Bach dans le Clavier bien tempéré.

Ce dialogue des voix du passé a inspiré tout le monde dans le présent, d’autant plus que Harley a aussi expliqué comment, dans Les noces de Figaro, Mozart s’est attaqué politiquement à l’oligarchie du monde habsbourgeois, sur un livret de Beaumarchais, qui finança les canons de Rochambeau et de la Révolution américaine, permettant de battre Cornwallis à Yorktown.

Harley a aussi rencontré de nombreux économistes partisans du retour à la loi Glass-Steagall de Roosevelt à une échelle internationale pour éradiquer les racines de la crise.

Il était venu pour la dernière fois en France il y a vingt-cinq ans. Nous avons tous pris l’engagement de le ramener cette fois bientôt, comme nous l’a dit un producteur de lait de Bretagne qui, lui aussi, veut donner une dimension universelle à son combat.


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