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LaRouche met la Loi Glass-Steagall au centre du débat

samedi 31 octobre 2009

31 octobre 2009 (Nouvelle Solidarité) – Et tant pis pour ceux qui pensaient qu’évoquer un tel sujet était trop « intello », car le vendredi 30 octobre, le quotidien Le Monde, écrivait : « Faut-il casser les banques en deux ? Isoler leurs activités de banques d’affaires, jugées spéculatives et risquées, de celles, plus traditionnelles et socialement utiles, de banques de détail ? Dix ans après son abandon, les nostalgiques du Glass-Steagall Act, cette législation promulguée en 1933 afin de séparer strictement ces deux fonctions et empêcher qu’une crise bancaire comme celle de 1929 ne se reproduise, font entendre leurs voix. »

Sans mentionner l’économiste américain Lyndon LaRouche qui promeut depuis longtemps une telle réforme, le journal est forcé d’avouer qu’une bataille féroce fait rage.

Pour les adversaires, il n’y a rien à voir, spéculez ! Avec les plans de renflouements bancaires, les banques peuvent et doivent pouvoir continuer à titriser à haut risque. Et que ça saute ! Aux Etats-Unis, constate le Monde, « les anti Glass-Steagall ont le vent en poupe. Ancien responsable de la Réserve fédérale (Fed) de New York, qui couvre Wall Street, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, serait favorable au modèle de banque universelle. Le principal conseiller économique de Barack Obama, Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, a été le fossoyeur de la législation, en 1999 ».

A l’opposé, pour les partisans d’un nouveau Glass-Steagall, des faillites mille fois plus dangereuses et retentissantes que celles d’AIG et de Lehman Brothers nous attendent si le secteur n’est pas assaini au plus vite. Elles feraient exploser encore plus la colère populaire et conduiraient probablement les banquiers en prison.

Au Royaume-Uni, sentant le vent venir, c’est le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, qui, le 20 octobre, a jugé « indispensable » ce type de mesure. Il fut immédiatement soutenu par l’éditorialiste influent du Financial Times Martin Wolf. Ailleurs en Europe, le démantèlement du bancassureur ING répondrait déjà en partie à cette exigence.

Aux Etats-Unis, c’est Paul Volcker, l’ancien président de la Fed de 1979 à 1987, et actuel conseil du président Barack Obama, qui s’est fait le chantre du retour de cette séparation des métiers. « Les banques sont vouées à servir le public et elles doivent se focaliser sur ces activités ».

En France, Jean-Paul Pollin, professeur d’économie à l’Université d’Orléans, estime « c’est peut-être ringard de rééditer une loi des années 1930, mais c’est efficace ». Il ajoute qu’une banque « doit faire des crédits, collecter les dépôts, gérer des comptes. Les autres activités sont parasitaires ! » Pour éviter une nouvelle crise, affirme Jacques Attali, « il faut que le métier de banquier redevienne triste et ennuyeux ».

Rappelons que Lyndon LaRouche défend depuis longtemps une telle mesure mais ne cesse de souligner qu’elle ne fait sens que dans le cadre d’une mise en faillite ordonnée de tout le système, mettant fin à la vie douloureuse des titres toxiques et autres produits financiers dérivés. Aujourd’hui, ce système est insauvable. Ainsi, imposer les critères de la Loi Glass-Steagall séparément d’un processus de réorganisation globale échouera lamentablement. Sans l’adoption complète du plan LaRouche, Glass-Steagall n’est qu’une très dangereuse illusion.

« Tel l’Amédée d’Ionesco, le Glass-Steagall Act fait ainsi un peu penser à ce cadavre qui ne cesse de grandir à mesure qu’on parle de lui et dont personne ne sait comment se débarrasser », conclu Le Monde.

A nous de nous mobiliser pour que non pas « le cadavre », mais l’inspiration historique à l’origine de cette politique, retrouve vie et nous sauve de la débâcle.


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