L’hebdo russe Zavtra interviewe LaRouche et présente son « Alliance des quatre puissances »

jeudi 29 octobre 2009

29 octobre 2009 (Nouvelle Solidarité) – A la Une de son édition du 21 octobre, l’hebdomadaire russe Zavtra annonce son interview avec Lyndon LaRouche sous le titre « Notre dernière chance », réalisée le 10 octobre par son rédacteur en chef adjoint, Alexander Nagorny, lors du Forum international de Rhodes sur le Dialogue des civilisations. Cette interview reflète la bataille politique qui fait rage dans le contexte de la mort du système monétariste actuel, et présente l’Alliance des quatre puissances – Etats-Unis, Russie, Chine, Inde – avancée par LaRouche pour le remplacer par un système de crédit entre Etats-nations souverains.

LaRouche explique d’abord que le monde est soumis à deux crises imbriquées : d’une part la faillite du système monétariste « qui mène le monde au crash », de l’autre, l’épuisement des ressources naturelles que l’homme consomme plus vite qu’il ne les crée. Mais il n’y a qu’une seule solution à ces deux problèmes : « nous devons nous débarrasser du système monétariste de la finance globale et bâtir un système basé sur l’économie productive, en accord avec la conception de Vladimir Vernadsky. » [*]

S’ensuit une discussion opposant le Système américain hamiltonien d’économie politique, où le crédit est orienté vers « l’économie physique », à l’escroquerie monétariste des bulles financières de ces dernières années. Au cœur de cette discussion émerge l’opposition entre Franklin Roosevelt avec son approche hamiltonienne, et le monétarisme de Keynes qui triompha après la mort du président américain.

Nagorny demande ensuite à LaRouche si Obama pourrait soutenir ses propositions : « absolument pas. Obama est sous influence d’intérêts oligarchiques financiers que j’ai décris comme l’Empire britannique. Dans son équipe, on retrouve beaucoup de gens comme Larry Summers, un représentant direct de ces intérêts, bien connu en Russie pour être un voleur. C’est lui qui est l’auteur du pseudo plan anti-crise d’Obama qui ne fait que détourner des sommes gigantesques en faveur de ses amis ».

L’interview présente ensuite l’initiative des quatre puissances défendue par LaRouche : « Nous sommes pris dans une crise qui menace de faire sombrer le monde dans un effondrement économique en chaîne (…) Alors qu’auparavant, 80% de ce que consomme un pays était produit au niveau national – une garantie pour sa sécurité économique –, avec la mondialisation, le ratio s’est inversé. Pour cette raison, je propose d’approcher cette crise non pas d’un point de vue national, mais par l’action conjointe des pays clés dans l’économie mondiale : la Chine, les Etats-Unis, l’Inde et la Russie. Si ces quatre puissances se mettent d’accord sur une ligne commune pour réorganiser le système financier et établir des systèmes de crédit souverains dans la droite ligne du modèle rooseveltien d’économie physique, alors le monde aura une chance d’éviter la catastrophe. »

Zavtra cite LaRouche qualifiant le monétarisme de « plaie de l’humanité » depuis les guerres du Péloponnèse et conclu l’entretien avec cette citation « nous devons subordonner le système monétaire à l’autorité des nations souveraines. »

Très rapidement, cette entrevue a été reprise par de nombreux sites russes comme Biznes online, le portail patriotique Rossiya et le site du Mouvement pour la renaissance de la science russe. Sa publication intervient à un moment clé où le centre de gravité du monde est en train de basculer vers l’Eurasie, alors que le projet d’Alliance des quatre puissances lancé par LaRouche début 2007, semble devenir réalité.


Vidéo : Le Dollar-crédit et l’Alliance des quatre puissances

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[*Il est expliqué par ailleurs que l’approche de ce grand scientifique russe consiste à distinguer qualitativement la biosphère et la noosphère, d’où découle une conception de l’économie où le progrès technologique accroissant constamment le « flux de densité énergétique » (une notion qualitative et non quantitative de l’énergie), permet à l’homme d’accroître le niveau relatif de ressources disponibles.