Les déclarations de Lyndon LaRouche

Comment la Chine transforme la dette américaine en actif

vendredi 23 octobre 2009, par Lyndon LaRouche

23 octobre 2009 (Nouvelle Solidarité) – Nous publions ici l’extrait d’une discussion du 20 octobre entre Lyndon LaRouche et les collaborateurs de son Comité d’action politique, et faisant suite aux récents accords russo-chinois allant dans le sens de l’Alliance des quatre puissances proposée par LaRouche pour rompre avec le système monétariste qui s’effondre.

Interlocuteur : tu as dit que en réponse au nouveau partenariat entre la Russie et la Chine, la décision chinoise d’investir dans les projets de développement de l’Extrême-Orient russe tendra à soutenir la valeur du dollar, faisant l’effet d’une contre-mesure face à la politique folle de la Réserve fédérale et du Trésor américain. Peux-tu en dire plus ?

LaRouche : La Chine procède à une sorte d’émission d’obligations à partir des milliers de milliards de dollars de dette américaine qu’elle détient. Cette dette chinoise ne tient donc qu’à la dette américaine. Si l’économie des Etats-unis s’effondre, et donc le dollar, alors ces obligations ne vaudront plus rien. Mais si le gouvernement chinois utilise ces obligations comme crédit pour de grands projets ferroviaires ou programmes de ce genre avec la Russie et d’autres pays de la région, alors cette dette sera monétisée via un projet créant une véritable valeur économique. Ces obligations deviendront ainsi des actifs négociables dont la valeur ne dépendra plus d’une dette que les Etats-Unis ne paieront jamais. Les dollars impliqués dans cette émission obligataire étant investis dans ces projets communs à grande échelle, auront désormais une valeur intrinsèque, de par les actifs physiques qu’ils permettront de créer.

C’est donc un pas important qui vient d’être fait en direction de ce que doit représenter cette Alliance des quatre puissances. Et il ne s’agit pas seulement de ces quatre nations – Etats-Unis, Russie, Chine, Inde – mais d’une coopération ouverte à tous les pays qui le voudront. Ce nouvel accord russo-chinois n’est pas qu’un geste en direction de cette nouvelle alliance, mais bien un pas substantiel.

L’Inde, mais aussi la Corée (incluant la Corée du Nord) le Japon, la Mongolie et d’autres, se joindront facilement à ce type de coopération. Mais ce type d’accord ne résoudra pas tout. Nous devons réaliser l’Alliance dans son ensemble, comme je l’ai spécifié, avec les Etats-Unis, et alors nous pourrons assurer le sauvetage de l’économie mondiale face à une menace d’effondrement sans précédent dans l’histoire.

Interlocuteur 2 : Si je comprend bien, la Chine investit des centaines de milliards dans ces projets, libellés en dollars, et en engageant ainsi le dollar, elle lui donne de la valeur.

LaRouche : C’est ça. L’on donne à ces dollars l’assurance que ne leur fournissent pas les Etats-Unis.

Une fois le projet fongible, cet investissement devient un actif réel, productif, ayant une valeur intrinsèque.

La valeur du dollar dépend du Trésor américain, mais aujourd’hui, il n’est pas en mesure de remplir son rôle. Cependant, en reprenant ces dollars au sein d’obligations destinées au financement de projets réels, on en fait des actifs physiques. Pour l’instant, les obligations de la dette américaine ne représentent aucune sécurité, car le dollar est en train de s’effondrer. Au fur et à mesure que le dollar baisse, la dette américaine perd de sa valeur. Mais en investissant cette dette dans quelque chose qui en vaut le coup, alors cette dette prend de la valeur.

Interlocuteur : C’est-à-dire que les bons du Trésor se dévaluent mais que l’on s’en sert pour investir et développer une main d’œuvre qualifiée ?

LaRouche : Oui. On met ces titres au travail en finançant de grand projets d’infrastructure ayant une valeur productive. Ces systèmes de transport, etc., ont une valeur productive intrinsèque. Autrement dit, en plaçant leur dette en Chine, les Etats-Unis ont implicitement investi leur dette dans ces projets.

Interlocuteur 3 : C’est aussi ce que l’on ferait avec les actifs conformément aux critères Glass-Steagall, afin de leur donner de la valeur.

LaRouche : Exactement. En d’autres termes, on transforme des dollars monétaires en des dollars crédits. C’est exactement la même idée que d’appliquer les critères Glass-Steagall pour nettoyer le système.


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