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1 million de tracts
« A la colère qui vient »

samedi 3 octobre 2009

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Ceci est la version « longue » du tract actuellement distribué à un million d’exemplaires dans notre pays. Cet effort exceptionnel au regard de nos moyens est une réponse au défi économique, social et humain que nous jette la crise. Nous vous demandons de le faire connaître, d’en parler, d’organiser des débats autour des pistes qu’il trace.

Nous sommes en effet parvenus à un moment de l’histoire où il est indispensable de changer de direction : le système dans lequel nous vivons s’effondre. Il est donc nécessaire que des hommes et des femmes responsables – vous, par exemple – montent sur la scène de l’histoire pour être les porteurs d’une transformation sans laquelle, en continuant comme on va, nous créerons les conditions de notre propre destruction.

Pour recevoir vos tracts ou participer aux distributions, contactez-nous :

  • Coordination nationale : 01.76.69.14.70
  • Rhône-Alpes : 04.26.23.08.40
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  • Sud-Ouest : 06 38 85 08 22

Face à l’éveil des peuples

Russie 1917, Allemagne 1989, Etats-Unis 2009 : partout un même ferment social de femmes et d’hommes exigeant la justice avec une colère qui balaye toutes les prévisions. C’est ce que Rosa Luxemburg a appelé un moment de grève de masse, lorsque les exploités montent sur la scène de l’histoire et disent : « Nous sommes le peuple. » Dans tous ces cas, il s’agit d’êtres humains dont l’exigence s’élève à l’essentiel : manger, un toit, un emploi digne, la santé, la liberté, l’éducation – bref, le respect de la vie. Nous en serons bientôt là en Europe car la même vague de destruction économique et sociale engendrera un même soulèvement. Alors, si on n’y répond pas, ou pas mieux qu’en 1917 ou en 1989, le sommeil de la raison engendrera de nouveaux monstres. C’est notre première responsabilité d’y répondre. Personne ne le fera à notre place. Il suffit de regarder le triste spectacle de notre vie politique : les pompiers se battent entre eux pendant que la maison brûle.

Ce tract est donc un appel à la mobilisation. Il y a urgence, car la désintégration économique, sociale et culturelle de notre société deviendra irréversible si rien n’est fait pour arrêter sa dynamique. Ce n’est pas telle ou telle injustice qui est au coeur du problème, mais toute la logique d’un ordre de domination financière qui détruit la vie. Les G20 de Londres ou de Pittsburgh n’ont pas remis en cause cette logique. L’émission de monnaie, pratiquement sans contrôle, par les banques et les compagnies d’assurance, associée à un libre-échange qui n’est que la loi du plus fort, est destructrice de la production et de la consommation.

Nicolas Sarkozy a menti lorsqu’il a déclaré à la télévision : « Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini. » Tout continue comme avant, en pire, à partir de « plateformes alternatives » encore plus opaques, où l’on échange de tout sans contrôle, avec la complicité active de l’Union européenne (directive MIF, du 1er novembre 2007). Incapables d’assurer un avenir, les conglomérats d’intérêts financiers, qui constituent un Empire opérant depuis la City de Londres et Wall Street, visent à détruire toute résistance, celle des Etats-nations comme celle des êtres humains. Leur but ultime, puisqu’ils ne peuvent en assurer le développement, est de réduire la population mondiale en éliminant les « moins aptes », que ce soit par des guerres technologiques contre les faibles ou par la restriction des soins médicaux, comme en Grande-Bretagne, aux Etats- Unis et bientôt chez nous si nous ne sortons pas de leur système. L’euthanasie, l’eugénisme et la sélection des malades sont déjà de retour. Des responsables britanniques et américains défendent ces choix sans s’en cacher, comme Jonathan Porritt, conseiller de Gordon Brown, ou Ezekiel Emanuel, conseiller de Barack Obama.

Heureusement, face à l’échéance de l’année fiscale américaine, qui va mettre les plaies à vif et menacer d’effondrement toute la pyramide spéculative, une chance nous est offerte. Nous devons la saisir, aux Etats-Unis comme en Europe. En nous battant pour un nouvel ordre international fondé sur du crédit productif public en faveur de toute l’économie.

Il ne s’agit pas d’une « mesure technique ». Il s’agit de la question politique fondamentale : bloquer, par une mobilisation populaire, l’émission de capital fictif créé par les banques, cet argent sans foi ni loi fondé sur une escroquerie mondiale. En le remplaçant par de l’argent émis sous contrôle de l’Etat pour l’équipement de l’homme et de la nature, pour le bien commun et les générations à naître, pour des choses à créer, pas des possessions à exploiter. Investir sur 25 à 50 ans, pour permettre l’accroissement de la population humaine, sans lequel l’histoire de l’humanité ne pourrait continuer. C’est à la fois une question de densité technologique (production d’énergie et de produits avec une densité plus élevée par km2 et par tête) et d’élargissement de l’espace sur Terre et au-delà. A-t-on remarqué que, depuis les premiers pas de l’homme sur la Lune, la baisse relative de la production physique de biens utiles et le renoncement à toute politique spatiale digne de ce nom vont de pair ? Il faut à l’être humain un grand dessein, un « au-delà ». Réduits à la gestion et à la possession, nous devenons des animaux domestiqués et cupides, c’est-à-dire sans avenir.

Alors que la maison brûle, les chefs de clan et de caste qui gouvernent ou ont gouverné se disputent le pouvoir avec des méthodes de basse police. Pendant ce temps, les Pébereau, les Pérol et les Pigasse assument le pouvoir de fait en relayant la « politique des marchés ». Face à eux, exigeons d’abord de nous-mêmes cette « plus haute tenue intellectuelle et morale » à laquelle Jean Jaurès appelait le 11 avril 1914, sentant venir la boucherie que l’Europe d’alors s’infligea. C’est forts de cet engagement que nous traçons ici les pistes d’un projet servant le bien commun et les générations à naître. Elargir l’horizon est la porte de sortie de la petitesse et de la médiocrité, nos ennemis intimes.

Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve, pourvu que chacun d’entre nous inspire à autrui, dans le combat politique, le meilleur de ce qu’il porte en lui-même. Ce n’est pas une utopie. C’est ce que font nos amis partout dans le monde, en particulier aux Etats-Unis, avec l’inspiration politique de Lyndon LaRouche, là où se trouve l’enjeu décisif.

Comme l’avait compris Rosa Luxemburg, une grève de masse éclate lorsque l’oppression devient hypocrite et insupportable, lorsque le peuple ne veut plus qu’on lui prêche l’austérité au nom de la solidarité. Nous y sommes aux Etats-Unis. Demain ce sera chez nous. C’est le moment d’éveiller, d’éclairer, de faire penser et d’agir.

Pour sortir du piège

Les Français savent que les racines de la crise sont toujours là et que les mesures prises depuis un an par la majorité de droite n’ont apporté aucun changement. L’illusion stupide d’une reprise sans emplois et sans investissements industriels sert d’excuse pour paralyser les initiatives. Cependant, les Français pensent aussi que l’opposition ne ferait pas mieux. Ce que nous proposons ici est une rupture avec la règle du jeu qui règne depuis quarante ans, c’est-à-dire depuis que la droite a trahi l’esprit du gaullisme et la gauche l’héritage de Jaurès.

1. Un système de crédit public contre le monétarisme



Face à la désindustrialisation de notre pays, qui provoque la destruction massive des emplois qualifiés et un profond appauvrissement, il est essentiel de rétablir un système de crédit productif, en rompant avec les conditions de Maastricht (article 104) et des autres traités européens qui l’interdisent et en abrogeant la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973. Avec une banque nationale, l’Etat pourra émettre du crédit pour de grands projets sans s’endetter par l’emprunt, comme il le fait depuis 1973. Cette banque nationale, sous contrôle politique des citoyens, défendra toutes les banques qui alimentent l’économie réelle dans l’intérêt général, avec des crédits préférentiels, au détriment de celles qui se sont converties en casinos financiers. Il faut mettre un terme au système de banque universelle, qui permet de jouer avec les dépôts des épargnants, et rétablir une séparation entre banques d’affaires, qui opèrent avec les capitaux de leurs actionnaires à leurs risques et périls, et banques de dépôt, qui gèrent les fonds déposés par les épargnants. C’est la procédure Glass-Steagall, mise en place par Roosevelt aux Etats-Unis et abolie en 1999 sous l’influence du conseiller économique de Barack Obama, Lawrence Summers.

En même temps, on doit instaurer une commission d’enquête parlementaire dotée de réels pouvoirs d’instruction, à l’image de la commission Pecora de Franklin Roosevelt, pour juger les banquiers et, en permettant à chacun de connaître le dessous des cartes, créer ainsi une base populaire de soutien à un changement politique.

Comme la France ne peut agir seule, elle doit devenir le catalyseur d’un nouvel ordre économique et monétaire international, qui exige la participation des plus grands pays, les Etats-Unis, la Russie, l’Inde et la Chine. Ce Nouveau Bretton Woods sera fondé sur le crédit productif public, et non sur la loi actuelle du plus fort et du court terme. En commun, les participants décideront de grands travaux dans l’intérêt mutuel, avec des crédits d’Etat à long terme et faible taux d’intérêt. Les établissements financiers existants ne doivent plus être renfloués mais soumis à une procédure de banqueroute organisée car le paiement de toutes les créances en cours est devenu impossible. Il faut remettre les compteurs à zéro, en éliminant la bulle des produits financiers dérivés.

Il faut en même temps une régulation qui rende les spéculations impossibles, en rétablissant des parités fixes entre monnaies et en autorisant si nécessaire la mise en place de mesures protectionnistes intelligentes en faveur des industries naissantes et contre les pratiques de dumping financier.

Seul, au minimum, le retour aux conceptions économiques qui ont inspiré les politiques de croissance forte du New Deal aux Etats-Unis et d’après-guerre en Europe nous permettra de créer une nouvelle ère de développement mutuel. Cette croissance ne sera plus celle de l’argent et des statistiques financières, qui mesurent en réalité la destruction, mais des ressources humaines donnant à chacun le droit de créer et d’améliorer le monde.

2. Service public et production



Au crédit productif public correspond une politique de service public. Le référendum actuel pour la défense de La Poste indique la voie à suivre pour le défendre en mobilisant l’opinion. La santé, l’éducation et la recherche sont les piliers de ce service, pour le bien commun. C’est pour cela que non seulement nous nous opposons à toute politique de restriction ou de limite de l’accès dans ces domaines, alors qu’on renfloue scandaleusement les banques qui ont spéculé, mais que nous exigeons la priorité absolue des fonds publics en leur faveur.

L’économie est l’application des découvertes, engendrées par la recherche et transmises par l’éducation, pour mobiliser chaque fois davantage nos capacités créatrices dans le travail. C’est pourquoi nous rejetons l’écologisme « vert », qui est un obscurantisme reposant sur l’illusion d’un retour au passé, et que nous défendons les formes de production de biens et d’énergie les plus denses par km2 et par être humain, qui exigent une société plus juste et plus participative. Il s’agit aujourd’hui du nucléaire, avec les réacteurs à haute température et la fusion. Sans ce recours, nous serions condamnés au malthusianisme et à l’austérité sociale, ce que veut précisément l’Empire financier de la City et de Wall Street. Avec ce recours, nous nous situerons au contraire à la frontière de la connaissance humaine, là où les applications technologiques des découvertes scientifiques permettent de prendre en charge l’avenir de l’humanité. Car c’est en accroissant par ces apports le potentiel de densité démographique de notre planète que nous pourrons redevenir « terre d’accueil ».

3. Espace et Tiers monde



Nos deux impératifs politiques sont un développement rapide du Tiers monde, rendant justice à l’Afrique, et une politique spatiale digne de ce nom. Ensemble, ces deux objectifs définissent en effet un horizon sans lequel les êtres humains se limiteraient à la possession et à la gestion, c’est-à-dire sombreraient dans l’inhumanité.

La terre est le berceau de l’humanité, mais on ne peut pas passer sa vie entière dans un berceau. L’espace doit devenir notre dimension, à la fois dans la découverte des exoplanètes et dans l’exploration et la colonisation de la Lune et de Mars. Pourquoi aller voir là-bas alors qu’il y a tant à faire sur terre ? diront certains. Eh bien, justement parce que c’est dans l’espace que se trouvent des ressources nouvelles, comme l’hélium 3 sur la Lune. Surtout, c’est là-bas, face à l’inconnu, que nous serons mis au défi de créer, d’innover et d’inventer.

Connaissant l’histoire d’autres planètes nous connaîtrons mieux la nôtre, comme c’est en connaissant d’autres cultures et d’autres peuples que nous nous connaissons mieux nous-mêmes.

4. L’agriculture pour demain



Les agriculteurs ne sont pas les restes d’une économie dépassée, mais les travailleurs du futur qui doivent permettre de doubler la production alimentaire pour nourrir toute l’humanité. Ils sont la base de la pyramide sociale. Les protéger relève du bien commun et de notre avenir, donc du service public. Nous n’avons que faire des Fischer Boel ou des McCreevy, guichetiers d’un monde mort. Dans chaque pays, les agriculteurs doivent donc être encouragés à produire d’abord des cultures vivrières, pour le marché intérieur, et non des cultures d’exportation en vue d’un profit financier. Il faut arrêter la dépendance des prix par rapport aux spéculations des « marchés internationaux » et rétablir un juste prix pour les producteurs et les consommateurs. Le poids des intermédiaires inutiles doit être combattu et les producteurs protégés contre le dumping social et financier.

5. Rétablir les droits des travailleurs sur leur travail



L’augmentation inouïe du chômage, les baisses de salaire, ce qui se passe à France-Télécom et cette souffrance qui s’étend en d’innombrables lieux de travail, exigent un changement absolu d’orientation.

L’homme n’est pas un citron que l’on presse pour faire du profit à court terme, puis que l’on jette après usage. Il incarne au contraire une ressource à long terme : la connaissance et les savoir-faire que l’on se transmet de génération en génération. C’est donc cette ressource vitale qu’il est nécessaire de respecter, défendre et nourrir :

  • en arrêtant le chômage et en rétablissant l’emploi qualifié, ce qui est au cœur même de notre projet ;
  • en donnant aux travailleurs les moyens de se réapproprier le produit et la dimension sociale de leur travail ;
  • en accroissant d’urgence le nombre d’inspecteurs et de médecins du travail ;
  • en organisant une formation professionnelle qui soit d’abord au service des plus vulnérables et de ceux qui ont le plus de difficulté à trouver ou retrouver un emploi ;
  • en arrêtant les baisses de salaire et toutes les mesures de démantèlement social, comme celles préconisées par l’OCDE dans son objectif « Commerce 2009 ».

C’est le respect du travail humain qui, à long terme, est rentable. Une « organisation du travail » qui détruit le collectif et la coopération dans le travail ruine l’avenir de la société en y engendrant une crise d’identité et le dégoût de soi.

6. Arrêter le césarisme


Notre système politique actuel repose de fait sur le pouvoir d’un seul homme, avec sa nomenklatura et ses réseaux. Ce système est contraire à l’esprit et à la lettre de notre Constitution, et la politique pratiquée aux principes de son Préambule. Il suffit de les lire.

Dans ces conditions, le principe de « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » doit être rétabli. L’on ne peut continuer à accepter que la justice, la presse et le Parlement se mettent en ordre de bataille derrière l’exécutif. Cette conception imprégnée de monarchisme et de bonapartisme est en fait au service des multinationales financières.

Respecter les textes dont nous disposons doit être le premier impératif. Le second est de donner les moyens au Parlement d’être un lieu où se débattent les grands enjeux de la nation. Des référendums d’initiative populaire, aux conditions raisonnables et non impossibles à remplir, constitueraient un levier nécessaire.

En même temps, une réflexion de tous sur nos principes constitutionnels et un juste financement des partis politiques, qui cesse de servir exclusivement ceux qui sont en place, sont à terme les moyens qui permettront de revitaliser nos institutions républicaines. Car c’est en redonnant la parole à ceux qui l’ont perdue que nous créerons les conditions qui permettront d’« ouvrir le jeu » et de mettre en œuvre ce projet pour arrêter le chaos social et le fascisme financier.


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