Réforme de la santé : LaRouche met les Britanniques en déroute

lundi 17 août 2009


par Jeffrey Steinberg
Executive Intelligence Review
15/08/2009


Face à la révolte populaire catalysée par Lyndon LaRouche et son Comité d’action politique, l’incapacité de l’administration Obama à faire passer la politique d’euthanasie voulue par Londres, sous couvert de réformer le système de santé, est un sérieux revers pour les intérêts impérialistes britanniques qui doivent désormais faire face à un retour de flamme sur leur propre sol. A tel point que depuis 3 jours, l’establishment médiatique et politique de Grande-Bretagne a été forcé de prendre la défense de son propre système de santé (le National Health Service et son programme de rationnement NICE) qui a servi de modèle au plan Obama.

« Face à la révolte populaire massive et croissante contre l’administration Obama, les élites britanniques se retrouvent soudainement confrontées à un lourd revers stratégique, au point de devoir lancer une opération de grande ampleur pour défendre leur propre système de santé, profondément défectueux, leur dernière chance pour tenter de sauver le projet Obama », a confié à l’Executive Intelligence Review (EIR) une source dans le renseignement américain. « L’enjeu derrière l’opposition massive à cette réforme est la perte de contrôle de Londres sur la Maison Blanche, ce qui est réellement grave pour eux, étant donné ce qu’ils ont investi dans cette opération. »

En effet, du Guardian de Londres lié à la Société Fabienne jusqu’au très conservateur Daily Telegraph, les médias britanniques se retrouvent à mener une campagne de propagande coordonnée visant à faire passer leur système de santé pour un des meilleurs au monde et tenter ainsi de sauvegarder leur contrôle sur la Maison Blanche. Même le très modéré Independent s’en est pris à « la réalité brutale du système de santé américain » pour mieux défendre la réforme Obama, une ligne malheureusement typique de la propagande orchestrée par la presse britannique depuis une semaine.

De nombreux dirigeants politiques sont aussi intervenus pour défendre le système de santé britannique, du Premier ministre Gordon Brown jusqu’au leader du camp conservateur, David Cameron. Etant donné le mode de contrôle hiérarchisé de la politique britannique, il ne serait pas inapproprié de supposer que le Privy Council de Sa Majesté, dirigé par Lord Peter Mandelson, ait décidé de lancer cette campagne la semaine dernière, en voyant que la situation politique américaine devenait hors de tout contrôle.

C’est la faute à LaRouche

 

La raison réelle de cette hystérie britannique est le fait que Lyndon LaRouche soit publiquement désigné comme le catalyseur de cette révolte contre la volonté de la Maison Blanche d’imposer au peuple américain un véritable plan hitlérien d’euthanasie. Depuis le Town Hall meeting (réunion publique citoyenne traditionnelle aux Etats-Unis) du député démocrate John Dingell à Romulus dans le Michigan, l’affiche du Comité d’action politique de LaRouche (LaRouche PAC) affublant Barack Obama d’une petite moustache carrée, intitulée « J’ai changé », a fait la une des actualités aux Etats-Unis et dans le monde entier. [*]

Le week-end dernier, alors que s’accroissait l’ampleur des protestations lors des Town Hall meetings d’élus fédéraux, plusieurs médias américains et internationaux ont publié des interviews avec des militants et responsables du LaRouche PAC. Le Washington Times est même allé jusqu’à interviewer la rédactrice en chef de l’EIR, Nancy Spannaus, qui a pu exposer les arguments de LaRouche contre cette réforme, ainsi que son alternative.

Le jour suivant, une journaliste de la BBC a interviewé en direct la porte-parole de Lyndon LaRouche, Debra Freeman, qui a frontalement attaqué le système de santé britannique, rendant la journaliste hystérique.

Depuis le mois de mai, le LaRouche PAC dénonce la volonté de la Maison Blanche de créer un Comité de conseil médical indépendant (IMAC) comme une résurgence du programme « Tiergarten 4 » lancé par Adolf Hitler en septembre-octobre 1939 pour éliminer « les vies qui ne valent pas le coût ». Ces arguments ont été largement repris par de nombreux dirigeants républicains dont le chef de l’opposition au Congrès John Boehner, l’ex-gouverneur d’Alaska et ex-candidate à la vice-présidence Sarah Palin, l’analyste conservateur Patrick Buchanan, ainsi que par de nombreux éditorialistes, bloggers et militants.

Une source politique haut placée a confié à l’EIR que le Parti républicain, désireux de se ressaisir après ses défaites électorales de 2006 et 2008, a repris les attaques de LaRouche contre la réforme Obama, les a étudiées attentivement, en a conclu que LaRouche avait complètement raison et a sauté sur l’occasion. Et selon cette source, chaque courant du Parti républicain a désormais repris le message de LaRouche, si bien que Karl Rove, l’éminence grise des présidences Bush fils, a mis en garde les républicains qu’ils perdaient le contrôle du débat au profit de LaRouche.

De plus, de nombreuses voix démocrates, de David Greider de l’hebdomadaire The Nation à Frank Rich du New York Times, en passant par l’écrivain Eli Siegel et l’éditorialiste Arianna Huffington, se sont jointes aux attaques contre Barack Obama, dénonçant les dérives corporatistes (c’est-à-dire fascistes) de ses arrangements secrets avec les grands groupes pharmaceutiques et les géants de l’assurance lors de la conception de sa réforme.

En effet, des sources à la Maison Blanche ont transmis aux médias certains détails des accords conclus ces dernières semaines entre l’association de lobbying des industries pharmaceutiques (PhRMA) et le Président, alimentant de plus belle la « révolte de la gauche » contre Obama.

Ce que LaRouche a lancé dans sa conférence internet du 11 avril 2009, annonçant qu’Obama souffrait d’un « complexe narcissique » (ou « complexe de Néron ») sévère, s’est transformé en vaste révolte populaire. Si la cause apparente de cette colère est la réforme fasciste du système de santé menée par Obama, le facteur sous-jacent est en réalité le ras-le-bol des Américains face au renflouement de Wall Street avec l’argent du contribuable, aux pertes massives d’emplois, aux saisies de logements qui se poursuivent suite à la crise hypothécaire, ainsi qu’à la faillite de presque tous les Etats conduisant à la fermeture des services sociaux, écoles, hôpitaux et systèmes de transports.

Le fait que Londres soit tout à fait conscient du danger que représente une telle révolte populaire – alimentée par les propositions de LaRouche pour un changement économique – est parfaitement clair au vu de deux articles de presse parus ces dernières 24 heures.

Aujourd’hui, Edward Luce, le chef de la rédaction américaine du Financial Times, a rédigé un article sarcastique intitulé « La paranoïa sur la santé fait partie de la guerre culturelle américaine », où il admet que la bataille sur la réforme de la santé est bien plus profonde que ce qui est dit. « Quiconque se rendant dans quelques-uns de ces Town Hall meetings pourra comprendre que l’opposition à la réforme de la santé d’Obama émane d’une conception cherchant à protéger les valeurs et la Constitution américaines des assauts étrangers, écrit-il. Leurs préoccupations sont diverses mais leur sentiment est commun : la Constitution américaine est bafouée par des valeurs non-américaines (…) Rien ne pourra contrarier l’avis général qu’Obama veut établir des ‘Death panels’ [Comités d’experts pouvant décider de l’accès aux soins] qui décideraient quelle mémé a le droit de vivre ou non. Pareillement, on ne peut faire entendre raison à ceux qui pensent que des pays comme le Canada ou le Royaume-Uni mettent les faibles à l’écart (…) Oubliez les détails de cette réforme. C’est le camp s’identifiant aux valeurs américaines qui prendra le dessus. »

L’autre article est l’œuvre de Chris Weigant et a été publié par le Huffington Post, un célèbre site d’information américain. Il en vient directement au pourquoi de l’énervement venant de Londres et de Wall Street : l’endiguement de LaRouche, entamé il y a plusieurs décennies, a été complètement brisé.

En 1976, l’éditorialiste du Washington Post Stephen Rosenfeld avait publié une tribune pour le compte de l’establishment médiatique anglo-américain. Il y déclarait que LaRouche n’aurait aucune couverture médiatique autre que des calomnies. Ce n’était que la version écrite du langage tenu en décembre 1971 par Sydney Hook, le grand-maître du Congrès pour la liberté de la culture, à LaRouche, après qu’il ait démoli le grand économiste keynésien de l’époque, Abba Lerner. Au nom de l’Establishment, Sydney Hook avait promis à LaRouche un black-out total. Lors d’un débat au Queens College, LaRouche avait commis le crime, devant un large public d’universitaires, de faire avouer à Lerner son inclination pour Hjalmar Schacht, l’économiste en chef du régime nazi.

Dans son article, Chris Weigant s’en prend aux médias pour avoir brisé le pacte d’endiguement vieux de 35 ans contre LaRouche : « Je pense réellement que certains présentateurs télés surpayés et bien coiffés ont fini par se réveiller et se sont trouvés embarrassés d’accorder autant de légitimité à des personnes normalement classées dans la catégorie des tordus conspirationnistes (voir, par exemple, les partisans de Lyndon LaRouche). Il y a une règle non écrite parmi les médias de masse : dès lors qu’un consensus existe pour qualifier telle personne ou tel groupe de « marginal », la seule chose qu’ils méritent est le ridicule. Voyez par exemple comment ils ont traité Dennis Kucinich ou Ron Paul lors de la campagne présidentielle de l’année dernière.
« Mais la semaine dernière, poursuit-il, les médias se sont retrouvés dans l’embarras. Ils ont tant aimé les images « de ceux qui sont en colère et crient après les membres du Congrès » (et les ont diffusées sans arrêt) qu’ils se savaient coupables (…) ».

Mais la réalité est évidemment plus profonde que ce qu’expliquent les aveux de Weigant sur les méthodes de l’establishment médiatique. LaRouche a déclenché l’offensive contre le complexe narcissique d’Obama le 11 avril dernier et a osé faire le parallèle historique entre la prétendue réforme de la santé et le programme « T-4 » d’euthanasie d’Hitler réprouvé universellement et qui fut le précurseur des camps de concentration et de l’holocauste. A mesure que les évènements ont donné raison à LaRouche et que le peuple américain s’est soudainement rendu compte qu’il était sur le point de tout perdre pour s’être sottement adapté à une culture et à des politiques économiques nous ayant amenés au bord du gouffre, les éléments se sont déchaînés.

La propagande de la Maison Blanche

Après avoir d’abord annulé toutes les apparitions d’Obama prévues dans les Town Hall meetings, les experts en communication de la Maison Blanche ont décidé que le Président devait descendre dans l’arène pour sauver à tout prix sa réforme. Ainsi, une série de Town Hall meetings étroitement mis en scène ont été préparés et le Président a pu mentir outrageusement et publiquement sans rencontrer de résistance. Obama a tenté, en vain, de rassurer les Américains en expliquant qu’il ne souhaitait pas la création de « death panels » imposant des limitations de soins.

Mais pendant qu’il se rendait ainsi au New Hampshire, au Montana et au Colorado, pour faire ses discours préparés et mensongers devant des salles où les citoyens avaient été triés sur le volet, de nombreuses sources à Washington ont donné à l’EIR une tout autre version. Le chef de cabinet de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, son frère et conseiller santé du Président, Ezekiel Emanuel (grand promoteur de l’euthanasie), et le directeur du Budget, Peter Orszag, ont passé leur temps à harceler et menacer les principaux congressistes en leur martelant que la seule chose dans ce projet de loi qui n’est pas négociable est la mise en place d’un comité indépendant décidant des limitations de soins et de remboursements. En réalité, la seule chose dans cette réforme qui importe à la Maison Blanche est ce fameux « death panel » que le président prétend avoir écarté.

Une source haut placée dans le renseignement américain est allée examiner les comptes-rendus du Congrès et a expliqué que le Président a été convaincu de la nécessité d’un programme massif d’austérité. « Le renflouement pourrait coûter la bagatelle de 24 000 milliards de dollars, donc il faut bien procéder à des mesures d’austérité afin de réduire le déficit public, a-t-il expliqué. Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, et le conseiller économique en chef de la Maison Blanche, Larry Summers, ont tous deux promis aux Chinois et aux autres grands détenteurs de la dette américaine qu’il y aurait des coupes budgétaires massives pour réduire les déficits. Sans leur Comité indépendant, ils ne pourront pas imposer leurs coupes budgétaires dans les soins médicaux et les remboursements.
C’est ce que croit le Président. Ce qu’ils veulent faire au système de santé n’est qu’une partie du programme d’austérité qu’ils veulent appliquer. »

Ces plans d’austérité sont voués à l’échec, ce qui confronte les contrôleurs en dernier ressort d’Obama, qui se situent à Londres, à une nouvelle question : Quand décideront-ils que le Président ne peut plus être sauvé, et que feront-ils alors ? Pour l’instant ils sont occupés à se remettre de la lourde défaite qu’ils ont subie, sur un des principaux fronts qu’ils avaient ouverts, et qu’ils identifient avec le nom de « LaRouche ».


Mais que se passe t-il ?



[*en France : France Info, Le Monde, Le Figaro et Libération s’y sont prêtés, ndlr.