Actions

Contre la mondialisation financière, Sauvons la Recherche !

lundi 9 février 2009

Téléchargez le tract ICI


Contre la mondialisation financière, sauvons la recherche !

Pendant les années De Gaulle, comme pendant les années Mendès, la recherche représentait plus de 3% du Produit intérieur brut de la France. Aujourd’hui, on est tombé à 2%.

Ce n’est pas « la faute des chercheurs », au contraire : la France est au 6e rang des pays de l’OCDE pour les publications, alors qu’elle est seulement 16e pour le financement de la recherche par habitant.

Alors, la solution ? Financer la recherche pour de vrai, à l’échelle française, comme à l’échelle européenne. Et arrêter de nous dire qu’il n’y a pas d’argent, alors qu’on le déverse en faveur des établissements financiers ! On croit rêver : ceux qui ont provoqué la crise par leurs montages, ceux qui ont des succursales dans les paradis fiscaux (BNP à Jersey, bien que Michel Pébereau soit le favori du gouvernement), ceux qui gagnent des centaines de milliers d’euros par mois, reçoivent l’argent, alors que ceux dont les travaux permettraient de sortir de la crise ne l’ont pas. On « évalue » les uns pour venir au secours de leur incompétence, les autres pour leurs prendre des postes.

Pire, les présidents d’université pourront moduler le « temps de service » des enseignants-chercheurs entre l’enseignement, la recherche et d’autres activités administratives ou pédagogiques. Or tout le monde sait que l’indépendance est indispensable à une recherche fondamentale créative. Et que l’enseignement ne peut être présenté comme une sanction ! Car le nouveau statut enseignant-chercheur prévoit qu’un mauvais chercheur, qui ne publie « pas assez », devra enseigner plus. On croit rêver. On a raison. C’est un cauchemar.

Plus encore : on « masterise ». Il s’agit d’un allégement de la formation des professeurs de primaire et de secondaire grâce à des « masters » (Bac+5) organisés au sein des facs et préparant aux concours. Ceux qui réussiront seront sans expérience et sans savoir – des profs jetés dans la cage aux loups sans formation pédagogique – et ceux qui échoueront constitueront un vivier de personnel précaire pour l’Education nationale. Là, c’est tout simplement indécent.

Alors que faut-il en conclure ?

  1. Tenir des assises de la recherche et de l’enseignement en vue de décider une politique globale à l’échelle nationale, non-livrée au bon vouloir des présidents d’université, souvent trop impliqués dans un corporatisme politique. Engager le pays derrière ses chercheurs.
  2. Prévoir des postes en fonction de l’horizon fixé, pas comme on gère une entreprise financière, mais comme on anime un pays.
  3. L’évaluation de l’enseignement et de la recherche doit être conçue comme un encouragement et avec un accompagnement, non comme une inquisition mesquine.
  4. Insérer toute la politique d’équipement de l’Homme – recherche, éducation, santé publique – et de la nature – ponts, ports, transports, voirie… dans un grand projet national, international et européen à long terme, basé sur le développement mutuel et non sur la concurrence libre et non-faussée, qui est en fait toujours faussée et aboutit à la guerre de tous contre tous.

Nous sommes plongés dans la plus grande dépression de l’Histoire contemporaine. Ce n’est pas une crise cyclique, mais une crise de tout le système. Pour en sortir, il faut accroître la production humaine par unité de surface et par tète, et organiser la décroissance de la monnaie de singe émise par le secteur financier. Cela exige du courage politique. Cela exige de combattre le conglomérat d’intérêts financiers qui, depuis la City de Londres et Wall Street, mène le monde contre le mur depuis plus de 30 ans en massacrant le long terme au profit du gain immédiat.

Il nous faut une société de la découverte humaine redonnant à notre Terre une capacité d’accueil supérieure à sa population actuelle. Un enseignant-chercheur est l’étincelle qui lance le processus et le fait partager aux autres.