Hyperinflation ou hyperdéflation ? LaRouche répond

jeudi 20 novembre 2008, par Lyndon LaRouche

20 novembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Nous publions ici la réponse à la question d’un banquier du Sud-ouest américain adressée à Lyndon LaRouche lors de sa conférence internet internationale du 18 novembre : « Je suis de très près le phénomène d’hyperinflation que vous avez annoncé, afin de détecter son commencement. Il a débuté avec le prix de l’essence et de la nourriture cet été, et les prix des matières premières en général, mais ces prix sont soudainement retombés à présent. Pensez-vous encore qu’avec les injections massives d’argent dans le système financier, nous sommes encore à la veille d’une explosion hyperinflationniste ? »

LaRouche : Oui. Mais il y a deux tendances et deux niveaux d’observation. Au premier niveau, le gouvernement américain fait tout ce qu’il peut pour manipuler les indices des prix. Mais il faut regarder le problème à long terme : des millions de milliards de dollars de produits financiers notamment liés aux hedge funds. En ce moment, il y a une véritable course contre la montre pour trouver les moyens de satisfaire les besoins en cash des hedge funds.

Et cela ne peut qu’empirer. Une véritable tempête est sur le point de s’abattre sur l’ensemble des institutions financières. Et si vous regardez bien, vous voyez que le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, est pétrifié de peur. Je ne sais pas s’il fait dans son froc, mais en tous cas je peux lire sur son visage. Telle est la situation.

Nous sommes donc dans une situation intrinsèquement hyperinflationniste, en même temps qu’hyperdéflationniste. Pour comprendre comment ces deux tendances s’équilibrent, regardez d’abord l’accélération de l’effondrement. Nous allons vers une désintégration totale de l’économie mondiale, et si vous essayez de maintenir le système, on va vers une explosion hyperinflationniste à la Weimar. Mais si cela n’arrive pas, on plongera alors dans une explosion hyperdéflationniste. C’est soit l’un, soit l’autre.

Pour l’instant, nous avons un phénomène d’hyperdéflation : le commerce s’effondre. Pourquoi ? Car les lettres de crédit ne sont plus délivrées. Ce qui veut dire qu’un fabricant ne parvient pas à faire expédier sa marchandise. Le produit est fabriqué, l’achat est convenu, mais le transport ne peut s’effectuer. Sans ces lettres de crédit et ces bons de chargement, le transporteur refuse d’embarquer les marchandises, car il a besoin de cette garantie de crédit pour ce qu’il transporte.

Le problème ne vient pas d’une pénurie d’acheteurs ou d’un problème de production disponible. Acheteurs et vendeurs se trouvent, mais les biens ne peuvent être transportés faute de lettres de crédit. C’est le système des lettres de crédit qui s’est effondré.

Tout le système économique se désintègre, avec ce genre de complications. Et on a, d’une part, un phénomène d’hyperinflation conduit par les produits financiers dérivés, et de l’autre, un processus déflationniste, en conséquence d’une chute de la production, les gens étant prêts à vendre à n’importe quel prix pour échapper aux dettes ; et les deux phénomènes sont simultanés.

Puisque ces deux choses sont liées, le facteur déterminant reste le marché des dérivés. Il ne faut pas aborder la chose en examinant les acteurs individuels mais en regardant la dynamique du système ; et le système est déterminé par les dérivés. Tous les autres problèmes ne font que refléter un environnement façonné par la dette accumulée sur les marchés de dérivés.

Vidéo : l’intégralité de la conférence en version française