Brèves

La Russie opte pour Roosevelt et LaRouche

lundi 6 octobre 2008

6 octobre 2008 (Nouvelle Solidarité) – L’émission phare du dimanche sur la chaîne nationale russe TV Rossiya, Vesti Nedeli (les nouvelles de la semaine), a mis hier au programme Lyndon LaRouche, alors qu’elle évoquait l’effondrement du système financier et ses enjeux. LaRouche a mis de l’avant la question stratégique des « 4 puissances » pour un Nouveau Bretton Woods, à la Roosevelt. Pendant l’émission, qui réunit 70 millions de téléspectateurs chaque dimanche, Ievgeni Revenko a aussi mis de l’avant les propositions du président Medvedev, faites lors du sommet de St Petersbourg en juin, pour une nouvelle architecture financière internationale. Il a aussi souligné l’intervention du Premier ministre Poutine insistant sur la nécessité de faire croître l’économie réelle plutôt que de gérer la crise comme un simple problème financier. Revenko a aussi expliqué qu’à la Réunion du G4 à Paris, Nicolas Sarkozy a appelé à un sommet élargi du G8 très prochainement, incluant le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Mexique et éventuellement la Corée du Sud et l’Australie.

 
LaRouche sur TV Rossiya

« Le système sous sa forme actuelle a quasiment cessé d’exister. Le système ne survivra probablement pas à 2008. D’ici le 1er janvier nous pourrions nous retrouver avec un système financier et monétaire international complètement mort. Il faut se poser la question : ‘quelle est l’alternative à un effondrement ?’. Et bien c’est une réorganisation d’urgence de tout le système international. Les Etats-Unis doivent s’adresser aux trois autres grandes puissances que sont la Russie, la Chine et l’Inde. S’ils se mettent d’accord pour réorganiser le système monétaire et financier international, nous pourrons résoudre le problème. Cela demande d’avoir une approche à la Roosevelt pour un sorte de nouveau système de Bretton Woods », a dit LaRouche.
Puis la présentateur explique : « La mention de Franklin Roosevelt va droit au but. L’effondrement actuel ressemble fortement à la Grande Dépression de 1929. Il semblerait donc que c’est le moment pour qu’apparaisse un président démocrate proposant une autre New Deal pour l’intervention de l’Etat dans l’économie. Mais aujourd’hui, à la place de Roosevelt, on a McCain et Obama, et à la place du New Deal on a le Plan Paulson-Bush. »

Ils diffusent alors les images de manifestation dans les rues des Etats-Unis ou l’on entend un homme haranguer la foule « Pourquoi est-ce qu’ils ne nous donnent rien ? Nos maisons sont en train d’être saisies et ils renflouent les grandes sociétés ! », puis un syndicaliste disant « Je suis ici car je m’oppose à cette nationalisation. C’est de la redistribution aux riches », et ils commentent « le citoyen ordinaire est fâché ».
Puis ils redonnent la parole à LaRouche « Souvenez-vous que lundi dernier, le Plan Paulson avait été refusé par la Chambre des représentants, ce qui reflète le refus de ce plan par 70% des américains. Les politiciens de Washington ont une popularité désormais inférieure à 10%. » Et le correspondant américain de Vesti Nedeli, Konstantin Syomin, explique que le Congrès a cédé par peur politique et physique de Wall Street, et cite le député européen italien Giulietto Chiesa sur le risque de guerre grandissant.

Dans ce contexte, Syomin parle ensuite des menaces de coup d’Etat et de violence, en se référant à la tentative de coup militaire contre Franklin Roosevelt en 1934, dénoncée par le général Smedley Butler. « Un groupe de banquiers et de militaires opposés au New Deal ont voulu établir une dictature (…) On comptait parmi les comploteurs, le grand-père du président en exercice, Prescott Bush ».

Ensuite, Ievgeni Revenko revient sur la proposition de LaRouche en parlant des initiatives lancées par Medvedev : « Comme vous le voyez, des économistes américains sérieux parlent aussi d’une nouvelle architecture financière internationale. Je vous rappelle que le Président Medvedev a soulevé cette question au forum économique de St Petersbourg ». Puis, ils finissent en citant le Premier ministre Poutine au sujet de l’intervention des autorité russes dans la crise financière : « Nous ne pouvons pas nous reposer uniquement sur ces mesures tampons. La principale garantie est une économie nationale stable et compétitive, le développement des institutions de marché et de moyens efficaces d’appliquer la régulation gouvernementale là où c’est juste et nécessaire, ainsi que d’avoir un système financier moderne qui soit un système de crédit ciblant principalement les ressources intérieures du pays, ce qui permet d’avoir une immunité forte contre les virus financiers mondiaux. »

L’intégral de l’émission (en russe) :
http://www.vesti7.ru/video?name=8262.asf

Pour appronfondir : Face au krach financier : le Nouveau Bretton Woods (le vrai)