Le quotidien officiel russe parle d’un nouveau système monétaire et cite LaRouche

mercredi 17 septembre 2008

16 septembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Dans le supplément économique du quotidien officiel russe Rossiyskaya Gazeta du 16 septembre, Alexeï Tchitchkine et Ievgeni Vasiltchouk citent longuement Lyndon LaRouche sur les problèmes du système de taux de change flottants installé en 1971, ce système post-Bretton Woods que nous voyons aujourd’hui s’effondrer. Leur article, « Attaque sur le colosse de la monnaie : la Russie et le monde tentent de réduire leur dépendance àl’égard des politiques de la Fed et du taux de change du dollar », traite du besoin urgent d’un nouveau système monétaire protégeant la souveraineté économique de chaque pays, et particulièrement ceux qui exportent des matières premières. Voilà encore un signe du potentiel d’ouverture de la Russie à une proposition économique et financière des Etats-Unis, pour peu qu’elle s’inspire des politiques anti-coloniales de Roosevelt et du Système américain que reprend aujourd’hui LaRouche dans sa proposition d’unir les quatre grandes puissances – Etats-Unis, Russie, Chine, Inde – au sein d’un comité d’organisation pour un Nouveau Bretton Woods.

Tchitchkine et Vasiltchouk expliquent que les nations exportatrices de matières premières sont en position vulnérable, car elles ne peuvent plus se fier à l’offre et à la demande, et dépendent de la politique de la Fed (puisque les ressources sont cotées en dollars) et des spéculations en tout genre sur les marchés. Ils expliquent d’ailleurs que c’est la spéculation sur le dollar et les matières premières, puis l’effondrement des prix de ces dernières à la fin des années 1980, qui ont entraîné la chute du système économique et financier de l’URSS.

A cause du retour de cette menace pour les économies nationales, écrivent-ils, « des experts appellent, par exemple, à indexer les monnaies nationales sur le prix mondial moyen de l’or ou du platine. Voici la vision élaborée par l’économiste américain renommé Lyndon LaRouche à ce sujet. » S’ensuit alors un extrait du discours de LaRouche aux étudiants de l’Académie des finances et du droit de Moscou, le 15 avril 2004 :

« Lorsqu’on a fait du système international un système monétaire à taux de change flottants en 1972, les intérêts financiers anglo-américains ont établi une sorte de dictature impériale sur les finances du monde. Le marché de Londres, qui est le centre de la spéculation mondiale, a commencé à mener des opérations financières contre les monnaies de divers pays. D’abord, ils faisaient baisser la valeur spéculative d’une monnaie nationale. Puis ils disaient au pays alors en difficulté, ‘Appelez le FMI ou la Banque mondiale, ils vous conseilleront’. Le FMI et la Banque mondiale suggéraient ensuite, ‘dévaluez votre monnaie, officiellement. Acceptez une nouvelle dette que vous n’avez pas contractée : en laissant votre monnaie se dévaluer, vous escroqueriez vos créanciers. Vous devez donc accepter cette nouvelle dette taillée sur mesure par le FMI, non parce que vous avez emprunté, mais pour compenser la faiblesse de vos remboursements futurs à vos créanciers’. »

Rossiysaka Gazeta explique que sur ce système s’est greffé une énorme bulle de dérivés et de nouveaux acteurs financiers, les hedge funds, ayant une activité exclusivement spéculative. Puis ils rapportent que « de nombreux pays discutent à nouveau sur les moyens de sortir leur monnaie du panier de monnaies des Etats-Unis et d’autres pays du secteur avancé. Ils avancent notamment l’idée d’un index-or, ou de création de monnaies régionales indexées sur les prix moyens de métaux précieux. »

En conclusion, les auteurs disent qu’en tant que tel, un index-or ne serait pas fonctionnel aujourd’hui. Mais ils écrivent que « les coûts encourus par les pays, qui se retrouvent de fait à accorder des crédits extensibles à l’économie américaine, sont devenus trop lourds. Il est donc urgent de développer une politique financière et économique intégrée, avec en son cœur une direction du système financier et de l’économie dans son ensemble par les gouvernements souverains ».

Voir Face au krach financier : le Nouveau Bretton Woods (le vrai)