Les écrits de Lyndon LaRouche

Le grand krach financier de 2004 est la clé de la campagne

lundi 20 septembre 2004, par Lyndon LaRouche

Cette déclaration de Lyndon LaRouche a été publiée par son comité d’action politique (LaRouche PAC) le 13 septembre 2004.

  1. Si la campagne de John Kerry ne met pas l’emphase sur la réalité accablante de l’effondrement général imminent du système monétaire et financier mondial actuel, le manque d’éclat de cette campagne tendra à faciliter, par défaut, la victoire de Bush-Cheney.
  2. Bien qu’il soit plus que probable que cet effondrement survienne avant le 2 novembre, certains facteurs relevant de décisions volontaires empêchent toute certitude quant à l’évolution des événements au cours de cette période. Néanmoins, si nous ne devons pas tomber dans le piège consistant à prédire une date exacte, nous devons mettre l’emphase sur les facteurs présentant à la fois : a) la probabilité d’un tel effondrement, soit avant l’élection, soit peu après et, b) les manifestations visibles et reconnaissables du stade avancé de cet effondrement économique.
  3. Insister sur les réalités évidentes de l’économie physique, telles que la perte d’infrastructures essentielles, d’industries et de services médicaux, la suppression d’emplois et la sous-qualification et d’autres signes de dégénérescence visibles partout, déplace le centre de gravité de la campagne d’une vision de « boule de cristal » vers le point thématique suivant :

    « Nous ne pouvons permettre que cette tendance à la dégénérescence se poursuive ». Si l’on insiste sur les pertes massives subies sous l’actuel gouvernement Bush, sur l’effroyable taux d’inflation reflétant la perte d’emplois qualifiés, sur le coût des biens évalué en fonction des revenus familiaux, alors la discussion sur la politique économique quittera le domaine de fantaisie qu’évoque chez les gens toute discussion sur l’argent, pour se porter sur les réalités concrètes de la vie que la population comprend, en général, facilement.

  4. Au lieu de débattre de la fraude évidente de la tactique adoptée par Bush et Cheney, consistant à lancer des guerres sans stratégie de sortie, on doit montrer que les crises profondes qui portèrent jadis au pouvoir des dictateurs brutaux comme Mussolini, Hitler et Franco, ont généralement découlé de périodes de crises financières et économiques allant en s’aggravant. Si nous voulons enrayer l’actuelle détérioration de la situation sécuritaire dans le monde, nous devons reconnaître le lien entre la guerre et la crise économique, comme celle que nous vivons aujourd’hui. La coopération avec d’autres nations sera un facteur indispensable de la mise en place des conditions préalables pour garantir notre sécurité physique face à une tendance à l’extension des guerres et du terrorisme.
  5. Le temps est compté ! Il nous faut maintenant, de toute urgence, donner de l’élan à la campagne de Kerry, afin de dissiper les doutes quant à la capacité du sénateur d’aborder l’essentiel, sans compromission ; ceci briserait avec sa tendance à se laisser embourber dans une stratégie purement défensive face à la façon dont l’adversaire Bush-Cheney manipule sa campagne en restant maître de l’agenda.
Discussion

La campagne présidentielle démocrate contre le président George W. Bush, un homme impudemment inculte, ne doit jamais perdre de vue la réalité que la campagne Bush-Cheney tient par-dessus tout à écarter de son agenda : le fait que le plus grand krach du système monétaro-financier de l’histoire est sur le point d’exploser.

De mémoire récente, Hoover est (...) le président qui coupa de moitié les revenus nationaux des Etats-Unis entre octobre 1929 et le début de mars 1933. L’administration Bush-Cheney est en bonne voie pour connaître aujourd’hui un « succès » du même type, plus impressionnant encore.

La grande dépression économique de 2004 n’est pas un événement qui pourrait se produire ou non si Bush est réélu Président. La réalité, c’est que l’effondrement de l’économie physique des Etats-Unis - tout comme le déficit monstrueux des comptes courants de l’administration Bush - est déjà là. La « prudence fiscale » de cette administration est un mythe, si l’on considère les réductions d’impôts accordées à cette classe inutile de parasites richissimes figurant parmi les partisans les plus enthousiastes de la campagne de Bush. La dépression économique est déjà là ; nous attendons le moment - très, très proche - où le système financier s’effondrera.

Les candidats démocrates ont trois gros problèmes, qu’ils se sont eux-mêmes infligés, des habitudes têtues qui risquent d’assurer la réélection d’un « W » (pour wrong) qui n’aurait sinon aucune chance. Après tout, d’après l’expertise professionnelle du psychiatre Justin Frank, le profil mental de Bush constitue une menace inhérente à la sécurité nationale s’il reste au pouvoir ; cette expertise présente des éléments incontestables montrant que « W » ne devrait pas occuper une position aussi importante. En fait, au vu des éléments cliniques et autres qui sont du domaine public, seul le caractère désespérément peu attirant de la campagne de Kerry, soumise à l’influence de Bob Shrum, s’il persiste dans cette voie, pourrait faire réélire un « W ». Ces trois points sont les suivants :

Considérons d’abord l’incompétence délibérée du Comité national démocrate, par le biais de Bob Shrum et autres, qui a pratiquement donné l’Etat de Californie à Schwarzenegger, une brute instrumentalisée aux mains de l’oligarchie financière prédatrice internationale qui imposa naguère au monde les tyrannies fascistes de Mussolini, Hitler, Franco, Laval, Pétain et autres, dans la période 1922-45. Considérons aussi le fait afférent que, depuis le début de la campagne des primaires, ni le Comité national démocrate, ni aucun de mes rivaux parmi les candidats présidentiels n’ont voulu suivre les initiatives parallèles de ma propre campagne et du grand gagnant Bill Clinton. Suivant les conseils empoisonnés du charlatan Bob Shrum, entre autres, notre parti a fait de son mieux pour perdre l’élection (la révocation) en Californie ainsi que les élections générales de novembre.

Deuxièmement, la direction du parti, qui s’est laissé séduire par le « centre » de l’impérialiste libéral Tony Blair, a refusé d’abandonner le ciblage des banlieues où les « électeurs ont voté dans trois des quatre dernières élections fédérales ». Alors que le parti devrait préparer un raz-de-marée pour novembre, le Comité national démocrate a ignoré les marges décisives pouvant assurer une telle victoire, incarnées par les citoyens laissés pour compte parmi les 80% des familles à faibles revenus et les jeunes adultes qui ont atteint leur majorité au cours des huit dernières années.

Troisièmement, le Comité national démocrate, et pratiquement tous les autres candidats aux primaires à part moi - y compris Kerry - ont refusé d’affronter la question la plus importante de toutes : à savoir que l’ensemble de ce monde criblé de produits dérivés financiers sombre actuellement dans la plus grande crise monétaro-financière globale de l’histoire connue. Exemple de menace immédiate : les effets en chaîne provoqués par l’éclatement de la bulle de titres hypothécaires au Royaume uni et aux Etats-Unis, qui pourraient dévaster le système bancaire privé presque du jour au lendemain.

De même, il y a la bulle du prix hyperinflationniste de pétrole qui, d’un niveau raisonnable de 25 dollars le baril, s’achemine actuellement vers les 50 dollars et, en cas de nouvelles secousses, comme une attaque contre la Syrie ou l’Iran, pourrait atteindre les 100 dollars. Notons qu’il n’y a aucune pénurie de pétrole en ce moment, tout juste une perte de capacités de raffinage, notamment aux Etats-Unis. Cependant, la force motrice de la montée du prix du pétrole est la spéculation, comme sur le marché spot, qui crée des profits fictifs venant gonfler les marchés financiers américains et autres - et cette spéculation est l’un des principaux facteurs ayant permis, ces derniers mois, de retarder le grand krach à Wall Street et ailleurs.

De manière générale, c’est l’utilisation de valeurs fictives - à travers les programmes de dérivés financiers mis en place par Alan Greenspan pour cacher les causes de la panique boursière d’octobre 1987, du temps de son prédécesseur Paul Volcker - qui fut à l’origine du krach financier en Asie en 1997, de celui des obligations russes (GKO) en 1998 et des escroqueries en cours autour des titres basés sur les hypothèques et du prix du pétrole. Il n’existe aucun facteur qui, pourvu qu’il soit contrôlé, permettrait d’empêcher un krach de tout le système ; au contraire, le danger représenté par les bulles du logement et du prix de pétrole n’est que le point le plus faible d’un système qui va se crasher, peut-être même avant les élections de novembre.

Le déclenchement d’une guerre était l’intention de l’administration Bush-Cheney non pas depuis le 11 septembre 2001, mais avant même son entrée en fonctions. Le fait que le candidat et le Comité national démocrate n’aient pas établi ce lien crucial pendant la période des primaires constitue une occasion décisive perdue. Il n’est pas possible de rattraper cette occasion perdue dans le New Hampshire.

Cependant, nous pouvons et devons écarter tous bavardages abstraits et fantaisistes sur le « terrorisme » afin de montrer que, ce que l’ex-ivrogne Bush désigne par ce terme, est appelé par les spécialistes compétents du renseignement militaire, « guerre irrégulière » ou « guérilla » - c’était un aspect courant de la guerre asymétrique que les deux côtés devaient pratiquer pendant la guerre américaine en Indochine. (...) Ce qu’on appelle des « actes terroristes » sont souvent le fait de forces se faisant passer pour des groupes terroristes engagés dans un complot ; d’habitude, ce sont des instruments de guerre déployés par des gouvernements connus, de la même manière que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, entre autres, créèrent et utilisèrent l’organisation à laquelle ils recrutèrent Oussama ben Laden pour aider la guerre américaine contre l’Union soviétique en Afghanistan.
Les « terroristes » ne sont pas des martiens, contrairement à la façon dont un « W », intellectuellement mis au défi, tend à présenter l’ancien outil de son père, Oussama. Ils font partie d’une dynamique de plus en plus répandue de guerre asymétrique menée par divers pouvoirs politiques, sous divers déguisements. Si nous instaurons les conditions d’une coopération pacifique avec nos partenaires parmi les nations eurasiatiques, nous pourrons éteindre la plupart de ces foyers de terrorisme, foyers que la politique de Cheney et de sa marionnette Bush a attisés depuis le premier jour de « W » à la Maison-Blanche. C’est la doctrine de Cheney de « révolution permanente » sur toute la planète, son dogme de « guerre nucléaire préventive continuelle », qui représentent l’ennemi principal de la civilisation aujourd’hui. Ecartez le facteur Bush-Cheney et la voie menant aux solutions sera ouverte.