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Une déclaration russe fait écho à LaRouche

jeudi 31 juillet 2008

Paris, le 30 juillet (Nouvelle Solidarité)—Sous le titre « La vie après la mort du système financier », l’analyste russe Mikhail Khazin rapportait le 23 juillet, sur Profil.ru, les propositions faites lors d’une conférence qui s’est tenue les 9 et 10 juillet à Modène, en Italie, pour résoudre la crise financière mondiale. Parmi les mesures envisagées, l’instauration d’un système monétaire à taux de change fixes, de grands projets d’infrastructures et la mise en place d’un système de taux d’intérêt à deux vitesses.

Commentant la déclaration de Modène, Mikhail Khazin écrit : « Théoriquement, en ce qui concerne chacun des points spécifiques, il n’y a rien de nouveau. Jusqu’ici, de telles mesures ont été proposées par certains experts individuels dont l’influence est sans doute importante dans certains secteurs limités, mais qui ont été marginalisés par la communauté des experts. Il suffit de mentionner le plus connu d’entre eux, l’Américain Lyndon LaRouche. »

En effet, la déclaration de Modène reprend certaines propositions présentées par LaRouche depuis une quinzaine d’années, notamment son appel à un nouveau système de Bretton Woods, lancé pour la première fois en 1997. Elle mentionne la nécessité de revenir à un système à taux de changes fixes, coupler les monnaies à une valeur réelle, rétablir le contrôle du capital et des changes et mettre en place un système de crédit à deux vitesses. Ce dernier permettrait de favoriser les investissements productifs grâce à de faibles taux et de dissuader les opérations purement financières par des taux élevés. La déclaration reprend également l’idée de geler les contrats dérivés, abolir les centres financiers offshore, interdire les « hedge funds » et repenser l’Organisation mondiale du commerce à la lumière des dégâts qu’elle a infligés aux économies nationales. Les propositions de grands projets d’investissement dans les transports, l’énergie, les communications et la recherche scientifique ont aussi un air familier pour nos lecteurs.

Parmi les participants russes, citons Vladimir Yakounine, PDG des Chemins de fer russes, Anatoli Aksakov, président de l’Association russe des banques régionales, ainsi que Youri Gromyko, qui a assisté à plusieurs séminaires de l’Institut Schiller ces dernières années, les académiciens Serguei Rogov, Nodari Simoniya et Rouslan Grinberg, directeur de l’Institut d’économie de l’Académie des sciences de Russie. Un des journalistes présents, Mikhail Leontiev, a publié peu après un appel à un Nouveau Bretton Woods, sans toutefois mentionner la conférence de Modène.

Bien que reprenant bon nombre des propositions de LaRouche, la déclaration adoptée sous-estime très dangereusement le rôle des Etats-Unis dans le futur système financier international. Après en avoir pris connaissance, LaRouche a rappelé qu’il « est impossible de sauver le système économique mondial en excluant les Etats-Unis. Tenter de le faire serait un désastre ». Il a également mis en garde contre la tentation de « compromis pourris », alors que la bonne approche est celle qu’il avait esquissée à nouveau le 22 juillet, à savoir un noyau initiateur de quatre pays — Etats-Unis, Russie, Chine et Inde — pour lancer un nouveau système économique fondé sur le principe de crédit public pour le développement réel.

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