Brèves

Le Pont terrestre de LaRouche présenté dans « Le Temps »

samedi 1er mars 2008

Le 1er mars 2008 (Nouvelle Solidarité) – Le 29 février, Jean-Pierre Bommer, Secrétaire général de la Fédération romande pour l’énergie a écrit une tribune dans le quotidien de référence de Genève Le Temps sous le titre : « Une alternative à la confrontation et à la guerre ». Si le journal avait brièvement rapporté quelques commentaires de Jacques Cheminade sur la désintégration du système financier international il y a quelques semaines, l’article présente en détail la proposition de « l’économiste et homme politique américain Lyndon Larouche, » pour qui « les grands projets de développement physique sont une alternative, la seule peut-être, à la dérive financière et politique qui caractérise le monde actuel et qui porte les germes de guerres à grande échelle. »

« Cette nouvelle Route de la soie a été imaginée par Lyndon Larouche, » écrit Bommer, « fait son chemin » : « Un premier message fort fut délivré le 7 mai 1996 à Pékin. Song Jian, président de la Commission d’Etat pour la science et la technologie présentait le Pont terrestre eurasiatique comme ’le tremplin d’une nouvelle ère économique pour une nouvelle civilisation humaine’. Dix ans plus tard, lors du Forum économique de l’Asie et du Pacifique (APEC), Vladimir Poutine évoquait la perspective d’une nouvelle configuration de l’Eurasie, reposant sur des projets conjoints à large échelle dans les transports, l’énergie et les communications. »

Le concept fut repris par la suite « lors de la Conférence eurasiatique sur les transports, en septembre 2000 à Saint-Pétersbourg, avec la définition de cinq grands couloirs de développement : - le couloir nord, de l’Europe vers la Chine, la Corée et le Japon, via le transsibérien ; - le couloir central, de l’Europe méridionale à la Chine, via la Turquie, l’Iran et l’Asie centrale ; - le couloir sud, de l’Europe méridionale vers l’Iran, puis remontant vers la Chine par le Pakistan et l’Inde ; - le couloir Traceca, d’Europe de l’Est à l’Asie centrale, par les mers Noire et Caspienne ; - un couloir nord-sud combinant le rail et le transport maritime (Caspienne), d’Europe du Nord à l’Inde. »

L’auteur note ensuite qu’il s’agit « de vivifier les 80% du territoire eurasiatique sous-développé, en Sibérie et à l’intérieur de la Chine. Ces propositions tranchent avec le développement chinois limité aux zones côtières avec de la main-d’œuvre bon marché. Les dirigeants de Pékin savent qu’ils ne peuvent s’en tenir à ce modèle et qu’ils devront rapidement implanter des industries de transformation à haute technologie à l’intérieur du pays pour y valoriser ses abondantes ressources naturelles. »

« Au-delà de la création d’un réseau ferroviaire transcontinental, le rail sera le support des corridors qui intégreront la construction de villes et de zones agro-industrielles. Ces couloirs seront aménagés simultanément sur des rubans d’une centaine de kilomètres de large, autour d’une voie principale de transport intérieur, généralement ferroviaire. Parallèlement, on y installera des lignes à haute tension, des conduites d’oléoducs et de gazoducs, des réseaux d’adduction en eau et de fibres optiques. »

L’interconnexion et la densification des infrastructures de base accroîtra considérablement l’efficacité et la productivité de l’ensemble, puisque de toute évidence, « un corridor continu est beaucoup plus viable que des îlots d’activité isolés. »

« L’édification du Pont terrestre eurasiatique, dans l’esprit de ses concepteurs et partisans, passe par la mise en œuvre d’un vaste réseau de centrales nucléaires. Ces ouvrages fourniront électricité et chaleur aux complexes industriels et urbains. Ils participeront à la valorisation des gisements d’hydrocarbures de Sibérie et permettront de dessaler l’eau de mer qui couvrira une partie des besoins des corridors de développement. Le réacteur à haute température (HTR) répond parfaitement à ces différentes exigences. Il est capable de produire une vapeur à haute température, entre 200 et 300° C, qui peut être injectée dans la nappe de pétrole et qui va réduire sa viscosité, ce qui permet de l’extraire avec des méthodes de pompage traditionnelles. En Russie, plusieurs centaines de milliards de tonnes de pétrole brut sont potentiellement disponibles avec une extraction par vapeur sous haute pression. »

« Le dessalement est une autre application majeure du HTR. L’eau de mer pouvant être acheminée par pipelines sur de longues distances, un complexe de six modules de petite taille permettrait de couvrir les besoins en eau potable d’une ville de 1 million d’habitants. »

Si le projet de Pont terrestre eurasiatique de LaRouche démarre lentement, affirme Bommer, on peut le comparer à « une locomotive géante prenant de la vapeur », qui accumule lentement une dynamique « que rien ne devrait arrêter dès lors que la Russie et la Chine en seront les principaux acteurs. »