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Cantonales : Nous savons comment remplir votre caddie ; vous pouvez remplir l’urne

samedi 16 février 2008


Cantonales du 9 et 16 mars

Lisez les professions de foi de nos candidats ICI


Depuis que l’on a dû expliquer aux Français, jusque dans les JT de 20h, ce qu’était une salle de marché, un trader et un risque de marché ; que ça se passe dans leur banque, avec leur argent et que les sommes jouées quotidiennement suffiraient à renflouer le déficit de l’Etat, la campagne de Solidarité & Progrès pour un Nouveau Bretton Woods a pris une nouvelle tournure.

S’il est naturel que la discussion publique se porte sur la vie chère au moment où l’on voit exploser les prix agricoles sur les bourses aux céréales internationales, il devient naturel de converser sur la régulation des banques et du crédit. Car c’est ainsi et pas autrement que la France est sortie du XIXe siècle économique dans l’après-guerre, en disant « non » au « laisser-faire », en décidant de ne pas se laisser faire par le cours des choses.

Bretton Woods, un enjeu local

A Rennes, beaucoup nous identifient comme « ceux qui avaient raison cet été », « ceux qui défendent le nouveau Bretton Woods », comme cette dame à qui l’on tend un tract et qui lance : « Ah oui ! c’est pour le nouveau Bretton Woods ! ». Comme dit le proverbe, « la beauté réside dans la continuité » : les 100 000 tracts et journaux diffusés par le LYM rennais depuis l’entre-deux tours du printemps dernier, et l’effort militant de la campagne législative des candidats Drochon et Noury en juin, ont fait savoir ce qu’est la véritable opposition. La pétition pour un nouveau Bretton Woods a été présentée à de nombreux élus, et un conseiller général l’a signée entre deux étals d’un marché.

A Lyon, à peine Christophe Paquien et son équipe avaient-ils lancé leur mobilisation sur le pouvoir d’achat et le Bretton Woods, que la candidate socialiste s’est fendue d’une tribune sur son blog au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat. « Bon, c’est loin d’être parfait, mais au moins, elle, elle commence », a répondu notre candidat à la Guillotière, tout en rappelant qu’il manquait la donnée « crise financière internationale » dans son équation, que pourtant certains dirigeants socialistes comme Larrouturou ou Rocard appellent à combattre avec un Bretton Woods II.

Une campagne de « guérilla »

Si les marchés sont la grand-messe des campagnes électorales, où les candidats se piétinent pour le meilleur emplacement et se parent de couleurs vives pour éviter d’être noyés dans la foule, nos militants n’ont pas ce problème. Un militant d’une grosse écurie nous a confié qu’ « avec l’échéance qui approche et tout cet attroupement politique, les gens ne veulent plus s’arrêter discuter avec nous ». « Un coup de chorale et les perbenistes avaient dégagé », rapporte une militante lyonnaise de S&P, contente de pouvoir occuper l’endroit mais étonnée de voir les partisans de l’ex-ministre fuir précipitamment face à la Beauté. Le théâtre est aussi de mise pour passer outre la cohue et toucher la partie vivante de l’esprit des passants. Si à Evry (Essonnes) et à Vandoeuvre (banlieue de Nancy), certains ont fait tourner la planche à billets verts à l’effigie de Jean-Claude Trichet pour simuler l’hyperinflation et mimer les politiques absurdes de la BCE, à Rennes, la traditionnelle « table militante » a été recouverte de carottes, patates et oignons avec l’écriteau « 15 € le kilo, les carottes sont cuites ».

L’équipe de Lyon a également rejoué la scène de « l’enterrement du système » (composée en Bretagne), promenant le cercueil du « Système financier international - 1971-2008 » sur fond de marche funèbre de Chopin. Inutile de préciser que l’initiative tranchait avec les explications des experts, entendus ces temps-ci affirmer à la radio que « c’est juste un ralentissement de la croissance ».

Le meilleur moyen de parler franco aux gens, c’est de faire porte-à-porte, car chez eux, ils sont plus eux-mêmes que dans la rue où ils jouent leur rôle de passant. Et comme on est en période électorale, ils sont plutôt contents de voir qu’il y a de la vie dans la collectivité. C’est aussi la bonne occasion de confier un bulletin de vote qui ne finira pas chiffonné au fond d’une poche. A Courcouronnes, un ancien adjoint au maire, qui avait reçu le « projet contre les puissances de chantage du fascisme financier » de Cheminade à l’occasion des présidentielles de l’an dernier, a immédiatement réagi en signant la pétition pour un nouveau Bretton Woods sur le pas de sa porte. A Vandoeuvre, une secrétaire de mairie était contente de nous trouver là, étant devenue lectrice de Nouvelle Solidarité « malgré elle ». En effet, le maire du village où elle travaille a pour habitude, depuis la campagne de parrainages pour la présidentielle 2007, de lire à voix haute, chaque quinzaine, l’éditorial de Jacques Cheminade, puis de mettre le journal à la disposition de tous. Evidemment, cette dame est désormais personnellement abonnée à Nouvelle Solidarité.

Le porte-à-porte peut aussi se transformer en « vitrine-à-vitrine » et les commerçants ne sont pas en reste pour ce qui est de discuter ! Le gérant d’un kebab de la Guillotière, lui-même très politique, a invité le candidat à revenir en soirée pour tenir un débat avec ses clients. A Rennes, on redécouvre les vertus sociales des comptoirs, où certains habitants du quartier reprennent les discussions commencées la veille à leur porte, ce qui demande une certaine endurance à notre candidat Alexandre Noury, heureusement d’un naturel sportif.

Nos chorales de militants font également campagne à la sortie des écoles pour rencontrer les parents, et là, ce sont les enfants qui se montrent les plus réactifs. S’ils sont le « public » le plus exigeant pour la chorale, ils sont en même temps les plus enthousiasmés par la beauté et son expression collective.

« Mon Canton c’est le monde »

Une cantonale, après tout, c’est une élection, et les départements, qui portent la responsabilité des collèges, de la voirie, de l’urbanisme, du RMI ou de la DDASS, font partie du corps politique représentant les Français ; aussi, si vous ne voulez plus être vexé, agacé et enragé par l’impuissance que nous renvoient nos institutions en cette « fin d’époque », vous devez vous assurer que celui qui sera votre conseiller général, à mille lieues d’un conseiller de la Société Générale, saura se battre tous azimuts, au-delà du local-local, pour l’intérêt commun.

Bertrand Buisson