Brèves

Non au démantèlement d’Airbus !...

mardi 23 octobre 2007


Déclaration de Solidaritè & Progrès en soutien à la manifestation des employés d’Airbus à Méaulte, ce mardi 23 octobre. Téléchargez au format tract (.pdf) ICI


Non au démantèlement d’Airbus !

Non à la destruction du service public et de la justice sociale !

Une autre politique est possible, battons-nous pour elle !

Ce qui se passe avec Airbus est un scandale majeur : 10 000 emplois sont supprimés, le site de Méaulte est bradé tandis que 1200 cadres d’EADS et les sociétés Lagardère et Daimler Benz se sont enrichis en vendant leurs stocks-options « au bon moment ». Avec un Etat qui a joué les Ponce-Pilate et une Caisse des dépôts, l’idiot du village. Conclusion : on casse le travail, on brise l’entreprise et tout cela au profit d’individus bénéficiant du délit d’initié.

Scandale, oui, et il est énorme. Mais un tel scandale ne serait pas possible sans la politique de démantèlement de l’Etat, de désintégration de l’industrie au profit de la rente financière et de dislocation sociale prévue à un échelon bien plus élevé. C’est, aux Etats-Unis, l’administration Cheney-Bush et ses parrains, les Schultz et les Rohatyn. Ce sont les forces de la City de Londres et de Wall Street. C’est Nicolas Sarkozy, le protégé de Vincent Bolloré. C’est le chantage monté, avec l’affaire Gautier-Sauvagnac, contre les syndicats, au moment où une vraie résistance sociale réapparaît en France.

Alors ? Alors nous soutenons totalement le combat des syndicalistes à Méaulte, et nous sommes venus pour le dire.

Cependant, il faut aller plus loin.

  1. Dire non à la logique destructrice de Maastricht, non aux dispositions du traité « simplifié » qui remettent en cause le vote des peuples français et néerlandais.
  2. Dire non à un euro qui favorise la vie chère.
  3. Dire non à ceux qui spéculent sur les minerais stratégiques, l’énergie (pétrole, uranium...) et les produits alimentaires, au mépris du niveau de vie du plus grand nombre et de l’équipement des générations futures.
  4. Non à ceux qui veulent la guerre contre l’Iran, et non à ceux - ce sont les mêmes - qui veulent ramener la France dans la structure intégrée de l’OTAN.

Face à eux, nous défendons un projet et un engagement, qui doivent permettre à Airbus de rester à la pointe de la technologie, du travail qualifié, des salaires justes et du respect de l’histoire française de l’aéronautique.

  1. Reconstruire l’Aérospatiale, contre son démembrement depuis le pacte de 1999. Les « Allemands » sont contre ? Non, ce n’est pas vrai. C’est le gouvernement Merkel qui, comme le gouvernement Sarkozy, est contre. Si nous faisons notre boulot, les peuples français et allemands comprendront pourquoi il faut être « pour », alors que le résultat des privatisations sera de faire atterrir le krach financier dans leurs assiettes.
  2. Revenir à une banque nationale, qui maîtrise l’émission de la monnaie, privilège citoyen que nous avons abandonné aux banques et aux sociétés d’assurance.
  3. Avec cette monnaie-crédit, lancer une politique de grands investissements publics, pour équiper la France et l’Europe, et construire un lien entre l’Europe et l’Asie - un « pont terrestre eurasiatique » de développement mutuel. Cette entente et cette coopération renouées nous permettront de rétablir une culture de la vie, de la production et de l’optimisme, un monde vivable pour nos enfants et petits-enfants.
  4. Sur ces bases, construire une véritable Europe. Ah, dira-t-on, mais il y a la dette ! Ce n’est pas un argument. C’est un moyen de nous culpabiliser, comme Pétain le faisait en disant que la France du Front populaire avait trop dépensé. En fait, la dette nette de la France (dette brute moins actifs financiers détenus par les administrations publiques) est inférieure à celle des autres pays : 44 % du PIB en France contre 58 % dans la zone euro et 47 % aux Etats-Unis. Sortir de la dette, ce n’est pas continuer à nous laisser étrangler, c’est investir pour l’avenir par du crédit public d’équipement à taux zéro ou très faible.
  5. Prendre les vraies mesures nécessaires à la France : sauver l’hôpital public, prévoir 3 % du PIB pour l’aide familiale (et non 1 %), 5 % pour la recherche (et non à peine plus de 2 %), créer une formation professionnelle digne de ce nom et doubler le nombre d’inspecteurs du travail. Tout en assurant, pour contrer les tentatives de chantage, un financement officiel des syndicats par la puissance publique.
  6. Contre la vie chère, prendre en attendant des mesures « coupe-feu » de protection du panier de la ménagère : contrôle des prix de 10 produits de base pour la consommation courante, contrôle du prix des logements, (pas plus de 20 % des revenus de chacun), contrôle du prix de l’énergie.

Il faut arrêter la politique de triage dans la santé publique, l’éducation et le travail. C’est possible, C’est nécessaire pour les générations futures. Votre combat, ici à Méaulte, est ce combat. Il faut en faire une source d’inspiration ailleurs, à l’échelle de la France, de l’Europe et du monde.

Voir l’article de Jacques Cheminade : EADS, scandale et insieste