Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Madrid-CNR

mardi 16 mars 2004

Avec les attentats du 11 mars à Madrid, l’Europe est entrée dans l’ère du terrorisme à grande échelle. Ceux qui ont préparé l’attaque ont pensé en termes de milliers de morts, en visant à créer un mélange de chaos, de panique et d’effroi. L’on songe immédiatement au carnage commis à la gare de Bologne, en 1980. Car c’est bien l’âme et le ressort des républiques démocratiques qui se trouvent visés.

Les hypothèses évoquées - ETA, Al-Qaida... - ne font qu’ajouter à la terreur. Comme si des « forces obscures » pouvaient parvenir à effectuer des meurtres de masse n’importe où et n’importe quand, justifiant la répression et nous poussant à abdiquer notre liberté et nos droits constitutionnels en échange de mesures d’exception.

Pour raison garder, il faut au contraire se détacher de l’acte lui-même et voir dans quel contexte général il s’inscrit. Lyndon LaRouche indique ce contexte dans un texte du 24 août 2001, trois semaines avant les attentats du 11 septembre : « La crise financière et monétaire, au stade avancé où elle se trouve, conduit des forces politiques désespérées au bord du gouffre, et ces forces y entraîneraient la civilisation elle-même plutôt que d’accepter les changements dans les institutions financières et monétaires qu’exige la situation. »

En effet, une synarchie financière aux abois pratique contre les peuples une politique de guerre préventive à l’extérieur et de mesures liberticides à l’intérieur. Les attentats de Madrid aujourd’hui, comme ceux du 11 septembre 2001, comme ceux de Bologne en 1980, s’inscrivent tous dans sa stratégie : terroriser pour imposer la soumission et détourner du vrai problème, le changement d’orientation économique et culturelle dans le monde.

Face à cela, la meilleure riposte anti-terroriste est d’exposer les menées de cette synarchie et les faiblesses qu’elle exploite. Samuel Huntington, dans son dernier ouvrage sur la menace hispanique contre les « Blancs d’Amérique », ou Mel Gibson, dans son film antisémite et culpabilisateur sur la Passion du Christ, sont autant d’exemples d’appels au pessimisme et à la violence, promouvant un monde où le combat entre fourmis rouges et fourmis noires ne peut être arrêté que par la dictature d’un nouveau Léviathan.

Les attentats de Bologne avaient été fomentés par les réseaux du Gladio, au sein de l’OTAN, pour déstabiliser l’alliance, en Italie, entre démocratie chrétienne et communistes. De même, aujourd’hui, il s’agit d’empêcher qu’une politique inspirée de celle de Roosevelt ou de la planification française des années soixante puisse s’exprimer.

Lyndon LaRouche représente cette politique aux Etats-Unis. En France, nous devons être l’un de ses principaux partenaires. Le 15 mars nous rappelle qu’il y a soixante ans, le Conseil national de la Résistance (CNR) proposait son programme : sécurité sociale, planification, nationalisations, participation. Tout ce qui est aujourd’hui détruit sous nos yeux et que nous devons rétablir, en mieux, contre ceux qui veulent nous faire perdre la raison.