Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Inspiration

mardi 16 décembre 2003

Lyndon LaRouche, après avoir rencontré divers responsables politiques, a participé à une réunion exceptionnelle de notre mouvement, Solidarité et Progrès, le 6 décembre à Saint-Ouen. Plus de 200 personnes, dont une centaine de jeunes, ont suivi son discours et posé, avec une audace inhabituelle, de très nombreuses questions.

L’après-midi, Helga Zepp-LaRouche a demandé notre aide et celle de toute la France pour faire en sorte que l’Allemagne se retrouve elle-même et que l’Europe accomplisse une révolution en se fondant sur la meilleure part de toutes les cultures passées, qui la porte à la hauteur du défi de notre temps. C’est la première occasion pour Lyn et Helga de paraître en public dans notre pays, et nous y voyons un excellent présage.

D’autant plus que notre mouvement de jeunes a montré tous les progrès qu’il accomplit par des interventions pédagogiques - Bretagne le 7 décembre, Ile-de-France et région Rhône-Alpes le 8 - et exprimé sa capacité à prendre la responsabilité de l’histoire universelle en devenant plus heureux de ce qu’il offre à autrui que de ce qu’il peut en recevoir.

Le cœur des discussions a été le paradoxe qu’au moment où la politique officielle des Etats-Unis est devenue inadmissible, nous avons plus que jamais besoin, en Amérique, en France et en Europe, de l’inspiration et de l’apport de la Révolution américaine, cette fille de l’Europe qui aujourd’hui, avec l’espoir soulevé par LaRouche contre les injustices du pouvoir là-bas, nous revient ici en nous enjoignant d’agir.

Paradoxe d’autant plus fort qu’au moment où nous nous réunissions, Paul Wolfowitz, représentant des idéologues néo-conservateurs américains, affirmait que la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine n’auraient aucune part aux contrats de reconstruction de l’Irak. En somme, le pays bombardé ne peut, selon lui, être reconstruit que par des entreprises issues des pays bombardeurs. Face à une telle arrogance, celle du vice soutenu par le crime, la nécessité pour la France et l’Europe de comprendre l’importance de la campagne de LaRouche, en particulier de sa campagne contre Dick Cheney, parrain des néo-conservateurs, apparaît dans toute sa force.

Cependant, l’Europe s’enlise. Le sommet de Bruxelles, cette fin de semaine, va, au mieux, aboutir à un accord au rabais, au pire, à un échec. Aussi, la France et l’Allemagne doivent saisir l’occasion de cette crise pour engager l’Europe sur une autre voie, offrant un contenu positif à tous ceux qui s’opposent aux menées impériales des néo-conservateurs. Cela signifie sortir, enfin, de l’ordre néo-libéral et lancer le défi d’un ordre financier et monétaire nouveau, notre nouveau Bretton Woods, servant l’homme et les infrastructures nécessaires à son développement. L’agapê, concept fondateur de l’Amérique, doit être retrouvé par nous autres Européens. Car notre mission est de servir l’avantage d’autrui, en redonnant espoir aux peuples que tout peut être transformé en quelque chose de meilleur.