Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Honneur

mardi 20 mars 2007

Les éditoriaux de Jacques Cheminade sont publiés tous les quinze jours dans le journal Nouvelle Solidarité, sur www.solidariteetprogres.org ainsi que www.cheminade2007.org, et consitutent le principal regard du candidat à la présidentielle de 2007 sur l’actualité française et internationale.

« Est-ce un homme d’honneur ? » demandait Pierre Mendès-France à ses collaborateurs à propos d’un interlocuteur qu’il connaissait mal. Je me pose aujourd’hui la même question face à la mêlée confuse et désolante de cette élection présidentielle.

Sur le devant de la scène, parmi ceux que l’oligarchie française estime devoir être candidats, pas de doute. Aucun n’en a. Car tous, chacun à sa façon, prétendent être ce qu’ils ne sont pas. Tous se veulent neufs, vierges ou voués à la rupture, alors qu’ils vendent, sous différentes étiquettes, la même marchandise frelatée des marchés financiers. Le tiercé de tête, le tiercé trotskiste, Le Pen, de Villiers, la candidate communiste, Dominique Voynet, José Bové et le candidat-chasseur constituent cette vieille garde qui se rend toujours aux échéances électorales et ne meurt jamais.

Les idées gaullistes et socialistes, dans leur être authentique, ont été ainsi exclues de la campagne.

Miraculeusement, certains maires ont massivement parrainé en fin de course ceux que les grands partis et la nomenklatura parisienne voulaient voir sur la scène. Dans cette entreprise de déverrouillage collectif, une machine à pomper les voix de Ségolène Royal s’est mise en place : André Santini a fait signer Le Pen pour le compte de Sarkozy, Besancenot a bénéficié du feu vert de la place Beauveau et Voynet a été à la fête des éléphants. Bayrou est devenu l’idole des médias, des ultra-libéraux et de la presse anglaise. Aucun candidat n’a condamné la guerre que Cheney et Bush préparent contre l’Iran.

Les maires - parrains de ceux-là, dont on peut concevoir les pressions qu’ils ont subies, ne sont inscrits au tableau d’honneur ni à celui du déshonneur. Ils sont les tièdes, et l’on sait ce qu’en dit l’Evangile.
Je veux d’autant plus chaleureusement et amicalement remercier ceux qui ont tenu leur engagement en inscrivant mon nom sur leur formulaire de présentation. Ils sont 220, mieux informés de ce qu’ils faisaient que par n’importe quel autre candidat. A la fois par mon projet, par mes e-mails et par les interventions de notre mouvement de jeunes. Nous n’avons pas sollicité leur bienveillance démocratique en notre faveur, mais affiché audacieusement ce que nous voulions.

C’est pourquoi nous allons pouvoir constituer, avec un grand nombre de ces signataires, un mouvement d’élus pour l’avenir. J’irai moi-même les voir tous avant la fin 2007. Cette « tournée des popotes » visera à tracer un pont entre maires ruraux et quartiers des cités dans lesquelles nous organisons nos forces, car il faut reconstituer dans notre pays, face aux périls, une véritable fraternité humaine.

Preuve a été donnée que le désir de politique existe profondément chez les Françaises et les Français : inscriptions massives sur les listes électorales, fortes participations aux meetings, audiences élevées des émissions politiques télévisées, discussions partout à tout va. A nous d’y répondre par une vision mobilisatrice, servant les générations futures. On ne saurait jamais être quitte avec autrui, sauf à perdre son honneur.