Brèves

Jacques Cheminade s’en prend aux propos d’Angela Merkel sur l’euro

mardi 16 janvier 2007

Profitant du vide de pouvoir instauré par la longue fin de règne de Chirac en France, les parrains d’Angela Merkel au sein de l’oligarchie anglo-américaine la poussent à occuper le devant de la scène et à devenir l’autorité de référence pour leur politique en Europe. C’est dans ce contexte qu’il faut voir les attaques lancées contre les principaux dirigeants français pour avoir osé critiquer la Banque centrale européenne et l’euro.

« Franchement, ce débat mené en France sur l’euro m’inquiète assez », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’« il faut faire attention à ce que nos difficultés - l’adaptation à la mondialisation, les réformes à faire, les problèmes sociaux à résoudre - ne soient pas mises de manière injuste sur le dos de l’euro ». « L’abandon du franc et du mark a été un pas considérable. Si nous voulons conserver la confiance dans l’euro, nous devons le laisser hors du débat politique ». « Laisser à la banque centrale son indépendance, c’est la position allemande très ferme », a-t-elle martelé.

Si Mme Merkel s’attaque à ceux pour qui le déficit catastrophique de la balance commerciale de la France en 2006 - 26 milliards - est dû à un euro trop fort, elle contredit également ceux qui pensent que l’énorme surplus de la balance commerciale allemande montre que les problèmes ne viennent pas de l’euro. Elle souligne sans aucune ambiguïté que la « réussite » allemande tient surtout à l’austérité sociale imposée de l’autre côté du Rhin. « Notre croissance aujourd’hui n’est pas due au fait que nous soyons spécialement chanceux avec l’euro, mais au fait que nous avons fait passer des réformes très difficiles. (...) Pendant des années, les gens ont renoncé à des augmentations de revenu, les négociations salariales ont été très raisonnables pour renforcer la compétitivité de l’économie », a-t-elle souligné.

Contacté en province où il participe activement à la collecte des parrainages pour la présidentielle, Jacques Cheminade, a réagi vigoureusement aux propos de Mme Merkel : « La chancelière allemande vient de se livrer à une défense sans nuance de l’euro, a proposé un traité de libre échange transatlantique et s’est entretenue, lors de son voyage aux Etats-Unis, avec George Bush et divers éléments de l’administration américaine, sans même prendre l’attache des nouveaux élus démocrates. De plus, elle entend imposer un traité constitutionnel européen en ne tenant aucun compte du « non » français et néerlandais. Elle se fait ainsi l’instrument des intérêts financiers et politiques anglo-américains et a d’ailleurs proclamé son admiration pour Margaret Thatcher et sa politique d’austérité sociale.

« Ses prises de position sont inadmissibles au regard des intérêts européens et français. Il est à noter qu’elle considère Nicolas Sarkozy comme son meilleur partenaire parmi nos dirigeants politiques, ce qui est particulièrement édifiant. Ma conception d’une politique commune franco-allemande se trouve aux antipodes de l’axe Sarkozy-Merkel. Paris et Berlin devraient s’unir autour d’un projet pour un nouveau système économique et monétaire international - un nouveau Bretton Woods - rétablissant la priorité des grands projets, du travail et de l’équipement à long terme, matériel et humain de la société. Mon projet et celui de Mme Helga Zepp-Larouche de Pont terrestre eurasiatique est la seule alternative claire à ce que Mme Merkel et M. Sarkozy veulent faire de l’Europe.

« Je m’étonne qu’une opposition plus forte ne se manifeste pas en France, parmi ceux qui se disent gaullistes ou socialistes, ou encore parmi les chrétiens s’inspirant de la politique sociale des encycliques pontificales ou du protestantisme éclairé. Face à une situation tragique et à la menace d’une fuite en avant vers le chaos et la guerre, un sursaut est plus que jamais nécessaire. C’est le sens de ma candidature, qui repose sur l’alternative et non sur une simple critique sans projet. »