Dans son édition du 4 décembre, la publication chinoise Science and Technology Daily a publié un article réalisé à partir d’une interview de Lyndon LaRouche, suite à son webcast du 16 novembre. Ce quotidien, dépendant du ministère chinois de la Science et la Technologie, compte quelque 200 000 abonnés, surtout parmi les institutions à vocation scientifique et technologique. Interrogé sur l’avenir du dollar, l’économiste répondit :
« Il existe un problème conceptuel, un problème d’incompétence scientifique chez la plupart des prévisionnistes économiques. Ils adoptent l’approche d’un mathématicien qui prévoit la trajectoire d’une boule sur une table de billard. Leur méthode consiste à faire de la prévision mécaniste et statistique de trajectoires dans l’espace-temps cartésien. La prévision économique compétente prend en compte des cycles à long terme d’investissements dans le capital physique d’une économie considérée comme un processus dynamique. C’est ma méthode de prévision, qui est cohérente avec la méthode riemannienne.
« Toute prévision compétente doit prendre en compte le manque de cohérence entre des valeurs monétaro-financières et des valeurs physiques considérées indépendamment de toute supposition monétaro-financière.
« Ainsi, dans l’économie transatlantique de ces trois dernières décennies et demie, le capital monétaro-financier est monté en flèche, de plus en plus rapidement, alors que les valeurs physiques par tête et par kilomètre carré reculaient à un rythme accéléré.
« Ce qui a permis au marché mondial de fonctionner depuis la fin du système de Bretton Woods, basé sur un dollar soutenu par une réserve or, en 1971-72, était la conviction, partagée par les Etats et les entreprises, que le dollar allait rester négociable à long terme, plus ou moins au même niveau, maintenant ainsi les valeurs libellées en dollars.
« Si le dollar devait soudainement chuter à un niveau représentant environ 80 % des estimations actuelles, cela entraînerait la chute des monnaies de tous les pays détenant des réserves monétaro-financières libellées en dollars. (...) Cela déclencherait une panique générale. Dans ces conditions, à moins d’adopter les réformes spécifiques que j’ai esquissées, tout le commerce mondial subira un effondrement en chaîne, se retrouvant bien loin de son niveau actuel. »
Quant à savoir ce que la communauté internationale, et en particulier la Chine, pourrait faire pour empêcher une trop forte dévaluation du dollar, LaRouche répondit : « Des accords à long terme, commerciaux et d’investissement, portant sur des valeurs physiques et non monétaro-financières, notamment des investissements dans l’infrastructure économique de base, à haute technologie, constituent toujours les étapes recommandées d’une réforme. Ils tendront à minimiser les effets de la crise et fourniront les repères nécessaires pour d’autres accords de réforme entre nations. »
Le journaliste lui ayant demandé comment la Chine pourrait utiliser efficacement l’immense quantité de réserves en dollars qu’elle détient, il répondit : « Si j’étais citoyen chinois, j’insisterais pour que ces avoirs monétaires soient utilisés comme crédits à long terme, investis dans la création d’une infrastructure économique physique de base, à forte composante technologique, à la fois en Chine et dans des programmes de développement conjoints en Eurasie. »
