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LaRouche : « Un cas de négligence intentionnelle, passible de destitution »

mardi 6 septembre 2005

Devant le vide politique à Washington auquel s’est heurté l’ouragan Katrina, Lyndon LaRouche a ouvert une perspective politique claire en identifiant la nature des erreurs de l’administration Bush-Cheney et en indiquant les mesures d’urgence à prendre. Dans une interview accordée le 1er septembre à la station WLVL de New York, il déclare :

« Le 2 août, le gouvernement avait pris connaissance d’un rapport sur un ouragan de type "Camille" devant frapper la côte méridionale des Etats-Unis - donc plus de quatre semaines avant l’arrivée de la tempête. Nous savions qu’un ouragan de force 4 à 5 menaçait. (...) Mais nous n’avons rien fait ! Rien ! Le Président était en vacances et le vice-Président n’a rien fait. Auparavant, ce gouvernement avait affaibli [les défenses] nécessaires dans un tel cas. Si bien que lorsque le cyclone s’est abattu, les populations et les hommes politiques des Etats côtiers - Alabama, Mississippi et surtout Louisiane - appelaient à l’aide : "La catastrophe arrive et nous n’avons rien !"

« Les préparatifs n’avaient pas été assurés. L’unité de la garde nationale qui aurait dû être disponible pour aider et parer à cette éventualité n’était pas là. Les moyens de la FEMA [Federal Emergency Management Agency] avaient été pillés ! On n’a pas fait appel aux capacités qui sont censées exister et être disponibles, comme la Garde nationale et d’autres institutions.

« Nous sommes confrontés à un cas de négligence intentionnelle, passible de destitution, de la part de Dick Cheney, entre autres. (...) La catastrophe naturelle était déjà redoutable, mais à cela s’est ajoutée une catastrophe non naturelle : le manquement total de la branche exécutive du gouvernement à prendre les mesures minimales qui s’imposaient au vu du rapport du 2 août. On n’a pas mis en place les structures, on n’a pas mobilisé les hélicoptères ni les autres ressources nécessaires pour secourir les gens - pour les évacuer à temps et prendre soin d’eux. (...) Tout ce dont on aurait dû s’occuper quatre semaines à l’avance faisait défaut. Et nous avons eu une catastrophe humaine, intentionnellement créée à cause de la négligence de l’administration Bush, s’ajoutant à une catastrophe naturelle qui n’était la faute de personne . »

Dans une conférence sur internet, le 3 septembre, LaRouche identifia les principales implications stratégiques de l’échec du gouvernement, tout en esquissant les mesures à prendre, notamment à l’adresse des sénateurs qui lui avaient demandé conseil à ce sujet.

« Sur le plan international, cette situation pose la question de savoir si les Etats-Unis représentent encore une véritable nation. S’il y a encore quelqu’un au poste de commande et si nous allons continuer d’exister en tant que nation. La superpuissance se transforme en mauvaise plaisanterie. Telle est le caractère de la crise. (...)

« Il nous faut une approche centralisée du sommet à la base. Pourquoi ? Parce que nous devons convaincre le peuple américain, ainsi que les autres nations du monde, que cette nation est encore capable d’assumer ses responsabilités. Rétablir la confiance dans les Etats-Unis et son gouvernement est donc le premier point à considérer dans la catastrophe humaine.

« (...) Faute de reprendre le contrôle de la situation, comme une superpuissance se doit de le faire, nous n’aurons plus de nation. Et comme nous nous trouvons dans une période où le système monétaire et financier international se dirige droit vers le pire effondrement de l’histoire moderne, le discrédit total des Etats-Unis et la perte de sa crédibilité signifieraient une catastrophe pour le monde entier.

« (...) Si nous nous ressaisissons, tous ensemble, du sommet à la base, nous pourrons accomplir le nécessaire.

« Je vais vous donner certaines indications.

« L’évacuation : la première chose à faire est de sortir tous les gens de cette région ! (...) et de les amener en lieu sûr. Nombre d’entre eux sont déjà porteurs de maladies, contractées dans les conditions où ils ont dû vivre. D’autres connaissent une détérioration de leur état de santé, à cause du manque de traitement médical. (...)

« Nous avons des bases militaires qui pourraient accueillir des gens, ou des installations improvisées du même genre. (...)

« Les familles doivent rester ensemble, dans la mesure du possible. (...) Au lieu d’essayer d’amener des vivres et autres secours dans la région de la Nouvelle-Orléans (...), il faudrait que les gens soient acheminés dans des lieux sûrs où l’on pourra leur fournir en toute sécurité de la nourriture et des soins. Les bases militaires sont les meilleurs endroits pour ce genre d’opérations. (...)

« Ensuite, nous démarrerons la reconstruction.

« Ceci peut être assuré en grande partie par le militaire. Nous devrons activer le Génie, l’équiper comme il faut et lui fournir de l’argent. Cela va coûter très cher. Le Congrès vient d’allouer 10,5 milliards de dollars, ce qui aidera, mais est insuffisant. Il nous faudra peut-être jusqu’à 100 milliards de dollars uniquement pour couvrir les coûts immédiats, si nous voulons maintenir les gens en vie ! (...) Mais le coût n’est pas l’essentiel. Il faut bien se rendre compte que si nous ne nous montrons pas à la hauteur maintenant, nous ne representerons plus une nation. Nous perdrons la capacité d’exister en tant que nation, et ce au moment où le monde est au bord du pire effondrement financier.

« A cet égard, le Président et le vice-Président ont échoué, lamentablement. (...) Aussi, les autres institutions des Etats-Unis doivent-elles jouer un rôle accru. Nous devons assurer la continuité de nos institutions nationales. Nous sommes la plus grande puissance du monde et il est temps d’agir en conséquence.

« Nous avons actuellement un groupe bipartisan de personnes autour du Sénat et du gouvernement. Nous avons des gens compétents, des officiers à la retraite qui pourraient se porter volontaires pour effectuer nombre des tâches qui s’imposent. (...)

« L’approche à adopter consiste à mener cette lutte comme si nous étions en guerre. Des colonels, généraux et autres, à la retraite ou pas, auront un rôle important à jouer, car ils savent comment lancer rapidement le type de mobilisation nécessaire. (...) Il y en a qui savent comment construire une base de logements du jour au lendemain, et nous en aurons besoin pour accueillir les gens. Ils savent aussi comment organiser le transport, très rapidement. Ils n’attendent que les ordres - l’autorisation - pour passer aux actes. »

(L’ensemble de ce webcast est disponible en anglais sur le site www.larouchepac.com)