TCE : En ce moment de l’histoire...

vendredi 27 mai 2005, par Aurore Ninino

Depuis plus de deux mois, les jeunes du mouvement de LaRouche/Cheminade se sont énormément investis dans la bataille du référendum sur le Traité constitutionnel européen.

Pourquoi ? Parce qu’il est grand temps que nos « responsables » politiques se mettent au travail en proposant bien plus qu’un simple argumentaire frauduleux défendant le oui ou des visions critiques, même justes, du non. Il nous faut une vraie alternative capable de mobiliser les peuples afin de bâtir un avenir pour les générations futures Avec un recul sur le travail accompli, nous ne pouvons qu’apprécier le changement dont nous avons été un facteur majeur.

Dès les premiers débats, nous sommes intervenus sur la nécessité d’un changement du système économique mondial en citant l’exemple du Parlement italien qui avait voté une motion inspirée de LaRouche pour un nouveau système de Bretton Woods, et en mettant au défi les intervenants : « Prenez courage et faites de même ».

Au cours de cette période, toutes sortes de calomnies sur Jacques Cheminade ressurgirent afin de discréditer nos propositions Mais plus le temps passait, plus nos interventions se multipliaient, créant ainsi de vraies interrogations à la fois dans le public et chez les politiques. Il était temps pour nous de nous mobiliser afin de pouvoir toucher Paris, Lyon, Rennes et Nantes en diffusant 200 000 tracts de Jacques Cheminade sur le rôle de l’Europe en tant que laboratoire du futur.

Lors de nos interventions suivantes, nous avons centré nos attaques contre les articles III.181 et III.188 du Traité constitutionnel, interdisant à la Banque centrale européenne de recevoir des instructions des gouvernements et de faire crédit à une quelconque institution publique ou gouvernementale. Nous avons forcé un certain nombre d’« ouïstes », qui prétendaient que les populations auraient plus de contrôle sur la politique de l’UE, à lire à haute voix, devant un public médusé, ces articles qui interdisent explicitement tout contrôle politique sur les plus hautes instances financières de l’UE. Un autre point important sur lequel nous avons beaucoup insisté est la question du crédit productif, unique moyen de financement des infrastructures à l’échelle nécessaire. Bien entendu, le déni de réalité étant toujours vivace, il nous fallut rappeler, dans chacune de nos questions, l’effondrement de l’économie physique mondiale et la nécessité d’une intervention urgente de la part de nos « responsables » politiques.

A l’heure qu’il est, des bruits de couloirs circulent un peu partout « C’est Cheminade », murmurent les orateurs lorsque les jeunes interviennent. « Laissez-les parler », disent les uns ; « ce sont des fachos », osent encore dire certains militants de l’extrême-gauche ultra sectaire ; « il y a de bonnes choses », disent encore d’autres.

Mais aussi, le nom de Cheminade n’est plus, ailleurs que dans Le Parisien ou Le Monde, celui d’un pestiféré Dans une réunion à Nantes, répondant à une de nos questions, Jean-Marc Ayrault, chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et maire de Nantes, a répondu qu’il connaissait Jacques Cheminade dont le programme n’avait pas été repris par un grand parti, mais qu’il y avait des choses intéressantes. A Lyon, André Gerin, député-maire de Vénissieux, a invité Jacques Cheminade à faire une visite, médiatisée, d’une exhibition montée à la Mairie sur le Traité constitutionnel.

Pour la dernière semaine, connaissant les troubles et les tensions entre le oui et le non, il était nécessaire de reposer clairement l’alternative, notre « plan B » pour les décennies à venir. Ainsi notre dernier tract, « Non à la Dictamolle », dernière ligne droite de cette campagne, s’inscrit dans l’optique de la présidentielle de 2007.

Parmi les opposants, la plupart sont conscients qu’il faut dès aujourd’hui poser l’après 29 mai Très intéressante à cet égard fut l’intervention de Jacques Sapir, directeur à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales). Nous vivons un moment extraordinaire, a-t-il dit en parlant de l’intense mobilisation citoyenne de ces dernières semaines, situation que nos voisins nous envient. Nous ne devons pas nous disperser après le 29 mai, poursuivitil, insistant sur le fait que la cible de tous les efforts des anti-libéraux doit être la réforme de la BCE. Il a ajouté que, vu la crise qui secoue l’Allemagne après la défaite électorale du 21 mai, une alliance avec Schröder serait possible et qu’un ami allemand lui a proposé de former une brigade franco-allemande pour se rendre à Francfort afin de faire pression sur la BCE.

Citons encore cette anecdote révélatrice, lors d’un meeting pour le oui en présence de Dominique Strauss- Kahn. Avant la réunion, alors qu’une confrontation opposait militants des deux camps, les habitants du quartier sont intervenus contre les « ouïstes » pour les faire taire. Plutôt amusant car ensuite, même les défenseurs officiels du oui ne paraissaient plus si convaincus et presque ennuyés Cette campagne nous a permis de porter nos propositions au coeur du débat politique, mais l’essentiel se jouera après le 29 mai.