Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Jean-Paul II parmi nous

mardi 5 avril 2005

La mort de Jean-Paul II est pour nous tous une tragédie et une étoile allumée au plus intime de nos propres existences.

Une tragédie, car en ces terribles moments d’injustice que nous vivons à l’échelle du monde et dans la trame de nos sociétés, sa présence était rayonnement d’espérance et source de courage. Sa perte est comme un phare qui s’éteint. Mais c’est aussi une étoile qui s’allume car nous héritons de son combat contre ce qu’il appelait les « structures du péché », éclairés par ses Encycliques et au nom de la destination universelle des biens. Culture de la vie et civilisation de l’amour ne doivent plus être de vains mots répétés dans des enceintes closes, mais des vérités dont nous devons porter témoignage dans l’espace public. Lisons et relisons Laborem Exercens ou Centesimus Annus sans adhésion tiède mais au risque de transformer nos vies.

C’est pourquoi notre engagement est plus que jamais de défendre la cause de notre prochain lointain et du développement partagé, en ayant à cœur d’aimer nos ennemis, car si nous les haïssions, nous ne pourrions jamais les transformer ni les élever. Notre rejet absolu du communisme soviétique, des fascismes et de la loi de la jungle libérale se nourrit de ce respect de l’âme humaine sans lequel il ne peut y avoir de dialogue, sans lequel nous sommes prisonniers d’un système.

Le rappel de notre limite physique d’êtres mortels est plus terrible lorsque disparaissent des personnes humaines qui ont témoigné de ce qui la transcende ; cependant, c’est aussi et surtout le moment où nous est transmise leur part d’immortalité.

Puissions-nous lui être fidèles, en pensée et en actes dans la vie de la cité, pour élever le mot « politique » à la lumière de la vérité.