Brèves

LaRouche : que faire dans la crise de General Motors

mardi 29 mars 2005

General Motors, qui croule déjà sous une dette de 300 milliards de dollars, a subi un autre coup le 22 mars, quand GE Capital, la branche financière de General Electric, a retiré à GM une facilité de financement de deux milliards de dollars. Ceci a provoqué un nouveau plongeon des titres GM et GMAC, déjà bien malmenés, ainsi que du marché obligataire en général. Même si GM et GE Capital ont ensuite publié un communiqué conjoint peu convaincant, selon lequel GM et GE Capital allaient mettre en place une « transition ordonnée », les obligations de GM ne s’en sont pas remises. Le lendemain, GM annonçait qu’elle tentait de vendre des parts de sa filiale GMAC qui récupère des paiements sur des hypothèques pour plus de 247 milliards de dollars. Cependant, cette vente ne générerait qu’un seul milliard.

GE Capital fournit des services financiers aux fournisseurs de GM, ce qui signifie que le sous-traitant X peut vendre ses biens à GM, qui émet alors une traite à la société X, s’engageant à lui régler dans 45 jours. La société X peut alors remettre cette traite à GE Capital qui la lui escompte : elle lui paye tout de suite un montant légèrement inférieur. En 2004, GE Capital avait informé GM qu’elle allait cesser ce service financier fin 2005, mais elle a finalement utilisé une clause du contrat lui permettant de sortir immédiatement si le classement de GM descendait jusqu’à « BBB - négatif », ce qui est arrivé le 16 mars. La plupart des investisseurs ont interprété le mouvement de GE Capital comme une fuite précipitée par crainte que GM ne soit officiellement rétrogradée au niveau des obligations pourries, ce qui empêcherait GM Capital de récupérer tout son crédit.

La vente des obligations GM a été massive. Pour les obligations à échéance 2033, le spread par rapport aux bons du Trésor américain de maturité comparable est monté jusqu’à 516 points de base, ce qui est pire que le spread sur la dette de la plupart des pays du tiers monde. Cette détérioration a ensuite affecté le reste du marché obligataire, si bien que le spread moyen sur toutes les obligations privées a atteint 86 points de base. Entraînés par la vente massive de GM et d’autres crises annexes, les bons du Trésor, les actions et les monnaies d’Amérique Latine, d’Europe de l’Est et d’autres « marchés émergents » ont été touchés par une vente panique. Le 24 mars, la banque d’investissement Merrill Lynch publiait un rapport selon lequel « l’érosion des fondamentaux « de la position financière de GM « n’est pas réversible ».

Lyndon LaRouche notait le 23 mars qu’à la lumière de la crise financière affectant GM, on constatait le besoin désespéré d’un programme de reconstruction pour sauver le peu qui reste de la capacité industrielle des Etats-Unis. GM est un pan crucial de la capacité de production américaine. Nous devons élaborer un plan de survie, a dit LaRouche, pour préserver la partie industrielle, plutôt que les opérations financières de GMAC. En quoi consiste l’intervention gouvernementale nécessaire pour protéger la base productive ? Quelles technologies doivent être rapidement développées pour faciliter la production, comme le combustible hydrogène ? Dans le passé, GM a obtenu des contrats gouvernementaux pour la production d’équipement militaire et de voitures de chemin de fer ; elle peut certainement se réorienter vers ce type de production.