APPEL à L’ACTION — Les Français ne veulent pas d’une 3ème guerre mondiale ! Plus d’info ici
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Comment interpréter l’escalade entre l’autorisation des États-Unis de frapper le sol russe, l’utilisation du nouveau missile hypersonique russe Orechnik et les déclarations de Macron approuvant le choix américain ?
- Pour participer aux réunions de la Coalition internationale pour la paix, chaque vendredi à 17h, appelez-nous au 01 76 69 14 50.
- La visio-conférence de l’Institut Schiller des 7 et 8 décembre : https://www.institutschiller.org/Apres-les-elections-americaines-s-organiser-pour-une-Nouvelle-architecture-de.
- Signez ici notre interpellation des députés.
Déclaration de Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès
(Transcription)
Il est aujourd’hui nécessaire de savoir avec autant de précision que possible où nous en sommes dans la situation internationale, une situation de grand danger depuis que le président Biden aux États-Unis, ou ce qui en tient lieu dans les allées du pouvoir américain, a autorisé les frappes de missiles occidentaux depuis l’Ukraine jusqu’en territoire russe.
La situation est la suivante :
- dans la nuit du 18 au 19 novembre, six missiles tactiques américains ATACMS ont été tirés depuis l’Ukraine sur le territoire russe ;
- le 20 novembre, 12 missiles britanniques Storm Shadow (les mêmes que nos Scalp) ont été lancés contre le village de Mar’ino, dans l’Oblast de Koursk ;
- depuis, la Russie a répliqué en tirant sur la ville de Dnipro un missile qu’on a identifié d’abord comme un missile ICBM (c’est-à-dire un missile intercontinental RS-26). Puis il est apparu qu’il s’agit d’un nouveau missile de portée intermédiaire, que le président russe appelle Orechnik (noisetier, en russe), capable de tirer en même temps plusieurs ogives indépendantes sur des cibles différentes.
Voilà où nous en sommes : c’est une sorte de simulation de la troisième guerre mondiale. Le président Poutine a fait une déclaration solennelle, soulignant qu’Orechnik était un missile hypersonique, se déplaçant à une vitesse de 2,5 à 3 km/secondes, soit à peu près Mach 10 (dix fois la vitesse du son) en termes militaires. J’ai ici la citation qu’il a faite en tant que président de la Fédération de Russie :
Nous nous considérons comme en droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui se permettent d’utiliser leurs propres armes contre nos installations (…) et en cas d’escalade d’actes d’agression, nous réagirons de manière décisive et en miroir. Je recommande aux élites dirigeantes des pays qui trament des plans d’utilisation de leurs contingents militaires contre la Russie, de considérer ceci le plus sérieusement.
Dans cette situation, on peut parler de simulation. Le Pentagone l’a reconnu : les Russes avaient averti de leur tir et de l’endroit où ils allaient frapper. Ils ont averti les Américains par des canaux d’information établis pour assurer une sécurité maximum, dans le contexte de frappes de missiles d’un haut niveau de gravité de leur côté. Les Ukrainiens n’ont pu procéder qu’avec la couverture spatiale [satellitaire] américaine et un système de guidage américain. Nous sommes de fait dans une guerre, directe ou quasi directe, entre l’OTAN et la Russie. Et la France, bien entendu, est membre de l’OTAN.
C’est dans ce contexte que Solidarité & Progrès a décidé, avec d’autres, d’adresser un texte à Emmanuel Macron, qui avait dit très clairement que « cette décision d’autoriser les Ukrainiens à frapper directement le territoire russe était tout à fait bonne ».
La France est donc engagée, c’est ce que cela veut dire. Dans une situation où, je le rappelle, la Russie est une des deux grandes puissances nucléaires du monde et où il avait été décidé, par une règle implicite, que jamais on n’attaquerait le territoire d’une puissance nucléaire. Aujourd’hui, c’est fait, et c’est là toute la gravité de la situation. Cette lettre que nous allons adresser au président Macron (signée par un certain nombre de souverainistes) dit qu’il doit s’opposer à toute participation de la France à des opérations militaires offensives, en particulier celles utilisant des armes de longue portée, susceptibles de frapper le territoire russe.
Ensuite, la France doit appeler publiquement à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise de négociations sous l’égide de l’ONU, dans un cadre garantissant les intérêts légitimes de toutes les parties.
Enfin, nous devons promouvoir une conférence internationale pour la paix impliquant les grandes puissances, mais aussi des pays « non-alignés », afin de poser les bases d’une désescalade rapide et durable.
Est-ce que le président Macron le fera ? Je ne le pense pas, pour être honnête. Mais nous posons le débat là où il doit l’être. Je crois davantage aux efforts de Lula, le président du Brésil, et de Xi Jinping, son homologue chinois, pour établir les bases d’une paix qui permette d’empêcher à ce conflit de s’étendre en Europe.
En ce qui concerne le conflit au Moyen-Orient et ce qui se passe à Gaza, au Liban et en Cisjordanie (dans les territoires occupés par Israël), il y a eu un vote aux Nations unies pour appeler à un cessez-le-feu. Les États-Unis ont bloqué ce texte et ils ont été les seuls ! 14 voix pour, y compris la France et le Royaume-Uni, et 1 seule voix contre, avec possibilité de veto, des États-Unis ! Dans le temps, on appelait cela « Monsieur veto » et on qualifiait ainsi l’Union soviétique. Aujourd’hui voilà que le veto, ce sont les États-Unis.
Il faut bien voir que la seule façon pour la France d’avoir une politique indépendante dans ce contexte, c’est d’exiger la dissolution de l’OTAN et de ne plus participer directement à ses actions, en refusant de s’incliner à chaque fois devant les actions des États-Unis. Il ne s’agit pas de rompre avec Washington, mais de ne pas faire tout ce que Washington veut qu’on fasse. Et il s’agit de s’allier à ces pays qui exigent leur souveraineté, ces pays des BRICS qui se sont réunis à Kazan en Russie du 22 et 24 octobre. Nous devons défendre notre souveraineté avec eux, qui défendent la leur, et parvenir ainsi aux conditions d’une paix dans le monde qui permettront à ce texte que nous adressons à Emmanuel Macron de prendre toute sa valeur.
Pour conclure, je vous annonce que nous avons une réunion de notre Coalition internationale pour la paix (CIP) aujourd’hui même à 17 heures, où nous réunissons toutes les bonnes volontés que nous pouvons à l’échelle internationale pour porter ces conditions de paix dont je vous parle ici.
Enfin, les 7 et 8 décembre, nous aurons une conférence internationale de l’Institut Schiller, où des hommes d’État qui ont exercé des responsabilités publiques importantes s’accorderont pour définir une position commune dans cette direction. Voilà les efforts que nous menons et nous vous demandons d’y participer. Je vous parle non seulement au nom de Solidarité & Progrès, notre parti politique en France, mais aussi de notre action internationale, qui est une action trans-partisane. Puisque la paix est en jeu, il faut que tous ceux qui sont en mesure de la défendre parviennent à exercer une influence, un pouvoir suffisant, pour arrêter la machine infernale.