Guerre de l’OTAN contre la Russie

Missiles à longue portée : Biden enlève les garde-fous

mercredi 20 novembre 2024

La décision de l’administration du président Biden d’autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles balistiques américains ATACMS pour frapper le territoire russe, en commençant par la région de Koursk, met le monde à portée immédiate d’une escalade stratégique incontrôlable.

Étant donné que ces missiles, comme les missiles allemands Taurus, ne peuvent techniquement pas être exploités par les Ukrainiens et nécessitent l’implication de spécialistes des pays de l’OTAN, cela signifie que dès lors qu’ils sont déployés, nous entrons dans une phase de guerre directe de l’OTAN contre la Russie. Ce qui est désormais acté, puisque les Ukrainiens ont annoncé mardi avoir tiré pour la première fois des missiles ATACMS, visant un dépôt d’armements en territoire russe.

L’OTAN entre officiellement en guerre contre la Russie

Ainsi que nous n’avons cessé d’en alerter l’opinion au cours des derniers mois, la guerre par procuration contre la Russie en Ukraine a conduit le monde au bord du précipice d’une guerre mondiale – une catastrophe que les faucons de guerre transatlantiques, dans leur délire hégémonique, sont déterminés à déclencher.

Réagissant à l’annonce américaine, Jacques Cheminade a écrit le 19 novembre sur X :

L’autorisation donnée à l’Ukraine par Biden d’employer des missiles de longue portée pour frapper la Russie sur son territoire est un jeu très dangereux avant l’arrivée de Trump, bien que cette autorisation ait été ‘téléphonée’, permettant aux Russes de renforcer leurs précautions, et que les ATACMS n’aient qu’une portée maximum de 300 km avec une charge de 170 kg.

Depuis l’annonce de Biden dimanche, nous sommes soumis à une campagne de propagande éhontée, visant à faire passer le grand méchant Poutine pour responsable de l’escalade. Le président Macron lui-même, dont les positions critiques à l’égard de l’OTAN ne sont plus qu’un lointain souvenir, a repris les éléments de langage des néocons, dénonçant la posture « escalatoire » de la Russie, après que Moscou a annoncé élargir ses options de recours à l’arme nucléaire.

Les Occidentaux pouvaient pourtant parfaitement anticiper cette réaction des Russes, qui ont mis en garde à plusieurs reprises ces deux derniers mois. En septembre, lors de la séance de questions-réponses au Forum des cultures unies, Vladimir Poutine avait souligné que, du fait que seul le personnel militaire de l’OTAN peut attribuer des missions de vol à ces systèmes de missiles, la décision d’autoriser l’Ukraine à les utiliser contre la Russie « signifiera son implication directe dans le conflit, et cela changera clairement l’essence même, la nature même du conflit de façon spectaculaire ».

Suite à l’annonce américaine, plusieurs responsables russes ont exprimé leur inquiétude.

Si les sources de la publication sont confirmées, cela ne signifiera qu’une chose : la participation directe des États-Unis au conflit militaire en Ukraine, a déclaré par exemple Leonid Slutsky, président de la commission des Affaires étrangères de la Douma. Ce qui entraînera inévitablement la réponse la plus dure de la part de la Russie.

Le sénateur Vladimir Dzhabarov, premier vice-président de la commission des Affaires internationales du Conseil de la Fédération, a quant à lui déclaré qu’il s’agissait d’un « très grand pas vers le début de la Troisième Guerre mondiale ».

Qui ne veut pas la paix ?

Des informations ont également circulé selon lesquelles des responsables de l’administration Biden appellent la nouvelle administration Trump à se préparer à étendre les capacités militaires des Etats-Unis pour faire face à leurs « adversaires », y compris en renforçant leur arsenal nucléaire. Plus généralement, les pays européens et de l’OTAN se sont engagés dans un effort pour rendre leurs pays « prêts à la guerre », comme le ministre allemand de la Défense se plaît à le dire, en préparant l’esprit de leur population à la guerre, alors même que leurs propres économies et niveaux de vie s’effondrent.

Bien entendu, ces développements sont également révélateurs de la panique qui gagne les tenants de l’ordre mondial unipolaire, qui sortent le grand jeu pour le défendre. La simple menace de voir Donald Trump entamer des négociations diplomatiques, en dépit du fait que le président élu ait nommé plusieurs faucons dans sa future administration, est considérée comme un risque intolérable.

Dans le même esprit, en décembre 2016, quelques jours avant l’investiture de Trump pour son premier mandat, le président Obama avait expulsé 35 diplomates russes, tandis que les services de renseignement anglo-américains lançaient le frauduleux « Russiagate » qui a empêché depuis lors toute diplomatie sérieuse entre les États-Unis et la Russie.

Il y a urgence à dénoncer les véritables fauteurs de l’escalade, et surtout à mettre en œuvre un système entièrement nouveau, libéré des vices de la géopolitique impériale britannique. Même si le monde survit jusqu’à l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2025, et même si le conflit en Ukraine est résolu par la suite, le parti de la guerre n’abandonnera pas si facilement, et ce danger persistera jusqu’à ce que ses causes sous-jacentes soient résolues.

Pour nous autres Français, il est urgent d’arrêter un Macron irresponsable, qui entend permettre aux Ukrainiens de neutraliser les sites militaires russes avec nos Scalps, qui, tirés d’un avion de chasse, ont, eux, une portée de 250 à 500 km en portant une charge explosive de 450 kg, avertit Jacques Cheminade sur X. Tous feraient mieux de négocier rationnellement et sans angélisme les termes d’une paix par la sécurité et le développement mutuels en Europe, dans notre intérêt national, celui du monde et du peuple ukrainien que nous continuons à envoyer au massacre.

La conférence de l’Institut Schiller, qui se déroulera les 7 et 8 décembre, sera justement l’occasion de mettre de l’avant cette perspective de construire une nouvelle architecture de sécurité et de développement. Inscrivez-vous dès maintenant pour la suivre en direct !

Retenez ces dates !

Conférence de l’Institut Schiller, les 7 et 8 décembre de 14h à 22h environ (heure de Paris).
Après les élections américaines, bâtir une nouvelle architecture de sécurité et de développement

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Une traduction simultanée en allemand, anglais, espagnol et français sera disponible sur Zoom pour ceux qui s’inscrivent (participation sans frais).