Arrêter Macron en pleine folie belliqueuse !

samedi 16 mars 2024, par Christine Bierre

Par Christine Bierre
Rédactrice-en-chef de Nouvelle Solidarité

Non seulement M. Macron n’a pas tenu sa promesse de faire de la France une puissance d’équilibre entre les blocs, mais ses dernières déclarations, lors du Sommet de soutien à l’Ukraine qui s’est tenu à Paris le 26 février, permettent même de douter de son propre équilibre mental.

À quelques heures d’un Salon de l’Agriculture où quelques centaines d’agriculteurs, défendant leur survie face à des politiques iniques, ont démontré qu’ils pouvaient faire vaciller ce pouvoir politique honni d’une majorité des Français et n’ayant pas de majorité à l’Assemblée nationale, M. Macron s’est dit fin prêt à engager la guerre contre la Russie, en envoyant des troupes sur le sol ukrainien. Alors que l’économie française est à bout de souffle, que l’endettement explose et que nos concitoyens ont de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois, M. Macron se pose en sauveur militaire de l’Ukraine et de l’Europe !

Convaincu, à tort, que la Russie (un pays de 17 millions de km² et avec une population vieillissante) est engagée dans une guerre de conquête contre l’Occident, et qu’après l’Ukraine, elle s’attaquera à d’autres pays, M. Macron a déclaré devant les 27 chefs d’État et de gouvernements réunis à Paris, pour la plupart ahuris de ses propos, qu’il ne faut pas « exclure l’envoi de troupes au sol ».

Dans ses propos introductifs au sommet, M. Macron évoqua un « durcissement de la Russie » tant au niveau intérieur, attribuant au pouvoir russe « l’assassinat » de l’opposant Navalny, qu’à l’extérieur, avec des positions de plus en plus dures en Ukraine.

Le président français a prétendu que parmi les participants au Sommet, « le consensus, l’analyse collective est que, d’ici quelques années, il faut s’attendre à ce que la Russie attaque lesdits pays ». Compte tenu de cette transformation de la menace « d’un point de vue militaire et stratégique », M. Macron a appelé à « un sursaut », affirmant que « la Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre en Ukraine ».

Plus tard, il reconnaissait qu’« il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ».

Ses déclarations ont provoqué un tollé à l’échelle internationale, chez la plupart des pays impliqués dans la guerre, y compris même de la part du président des Etats-Unis, Joe Biden, et du chancelier allemand Scholz. Le premier à réagir fut le Premier ministre de Slovaquie, Fico, qui, avant de partir pour le sommet, avait révélé, dans une brève déclaration télévisée, qu’il avait lu un « document à diffusion restreinte » énumérant les sujets qui seraient discutés lors de la réunion de Paris, et qui « fait froid dans le dos ».

Ces sujets « impliquent qu’un certain nombre d’États membres de l’OTAN et de l’UE envisagent d’envoyer des troupes en Ukraine sur une base bilatérale. Je ne peux pas dire dans quel but ni ce qu’ils feraient là-bas, a-t-il déclaré, mais pour moi, la réunion d’aujourd’hui confirme que la stratégie de l’Occident a complètement échoué en ce qui concerne l’Ukraine. » Il avertit que, plutôt que de faire pression sur le gouvernement russe pour qu’il fasse des concessions, toute décision de ce type « conduira à une énorme escalade de la tension ». Aucun soldat slovaque ne sera envoyé en Ukraine, a-t-il ajouté.

La fuite en avant dans la guerre

Rien de rationnel n’explique cette poussée de fièvre guerrière chez M. Macron, alors que la défaite de l’Ukraine face à l’impossibilité de ses alliés occidentaux de lui livrer des armements en suffisance pour lui assurer la victoire, est propice à l’ouverture d’une phase de négociations pour rétablir la paix.

Impossible, pour M. Macron, de cacher cette réalité au monde, si c’est cela qu’il tente de faire par ses discours et actions belliqueuses. Tout aussi délirant de penser qu’on pourrait, en quelques mois ou quelques années, armer l’Europe pour faire la guerre à la Russie, sans les Etats-Unis, et ce, en raison du manque de profondeur stratégique de notre continent et de la faiblesse des économies européennes.

La crainte de voir Donald Trump revenir au pouvoir et ses menaces répétées de couper les ressources de l’OTAN aux pays qui ne financeraient pas assez ses dépenses militaires, ont-elles contribué au désarroi qu’exprime Emmanuel Macron ?

Ses propos tenus en Suède, lors de sa visite officielle des 30 et 31 janvier derniers, permettent de le penser. Le chef de l’État s’y est employé à développer une perspective où l’ensemble de l’Europe serait amenée à assurer sa défense contre la Russie, quoi qu’il en coûte, et même dans le cas où les Etats-Unis abandonneraient leurs aides à l’Ukraine !

M. Macron a martelé le thème de la nécessaire indépendance de l’Europe face aux grandes puissances, l’ex-URSS et les Etats-Unis, qui ont tout décidé sur notre continent. « Il n’y a pas d’avenir pour nous et nos enfants si nous ne sommes pas en mesure de bâtir la nouvelle architecture de sécurité, de maîtrise des armements et de voisinage de l’ensemble de la région. Mais c’est à nous de décider par nous-mêmes et non de le déléguer aux grandes puissances, même si ce sont de très bons alliés, parce qu’ils vivent de l’autre côté de l’océan. »

A cette occasion, M. Macron n’a pas hésité à évoquer, en termes encore ambigus, la « dimension européenne » de la Force de dissuasion française, vu que certains de « nos intérêts vitaux », se trouvent en Europe. On sait pourtant que l’emploi de la force de dissuasion française est strictement national.

Le triangle de Weimar à la rescousse

Quelles que soient les sombres motivations de notre Président, nous voici embarqués dans une croisade antirusse avec les éléments les plus extrêmes dans ce combat : la Pologne et l’Allemagne, fondatrices avec la France en 1991 du « Triangle de Weimar ». Une réunion à Paris des chefs de gouvernement de cette organisation, le 12 février, à la Celle-St-Cloud, fut l’occasion de se prononcer, haut et fort, en faveur de l’unité de l’Europe et de l’OTAN.

Des traités de défense signés avec l’Ukraine

Point culminant de toutes ces initiatives, la signature en février, en présence de Volodymir Zelenski, de Traités de sécurité bilatéraux, en bonne et due forme, entre l’Ukraine et chacun de ces quatre pays européens : Royaume-Uni, France, Allemagne et Italie. Tout cela en application des décisions prises par les chefs des pays membres de l’OTAN, qui, réunis à Vilnius en juillet 2023, avaient adopté un plan pour offrir à l’Ukraine, par ces traités, toutes les garanties de sécurité dont elle aurait besoin avant de pouvoir rejoindre l’Union européenne et l’OTAN, éventuellement dans 10 ans.

Cet Accord de coopération en matière de sécurité, signé entre la France et l’Ukraine, prévoit une coopération dans les domaines de la sécurité, en cas d’agression armée future, de l’industrie militaire et de la défense, ainsi que dans le domaine civil. Cet accord pour lequel certains élus demandent, à juste titre, qu’il soit soumis à ratification par l’Assemblée nationale, prévoit, par exemple, un genre d’article 5 de l’OTAN où, en cas d’agression armée par la Russie, des négociations entre les partenaires seraient engagées dans les 24 heures pour décider d’une action de soutien à l’Ukraine. Il prévoit également une coopération totale entre l’Ukraine et la France au niveau de l’industrie militaire et de défense, y compris en Ukraine même, afin de lui permettre d’être à la hauteur des défis. 

Coût de l’engagement

Le document confirme que la France a déjà fourni une aide militaire à l’Ukraine « d’une valeur totale de 1,7 milliard d’euros en 2022 et de 2,1 milliards d’euros en 2023 » et prévoit qu’« en 2024, elle fournira jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien supplémentaire ».

Trois milliards d’euros de dépenses militaires en 2024 pour l’Ukraine, alors que le gouvernement n’a pu en sortir que 400 millions pour ces agriculteurs que la détresse financière pousse à plus d’un suicide par jour [1] ! Un plan de réarmement pour la France, alors que son endettement atteint plus de 3000 milliards d’euros en 2024, et que 200 000 personnes se retrouveront cette année sous le seul officiel de la pauvreté (60 % du revenu médian) et jusqu’à 160 000 en dessous du seuil de grande pauvreté (50 % du revenu médian ») 

Folie furieuse

Accès de folie ? Fuite en avant face aux difficultés de la politique intérieure ? La réponse de Vladimir Poutine ne s’est pas fait attendre et vise sans doute à « mettre du plomb dans la cervelle » d’un Emmanuel Macron, qui, avec une incroyable légèreté a fait une proposition qui pourrait nous conduire à une guerre qui annihilerait l’espèce humaine. Les pays occidentaux, a déclaré Poutine, « doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur votre territoire ». « Tout ce qu’ils inventent en ce moment, ce avec quoi ils effraient le monde, tout cela constitue une réelle menace d’un conflit avec une utilisation d’armes nucléaires, ce qui signifie la destruction de la civilisation », a-t-il ajouté.

Le moment est venu pour tous les patriotes de se mobiliser pour mettre en échec les poussées belliqueuses de M. Macron et créer, ensemble avec les BRICS, devenus la « majorité globale », un nouveau système monétaire permettant d’orienter l’argent vers la paix par le développement économique.


[1Chiffre rapporté par une étude de la Mutualité sociale agricole en 2022, à partir de statistiques collectées en 2016.