Diane Sare à New York, une candidate anti-guerre dans la gueule du loup

lundi 17 octobre 2022, par Karel Vereycken

L’Occident se dit en guerre contre les régimes « autocratiques » aux commandes en Russie, en Chine, en Afghanistan et en Iran. Et cela, au nom de « nos valeurs » : liberté de conscience, droits de l’homme et démocratie.

C’est justement là que le bât blesse. Un bel exemple, dans le cadre des élections de mi-mandat aux États-Unis, l’élection sénatoriale du 8 novembre dans l’État de New York.

Donné gagnant d’avance pour un cinquième mandat, l’increvable sénateur Chuck Schumer, chef de file de la majorité démocrate au Sénat. Homme caoutchouc et contorsionniste, il a su courber l’échine devant Wall Street et la Maison-Blanche pour briller au zénith. Aux producteurs de canons, il n’a jamais refusé son vote en faveur de toutes les guerres, notamment l’Irak, l’Afghanistan et aujourd’hui, évidemment, l’Ukraine.

Sans surprise, lorsque Diane Sare, une militante du mouvement de LaRouche, annonce qu’elle se présente contre Schumer, les autorités changent soudainement les règles. Pour les grands partis, pas de souci : aucune signature d’électeur n’est exigée pour leur dépôt de candidature. Mais pour les nouveaux arrivants, la galère !

Avant 2022, à New York, 15 000 signatures d’électeurs dûment inscrits suffisaient pour pouvoir s’enregistrer. Craignant sans doute la fin de la démocratie, ce nombre a été triplé du jour au lendemain, deux semaines avant la date fatidique ! Face à ce défi inattendu, plusieurs mouvements contestataires renoncent. De son côté, avec 66 000 signatures recueillies grâce à une mobilisation citoyenne du tonnerre, impliquant plusieurs centaines de volontaires, Diane Sare s’impose comme troisième candidate.

Reste désormais à se faire connaître. Dès le départ, Schumer, qui a les journalistes dans sa poche et beaucoup d’argent sur son compte en banque, refuse tout débat. Sollicité par Spectrum News, l’homme consent finalement à affronter le 30 octobre son adversaire républicain Joseph Pinion, tout en faisant l’impasse sur Sare. Les électeurs de New York s’étonnent, car Pinion, qui a également cherché à se placer comme candidat sur une autre liste, celle du Parti indépendant, a été pris la main dans le sac à soumettre des milliers de signatures fictives. En clair, Schumer accepte de débattre avec un tricheur, dénué d’un minimum de soutien populaire. Pour faire illusion, il a cru bon d’inviter d’autres candidats se présentant, non pas contre lui au Sénat, mais à d’autres fonctions, comme celui de « contrôleur général » de l’État (équivalent local de la Cour des comptes).

Interpellé par Sare, Bob Hardt, le patron de Spectrum News à New York, organisateur du débat, lui a fait savoir qu’elle ne pourrait pas participer au débat sous prétexte que les candidats doivent « bénéficier d’un soutien suffisant pour y être conviés », par exemple disposer d’une popularité d’au moins 15 % dans les sondages. Réponse absurde, puisque plusieurs électeurs ont rapporté que les sondeurs refusaient d’inclure dans leurs statistiques leurs intentions de vote en faveur de Sare ! Un grand classique.

Évidemment, c’est aux électeurs américains de faire leur choix. Ce qui n’empêche que dans le contexte tendu actuel, une candidate comme Diane Sare, qui prône la sortie de l’OTAN, l’arrêt de la guerre et une politique de dialogue et de coopération avec les pays membres des BRICS, est une voix à faire entendre. Après tout, pour lui casser les dents, la meilleure place reste dans la « gueule du loup ».

  • Pour solliciter un entretien avec Diane Sare :
    info@sareforsenate.com
    Tél : 00-1-646-328-1932
  • Pour transmettre un message au directeur de Spectrum News à New York, l’organisateur du débat : Bob Hardt, robert.hardt@charter.com ; tél. : 00-1-212-379-3456
  • Pour faire entendre sa voix auprès du sénateur démocrate Chuck Schumer à Washington :
    tél. : 00-1-202-224-6542