Un vent de révolte se lève en Europe contre la folie atlantiste

lundi 19 septembre 2022

Chronique stratégique du 19 septembre 2022 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Chaque jour, l’ensemble de la région transatlantique s’enfonce dans une crise économique tragique. La bonne nouvelle est que de plus en plus de signes de bon sens et de résistance apparaissent. Alors que les dirigeants européens et américains s’obstinent dans une attitude belligérante à l’égard de la Russie – à l’image du récent discours lunaire d’Ursula von der Leyen —, ce sursaut peut être salutaire, s’il permet de les écarter des leviers de pouvoir, d’apaiser les tensions et de rouvrir les portes de la négociation.

Sursaut

En effet, au cours des mois qui ont suivi l’opération militaire russe en Ukraine, au fur et à mesure du sabotage des négociations de paix par les « Occidentaux » et de la dégradation de la situation économique, de plus en plus de syndicats, d’associations d’entreprises, d’agriculteurs et d’organisations sociales sont descendues dans la rue, pour dire qu’ils ne toléreront pas la destruction délibérée des capacités de production de leurs nations et de leurs niveaux de vie.

Comme l’a rappelé Helga Zepp-LaRouche dans son message à la conférence de l’Institut Schiller des 10 et 11 septembre, la révolution pacifique en Allemagne de l’Est qui avait conduit à la chute du mur de Berlin et à la réunification de l’Allemagne a démontré que s’il est possible pour le pouvoir établi de faire arrêter dix personnes manifestant dans la rue, cela n’est plus possible lorsqu’elles sont des centaines de milliers.

Ce sont les agriculteurs néerlandais qui ont fourni l’une des premières étincelles. La folie du gouvernement écolo ordonnant la destruction de l’agriculture de ce pays, qui est le deuxième plus grand exportateur mondial de nourriture (en termes monétaires), au milieu d’une famine « de proportions bibliques » (comme l’a caractérisée le directeur du Programme alimentaire mondial David Beasley), était intolérable pour tout être humain moral. Les agriculteurs allemands ont rejoint le mouvement, tandis que les agriculteurs du monde entier, y compris de nombreux américains, ont envoyé des messages de soutien. Rapidement, les tracteurs ont gagné les centres-villes de nombreuses villes européennes, exigeant le droit de produire de la nourriture.

Non au dilemme « manger ou se chauffer » !

La Chambre des métiers de Dessau, en Saxe-Anhalt, s’est jointe à l’effort en organisant le 28 août une manifestation de 2 000 personnes sous le slogan « Artisans pour la paix ». Face à l’effondrement des petites et moyennes industries en raison de l’inflation catastrophique des prix de l’énergie, ils ont exigé la fin des sanctions contre la Russie, des négociations de paix en Ukraine et la fin du sacrifice de l’économie sous la bannière frauduleuse de « sauver la planète ». La manifestation a été suivie d’une pétition, qui a recueilli des milliers de signatures à travers le pays. Le 10 septembre, les chambres de commerce des six anciens Länder est-allemands (où la dévastation économique est la plus importante) se sont réunies, exigeant la fin des sanctions, mais aussi que «  l’abandon progressif annoncé du nucléaire et du charbon soit reporté jusqu’à ce que la sécurité énergétique à des prix compétitifs soit garantie pour tous ».

Au Royaume-Uni, où la nouvelle Première ministre est une va-t-en-guerre compulsive et le nouveau roi un malthusien aussi dendrophile que misanthrope (et accessoirement l’auteur de la « Grande réinitialisation » du Forum de Davos), la population fait face à un hiver où des millions de sujets devront choisir entre manger ou chauffer leur maison. Plus de 100 000 personnes ont déclaré qu’elles refuseraient de payer leurs factures d’électricité alors que les plafonds de prix du gouvernement sont multipliés par trois dans un contexte d’énorme inflation alimentaire. Et tandis que les services funéraires royaux sont à peine rentrés au bercail, des grèves sont d’ores et déjà prévues dans les semaines à venir, par les travailleurs des postes, des dockers, des cheminots et d’autres.

Mobilisation internationale et nationale

Face à cette situation catastrophique, l’Institut Schiller, au niveau international,
et Solidarité & Progrès en France, ont multiplié les interventions. Le 7 septembre, une conférence de presse organisée par l’hebdomadaire de l’Organisation de LaRouche, l’Executive Intelligence Review (EIR), a rassemblée autour d’Helga Zepp-LaRouche de nombreuses personnalités du monde entier, ciblées dans les « listes noires », publiées par le gouvernement ukrainien, avec le soutien de Washington.

Il s’agit de deux listes des personnalités à abattre, accusées d’être des agents de Poutine, l’une publiée par le Centre de lutte contre la désinformation directement sous la responsabilité du Président Zelenski, qui compte les noms de 73 personnalités dont une trentaine d’orateurs a des conférences de l’Institut Schiller, l’autre publiée par le site Myrotvorets, qui contient pas moins de 280 000 noms. Sur le nom de la politologue Darya Douguine (dont nous combattons l’idéologie), assassinée le 20 août, dont le nom et la photo figurent dans cette deuxième liste, comme sur les fiches d’autres victimes des mêmes auteurs, figure aujourd’hui l’écriteau : « liquidée » !

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La conférence de presse de l’EIR à réuni plusieurs des personnalités visées par ces listes, dont des journalistes, des professionnels à la retraite de l’armée et du renseignement, des candidats politiques, des universitaires et d’autres. Unis pour mettre sous pression les gouvernements, ils ont exigé l’arrêt de cette attaque contre la liberté d’expression qui met en danger l’intégrité physique de milliers de personnes ayant prôné la paix.

De même, en France, lors de sa belle conférence nationale et internationale, qui s’est tenue le 17 septembre, Solidarité & progrès a réuni des résistants autour du combat à mener pour bâtir un nouveau système de Bretton Woods contre la guerre et la vie chère.

Avant de pouvoir vous en donner une idée plus large sur notre site, disons simplement que des résistants venus d’outre-Atlantique, tels que Diane Sare, candidate indépendante au Sénat contre Charles Schumer, chef de la majorité au Sénat, et Dennis Speed, porte-parole du mouvement de LaRouche, et des résistants français — militants syndicaux, Gilets jaunes, et des figures politiques en France comme George Kuzmanovic — ont tous exprimé leur détermination, comme l’a expliqué Jacques Cheminade dans son dernier « éclairage » hebdomadaire, à « créer un bloc populaire qui se manifeste par-delà les étiquettes politiques et existantes et qui porte ce message de paix par le développement mutuel à l’échelle du monde, et à l’échelle d’un changement au sein de l’Europe (…) qui doit impliquer une sortie du commandement intégré de l’Otan ».

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