Manifs : Donner une mission globale à la grogne sociale

mardi 25 janvier 2005

Face aux menaces de licenciements et à un coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, les fonctionnaires, relativement silencieux depuis le printemps 2003, ont enfin exprimé leur grogne. Il faut dire que l’augmentation de 1% de leur salaire, proposée par le gouvernement pour compenser une baisse de leur pouvoir d’achat de 5% depuis 2000, c’était un peu prendre la fonction publique pour un nid de parasites ! Le mouvement des jeunes larouchistes (LYM) s’est donc déployé le 20 janvier sur le cortège des 50 000 manifestants battant le pavé parisien, pour soutenir les fonctionnaires mais aussi élever le débat et donner un horizon plus vaste et politique à cette manifestation plus que légitime.

Depuis la convention démocrate à Boston, ou, plus près de nous, le lancement des manifestations du lundi à Leipzig l’été dernier, le LYM a acquis une certaine expérience dans l’aufstractaktick, la tactique de flanc indispensable (dont LaRouche parle souvent) pour amener notre bataille, plus globale, dans ce genre d’événement. Comme Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle de 2007, l’explique dans le tract que nous avons distribué, il faut une rupture, et la rupture, pour nous, c’est aussi changer constamment notre géométrie pour élever au carré notre capacité d’action.

Postés le long du boulevard Bonne Nouvelle, notre banderole en faveur d’un nouveau « Bretton Woods » surplombant la rue, une chorale répondait à notre banquier du FMI perché, lui, de l’autre côté de la chaussée, par des canons, des spirituals et notre désormais super tube « vive le crack ! ». Les mêmes faux dollars qui avaient terrorisé le centre d’affaires de La Défense avant Noël nous ont permis, entre autres, d’aborder le carré de tête du défilé. D’abord surpris par les billets virevoltants au milieu des pétards, les manifestants se tournaient ensuite vers nous, tombant alors sur nos panneaux : « Pinochet 1973, Sarkozy 2007 ? ». Après avoir ralenti pour nous écouter, certains applaudissaient, d’autres nous demandaient de les rejoindre. Ceux qui ne nous connaissaient que par calomnies interposées restaient perplexes face à ce paradoxe vivant.

Le chant, nous l’avions déjà expérimenté, le théâtre par contre beaucoup moins. Ce fut de loin la meilleure arme pour nous faire entendre face aux haut-parleurs surpuissants. Notre banquier tenant en laisse un Sarkopate et son Charkociseau géant, faisait trembler les manifestants derrière les banderoles. Heureusement, des membres du LYM étaient là pour les protéger et diffuser les tracts antiseptiques. Entre deux clameurs de leur sono, les manifestants pouvaient entendre que, dans une France en banqueroute, s’ils ne rejoignaient pas LaRouche et Cheminade pour s’attaquer à un système bancaire condamné, ils allaient finir par s’habituer au bitume. 5000 tracts, 5000 journaux partirent comme des petits pains.

Lorsque LaRouche a créé ce mouvement de jeunes, il lui a donné pour mission de former les prochains dirigeants politiques mondiaux, mais aussi d’inspirer la vieille génération en lui redonnant l’optimisme de se battre au plus haut niveau. Aux Etats-Unis, on voit aujourd’hui des congressistes comme John Conyers ou des sénateurs comme Barbara Boxer se lever pour défendre l’idée de République, retrouvant cet élan que nous, les jeunes, leur avons redonné. Ici, nous vous donnons aussi le choix : rester dans la grogne ou remporter la victoire avec l’alternative globale que nous proposons.

Fred Bayle