Recomposition

mercredi 30 mars 2022, par Jacques Cheminade

Seulement deux tiers des Français se déclarent certains d’aller voter. Deux tiers ne souhaitent pas voir se reproduire au second tour un duel Macron-Le Pen. Pourtant, on y va tout droit, sauf émergence de Mélenchon. Dans les deux cas, Macron, selon les sondages, serait confortablement réélu. Nous assistons ainsi à une éclipse de campagne alors que l’heure est aux grands défis.

C’est face à ce drame politique que Solidarité & Progrès, avec République souveraine et tous les patriotes de gauche et de droite qui nous rejoignent, présente des candidats aux élections législatives. Nous disons non à la prétendue fatalité de notre vie politique, avec tous les moyens que nous laisse un système démocratique en voie d’épuisement.

Des candidats aux législatives.

Notre espoir est d’inspirer un sursaut. Car la désaffection citoyenne tient d’abord à ce qu’aucun candidat, aucun parti n’apporte de réponse cohérente à ce que notre pays devrait être. Beaucoup proposent des mesures qui, prises une à une, sont intéressantes. Cependant, aucun ne définit les moyens réels, économiques et humains, de les appliquer. Une multiplication de statistiques sur leur coût tient lieu de ce qui devrait être un grand dessein.

La guerre en Europe et la crise financière dans le monde, les deux réalités immédiates, nous offrent aujourd’hui une grande occasion. Nous vous proposons de la saisir avec nous.

La France, avec la Chine et à condition d’entraîner d’autres pays d’Europe et au-delà, doit être médiatrice entre l’Ukraine et la Russie. Sur la base de ce que Jacques Chirac proposait en 2006, avant qu’en 2008, Nicolas Sarkozy nous ramène au commandement intégré de l’OTAN : la neutralité de l’Ukraine, sous protection croisée de la Russie et des pays occidentaux, dans le cadre d’un accord de stabilité stratégique en Europe. Plus encore, au cœur du problème, la France doit devenir inspiratrice d’une nouvelle architecture de sécurité et de développement dans le monde. Car le système financier actuel nous condamne soit à la guerre, soit à une inflation sans limites.

C’est fondé sur ce pilier d’une politique internationale de paix par le développement mutuel que l’on pourra arrêter de laisser mourir de froid, de faim ou de guerre des peuples africains, afghans, yéménites ou latino-américains. C’est aussi sur cette base que nous pourrons lancer une réelle politique de développement mutuel chez nous, car nous ne serons plus soumis au diktat du profit immédiat et de gestion à flux tendus.

Voyons par contraste Macron, prétendant à une politique internationale de médiation, mais pratiquant à l’intérieur de la France une politique conseillée par McKinsey dans tous les domaines : réforme des APL et des retraites, conditionnement du versement du RSA à des heures de travail obligatoire, réduction de l’impôt sur les héritages, cure d’austérité annoncée. Bref, une politique de droite financière comme celle de la faction de LR anti-sociale et « à l’américaine ». Chez les autres, Mélenchon a le programme le plus complet mais il prétend pouvoir l’appliquer sans le nucléaire, fission et fusion jetées ensemble aux orties.

Tous font comme si les questions de dépendance énergétique, alimentaire et en biens de consommation courants ne se posaient pas dans le monde géopolitique actuel. Ils s’y inscrivent en prétendant pouvoir améliorer de l’intérieur ce que le système bloque et détruit par nature.

Je vois notre archipel français, le passage d’une société industrielle à une société de services, où l’entrepôt de périphérie a remplacé l’usine et où, comme on ne va plus à l’église ou aux réunions du parti, on ne va plus voter. Étant donné qu’il n’y a pas de chemin qui ramène au passé, notre défi est de construire un avenir avec toutes les technologies de pointe qui nous permettent de mieux produire, de mieux communiquer et de mieux nous connaître, un monde qui ne soit pas une somme de profits financiers et d’égoïsmes privés. La paix par le développement mutuel que nous devons au bien public et aux générations futures.