Du Yémen au New Deal Vert : le nouveau visage du fascisme financier

jeudi 4 mars 2021

Chronique stratégique du 3 mars 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

L’échec de la levée de fonds organisée pour le Yémen est un reflet supplémentaire, bien qu’en surface, de la dérive fasciste actuelle de la mondialisation financière. Et si la famine menaçant la moitié du peuple yéménite résulte de la guerre menée par la coalition saoudienne, la réduction de la population humaine est clairement le but non-avoué du « New Green Deal » — du moins dans les cervelles de ses principaux promoteurs tels que le Prince Charles ou le Professeur Schellnhuber.

La conférence des donateurs de l’ONU pour le Yémen, coorganisée le 1er mars par la Suède et la Suisse, s’est soldée par un échec, avec seulement 1,7 milliards de dollars levés, soit moins de la moitié de l’objectif fixé par Antonio Guterres. Face à cette déception, l’ancien directeur général des Nations unies a appelé les pays à « considérer de nouveau l’aide qu’il peuvent apporter pour contribuer à enrayer la pire famine que le monde ait connu en plusieurs décennies ».

Selon les dernières données de l’ONU, plus de 16 millions de Yéménites (sur une population de 29 millions) vont souffrir de la faim en 2021, et 400 000 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir de malnutrition aiguë. De ce point de vue, il est particulièrement abject que l’Arabie saoudite, qui mène la coalition en guerre au Yémen, apparaisse comme le premier donateur avec 430 millions de dollars. Les Etats-Unis ont donné 35 millions de moins qu’en 2020, malgré les beaux discours de Joe Biden et le récent retrait du soutien américain à la guerre saoudienne au Yémen.

Rappelons que la situation de famine au Yémen n’est que le cas particulier – extrême – d’une situation globale. En effet, comme le rapporte depuis plusieurs mois le directeur du programme alimentaire mondial David Beasley, cette année, 151 millions de personnes dans 40 pays souffrent de malnutrition, dont 31 risquent de mourir de faim dans les prochains mois, en conséquence de la pandémie, de la crise économique, et surtout de l’incapacité des gouvernements occidentaux à jeter à la poubelle le logiciel néolibéral.

Pour Helga Zepp-LaRouche, la présidente internationale de l’Institut Schiller, cette logique génocidaire au Yémen est une politique délibérée, de même que le Green New Deal est conçu par l’oligarchie financière anglo-américaine dans le but de forcer la désindustrialisation et le dépeuplement du monde. Il n’y aucune différence de principe entre les projets actuels des intérêts de Wall Street et de la City de Londres et ceux des forces qui ont permis à l’époque à Hitler de s’emparer de l’Allemagne et d’ouvrir des camps de concentration.

« Il est temps de ne plus mettre de gants et de faire cette comparaison historique », a insisté Mme Zepp-LaRouche lors d’une réunion. En effet, l’implication de la haute finance et de l’oligarchie bancaire dans la montée du fascisme et du nazisme est un secret de polichinelle ; une documentation historique abondante démontre notamment comment les barons de Wall Street tels que JP Morgan et Averell Harriman, en tandem avec la Banque d’Angleterre, la Banque des règlements internationaux (BRI) et la société eugéniste britannique, ont décidé de mettre en place Hitler, via Hjalmar Schacht, qui devint ensuite ministre de l’Economie.

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Il n’est pas anodin que le Royal Institute of International Affairs (Chatham House) — le think tank du Foreign Office britannique —, dans son rapport du 3 février 2021, identifie la production alimentaire mondiale comme la cause principale de la « destruction de la biodiversité », et appelle de ses vœux à une réduction de la production alimentaire mondiale, afin de sauver Dame nature. The Economist, le porte-voix des intérêts financiers de la City, demande de son côté que « l’écocide » soit érigé au rang de « crime international », dans un article publié le 28 février. « Un mouvement croissant voudrait que la destruction de l’environnement soit considérée comme un génocide et un crime contre l’humanité ».

L’hebdomadaire britannique rapporte qu’une étude allant dans ce sens va être présentée en juin par Philipp Sands, un professeur de droit à l’University College London, et Dior Fall Sow, une juriste sénégalaise. Et tandis que certains estiment que cette notion d’écocide devrait être considérée du point de vue des souffrances infligées aux personnes humaines, Philipp Sands pense qu’il faut sortir de la vision anthropocentrique, et que « l’écocide devrait être défini par la nécessité de protéger l’environnement comme une fin en soi ».

Notre dossier choc : « Le New Deal vert : Sortir du piège de la finance verte » (Cliquer sur l’image pour en savoir plus et le commander)

On pourrait en rire, si les médias « sociaux » dominés par les GAFAM n’avaient pas déjà montré, avec une censure de plus en plus décomplexée, leur propension à s’ériger en nouvelle Inquisition, y compris au nom de cette « justice de l’environnement ». Aujourd’hui, ceux qui osent mettre en doute le résultat des élections américaines sont voués aux Gémonies pour « conspirationnisme » ; remettre en cause la thèse du réchauffement climatique, déjà qualifié de négationnisme, deviendra-t-il bientôt un crime contre l’humanité ?

Dans les années 2000, le climatologue allemand Hans Joachim Schellnhuber, prônait déjà la « Grande transformation » de l’économie mondiale, c’est-à-dire la « décarbonisation ». Selon lui, si on laissait la température augmenter de 1,5°C d’ici 2020, la capacité d’accueil de la planète chuterait à moins de 2 milliards d’individus ; il suggérait donc que l’humanité reduise volontairement la population (lire notre dossier de fond : « Le grand mensonge de la surpopulation »). Cette idée a valu à Schellnhuber d’être décoré Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique – une distinction sans doute venue du cœur de la part d’une famille royale dont le sang malthusien coule dans les veines depuis plus de deux siècles…

Aujourd’hui, tout le gratin de Davos et de l’oligarchie financière, qui trône sur un système en banqueroute, a pris fait et cause pour le « Great Reset », salivant à l’idée des dizaines de milliers de milliards de dollars qui vont affluer dans la nouvelle bulle verte. Ce délire meurtrier doit être stoppé avant qu’il ne soit trop tard.

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