Élections US : un parfum si familier de fraude électorale

jeudi 5 novembre 2020

Chronique stratégique du 5 novembre 2020 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Un fort soupçon de fraude pèse autour du décompte des votes de l’élection américaine, en particulier dans les fameux « Swing States » ou « États-pivots », tel que le Michigan, le Wisconsin, et la Pennsylvanie. « Les élections aux USA sont un scénario de mauvais western, écrit Jacques Cheminade sur Twitter : vote électronique, vote par procuration, vote par correspondance sans vérification d’identité pour pouvoir voter ni signature dans beaucoup d’États, maisons de retraite avec ’infirmières’ organisant le vote... »

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le résultat officiel n’est toujours pas fixé, et les médias atlantistes présentent Joe Biden comme le probable vainqueur. De son côté, Donald Trump conteste le processus de dépouillement du vote par correspondance, et son équipe de campagne a d’ors et déjà lancé des offensives judiciaires dans le Wisconsin, la Pennsylvanie et le Michigan.

Soulignons tout d’abord que, quelque soit le résultat final, cette élection met une fois de plus en lumière, et de façon spectaculaire, le fait que la population ne se laisse plus facilement manipuler par les instituts de sondages et par l’énorme machine médiatique, qui n’ont cessé de présenter Biden comme « l’archi-favori », lui donnant une avance de 8 à 11 %. Sans parler de l’entreprise de démolition permanente de Donald Trump depuis quatre ans.

Plus profondément, cela met en évidence le ferment de « grève de masse » – pour reprendre les mots de Rosa Luxembourg – qui parcourt la population américaine depuis plusieurs années, et dont le vote Trump en 2016 fut une manifestation, contre le saccage social et la désintégration économique engendrés par la dictature financière que l’on qualifie (à tort) de « mondialisation ». Ce ferment social est général à l’ensemble de la société occidentale, comme nous l’avons vu en Grande-Bretagne avec le Brexit, en Grèce, en Italie et bien sûr en France avec les Gilets jaunes. Solidarité & progrès avait vu venir cet « éveil des peuples » dès 2009, dans le contexte de la crise financière, faisant circuler un million de tracts intitulés « A la colère qui vient ».

Irrégularités

Mardi soir, la victoire de Trump en Floride venait de faire l’effet d’un coup de massue ; de plus, le décompte des votes semblait évoluer favorablement au président sortant dans plusieurs des États-pivot, notamment en Caroline du Nord, en Géorgie, en Pennsylvanie, au Michigan et dans le Wisconsin. C’est alors que des irrégularités ont commencé à apparaître, en particulier dans ces trois derniers États, ce qui a amené Trump à demander un recomptage des voix, à dénoncer une fraude et à demander l’ouverture d’enquêtes.

Dans la nuit de mardi à mercredi, 100 000 votes pour Biden sont apparus d’un coup, le faisant passer en tête

Mercredi, entre 5h et 6h du matin (heure locale), les votes pour Biden dans le Michigan ont augmenté deux fois plus vite que ceux pour Trump, le plaçant soudainement en tête. De nouveau, entre 13h30 et 14h, le décompte officiel a bondi subitement. Dans le Comté du Shiawassee, 158 000 voix ont été attribuées à Biden, avant d’être retirées. Dans le Wisconsin, plus 100 000 votes sont apparus d’un coup, pendant la nuit de mardi à mercredi, faisant également passer Biden en tête (voir le graphique ci-contre). Toujours au Michigan, plus de 12 000 personnes se sont inscrites mardi après-midi, le jour du scrutin, comme la loi le permet depuis 2018 — un nombre supérieur à la marge de votants ayant permis Trump de l’emporter dans cet État en 2016.

Plusieurs témoignages rapportent que les Républicains ont été empêchés d’assister au dépouillement à Détroit (Michigan) ainsi que dans d’autres lieux du Wisconsin ou de Pennsylvanie. Soulignons que ces trois États, que Trump avait remporté à la surprise générale en 2016, sont néanmoins restés sous le contrôle de l’appareil démocrate, en particulier au niveau des grandes villes.

Ainsi, le scénario répété en boucle ces dernières semaines dans les médias, sur le fait que le vote par correspondance (deux fois plus nombreux qu’en 2016) allait être déterminant, s’est réalisé. Et, alors que Trump était d’abord donné en tête dans la plupart des États-pivot, l’écart s’est systématiquement réduit au fur et à mesure du dépouillement de ces votes arrivés par la poste, aboutissant mercredi soir à la « victoire » de Biden dans le Michigan et le Wisconsin.

« la fraude est plus une règle qu’une exception »

En réalité, la fraude électorale est un phénomène sur lequel les deux grands partis ont fermé les yeux. Pour y remédier, deux lanceurs d’alertes de la NSA, William Binney et Kirk Wiebe, avaient envoyé ce printemps une proposition à l’ensemble des gouverneurs des États, offrant leur savoir-faire technique pour remédier au problème, y compris une mise à jour rigoureuse des listes d’électeurs. Réponse des gouverneurs : « votez, il n’y a rien à voir ! »

Dans un entretien avec Charlie Hebdo, publié le 4 novembre, Didier Combeau explique que le problème de la fraude est récurrent, compte tenu du système électoral américain complexe et décentralisé. L’essayiste et spécialiste des États-Unis souligne notamment que « depuis 2000, les Républicains souhaiteraient que l’on présentent une pièce d’identité pour pouvoir voter, ce qui nous paraît naturel, mais n’est pas le cas aux États-Unis ». Le vote par correspondance, qui par sa nature ouvre la voie aux manipulations, est par exemple interdit en France depuis 1975. Il avait justement été supprimé afin de réduire la fraude électorale, comme on peut le lire dans les archives du Monde.

Début septembre, le New York Post – repris par Le Figaro – a publié le témoignage d’un militant démocrate du New Jersey qui, étant engagé auprès de Bernie Sanders, a décidé de vider son sac lorsqu’il a vu ce dernier s’allier à Joe Biden. Il décrit un système de manipulations appliquées dans de nombreux États autour du vote à distance, qui peut prendre la forme du vote par procuration ou du vote par correspondance. D’après lui, c’est dans ce second cas que la fraude « est plus une règle qu’une exception », avec plusieurs modes d’emploi bien rodés.

Par exemple, les militants se rendent au domicile des électeurs en se faisant passer pour une association de service public, leur permettant de ramasser les courriers, puis de changer le bulletin après l’avoir ouvert à la vapeur. Les « mines d’or » se trouvant dans les quartiers résidentiels des personnes fragiles. Une autre technique est d’aller voter à la place des citoyens recensés comme abstentionnistes, ce qui est d’autant plus facile dans les États ne demandant pas de pièce d’identité...

Mobilisation

A l’heure actuelle, rien n’est joué. A moins que Donald Trump ne décide de jeter l’éponge et de reconnaître la victoire de Biden, une bataille juridique va s’engager en Pennsylvanie, dans le Michigan et le Wisconsin, ouvrant aux États-Unis une période d’extrême instabilité qui pourrait durer des semaines.

Dans tous les cas, comme le souligne Jacques Cheminade dans sa déclaration « Trump ou Biden : notre mission », le facteur déterminant sera notre effort de mobilisation pour canaliser la colère populaire vers les véritables solutions, qui nous permettront de mettre fin à cette dictature financière. C’est-à-dire : la séparation bancaire de type Glass-Steagall, la nationalisation de la Réserve fédérale (chez nous de la Banque de France), la création d’un nouveau système international de crédit (autrement dit un « nouveau Bretton Woods ») et le lancement de grands projets de développement mutuel autour des infrastructures, du nucléaire, du spatial, etc.

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