Chine : vainquons ensemble la pandémie, avec des « Routes de la soie sanitaires »

vendredi 20 mars 2020

Chronique stratégique du 20 mars 2020 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

La France, dont les dirigeants actuels devront un jour rendre des comptes pour leur négligence criminelle, est devenue l’exemple à ne pas suivre dans la lutte contre le Covid-19. Pendant ce temps, la Chine, forte de son expérience positive dans la lutte contre la pandémie, apporte, autant que possible, son secours en matériel et en personnel de partout dans le monde. Lors de sa conversation avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte, le président chinois Xi Jinping a souligné l’intention de la Chine de bâtir des « Routes de la soie sanitaires ».

« L’économie de santé d’un pays sous-développé »

Lors de sa campagne présidentielle de 2017, Jacques Cheminade avait affirmé que l’avenir du monde se jouait désormais en Asie, et avant tout en Chine. Presque personne, parmi la bien-pensance française, ne l’avait pris au sérieux. Et trois ans plus tard, baignant dans leur arrogance et leur orgueil, les mêmes ont regardé de haut la Chine lorsque le coronavirus s’est répandu là-bas, moquant sa méthode de lutte contre l’épidémie, tout en nous assurant que nous étions hors de danger. Aux États-Unis, Mike Pompeo et Donald Trump continuent d’ailleurs d’appeler le Covid-19 le « virus chinois ».

Aujourd’hui, alors que l’épidémie s’étend à toute la France, que les unités de réanimation et de soins intensifs sont déjà au bord de la saturation, l’on découvre avec stupeur les conséquences criminelles de cet état d’esprit. La situation est folle au point où l’on envoie des psychologues pour soutenir les personnels hospitaliers en détresse, alors que les matériels de protection manquent désespérément, notamment les deux millions de masques qu’il faudrait chaque jour pour protéger les forces de l’ordre et le personnel soignant ; le CHU de Grenoble, anticipant une prochaine pénurie, préconise même aux personnels soignants de fabriquer eux-mêmes des masques de tissu...

Cette situation est absolument aberrante, a déclaré Philippe Juvin, le chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou, le 19 mars sur TF1. J’avoue que je ne comprends pas comment on a pu en arriver là, dans un pays comme le nôtre. (…) Je disais il y a deux jours que c’était une économie de santé d’un pays sous-développé, et je pense que je n’ai pas tort. (…) Cette affaire, il faudra qu’on se l’explique un jour : comment on a pu en arriver là ? Comment ceux qui nous gouvernent, au fur et à mesure des années qui sont passées, ont laissé faire ? Il faudra qu’on en parle.

Face à un État défaillant, de plus en plus de citoyens, parfois de façon solidaire, parfois simplement pour se protéger individuellement, prennent la situation en main et montent à la barre : l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI), faisant écho à l’appel du Dr Philippe Klein, un médecin français travaillant à Wuhan, a demandé de cesser les « demi-mesures » et un confinement qui n’en est pas un : « C’est un confinement total et absolu de l’ensemble de la population dont nous avons besoin, à l’instar des mesures déployées en Chine : aucune sortie, aucun contact interpersonnel extérieur au foyer, arrêt strict de toutes les entreprises non vitales, des transports en commun, ravitaillement des familles au domicile par des personnels protégés intégralement et avec des masques FFP2 ».

Des feuilles sur un même arbre

Il est tout à fait remarquable que, malgré le déchaînement d’arrogance et de mépris raciste à son encontre, accusée de mener une « diplomatie du masque », la Chine n’ait pas renoncé à se porter au secours des pays occidentaux touchés par la pandémie. Ayant réussi à mettre sous contrôle la crise du coronavirus, elle apporte désormais son aide – en équipement comme en personnel – à de plus en plus de pays, dont l’Espagne, la France, la Belgique, mais aussi à l’Iran, l’Irak, etc.

Lors de sa conversation téléphonique le 16 mars avec Giuseppe Conte, Xi Jinping a affirmé que la Chine était prête à « travailler de concert avec l’Italie pour contribuer aux efforts de coopération internationale contre l’épidémie, ainsi qu’à la construction d’une ’Route de la soie sanitaire’ », comme le rapporte l’agence de presse chinoise Xinhua. « La Chine continuera à agir avec prudence jusqu’à la fin de l’épidémie, et s’efforcera de remporter une victoire rapide et complète sur la maladie pour redonner confiance aux autres pays dans leurs efforts de prévention et de contrôle ».

Le 12 mars, un premier avion de la compagnie chinoise Eastern Airlines a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Rome, avec à son bord 31 tonnes de matériel sanitaire – des ventilateurs, du matériel respiratoire, des dizaines de milliers de masques, etc – ainsi que neuf experts chinois. « Nous sommes tous des vagues sur la même mer. Nous sommes tous des feuilles sur le même arbre », était-il inscrits en chinois sur les kits.

Les neuf experts, qui étaient emmenés par le vice-président de la Croix-Rouge chinoise Yang Huichan et par l’illustre professeur de réanimation, Liang Zongan, comptaient parmi eux des médecins-réanimateurs, des pédiatres et des infirmiers ayant géré la crise du coronavirus en Chine. Le 17 mars, un autre avion est arrivé de Chine avec plusieurs tonnes de matériel et une équipe de personnel soignant, dont le professeur Liang Zongan, l’un des plus grands spécialistes chinois de la réanimation cardiaque et pulmonaire. Face à l’abandon et l’impuissance totale de l’Union européenne, le chef de la diplomatie italienne Luigi di Maio a déclaré : « Nous saurons nous souvenir des pays qui nous ont été proches ».

Les 18 et le 19 mars, bien que cela ait provoqué l’ire de la présidente de la Commission européenne, deux avions ont atterri en France, apportant un million de masques, des gants médicaux et des combinaisons de protection – un prêté pour un rendu, diront certains, puisque la France avait envoyé en février 17 tonnes de matériel médical à Wuhan. Sur l’emballage du lot de fourniture, les Chinois avaient inscrits les mots célèbres de Victor Hugo : « Unis nous vaincrons ». De même, en Espagne, un avion chinois est arrivé le 17 mars à l’aéroport de Saragosse, avec une cargaison de 500 000 masques médicaux, donnés par la Fondation Jack Ma et la Fondation Alibaba. La veille, une expédition similaire a apporté 300 000 masques en Belgique.

Dans le même temps, les experts chinois ayant combattu le virus partagent leur expérience et leurs informations à travers de multiples visioconférences. C’est le cas notamment en Afrique, où l’épidémie menace de déferler dans les prochaines semaines. Jeudi 19 mars, le Centre national des Opérations des Urgences Sanitaires du Cameroun et leurs homologues de 23 autres pays africains ont participé à une vidéoconférence avec des experts et fonctionnaires chinois.

Lors d’une conférence de presse par vidéo, le 16 mars, le professeur Wu Dong, associé de gastro-entérologie au Peking Union Medical College (PUMC), a mis le doigt sur un aspect essentiel des « Routes de la soie sanitaires » dont parle le président chinois : 

Bien que cela soit une chance pour mes collègues et moi-même de partager notre expérience avec la communauté internationale, l’approche chinoise pour contrôler l’épidémie n’est sans doute pas la seule. C’est une opportunité pour nous d’apprendre les uns des autres, tout comme c’est le cas entre la médecine chinoise et occidentale. La beauté du monde se trouve dans la diversité, pas l’identité. Parlant ensuite de ce qui l’a motivé à rejoindre la lutte contre le coronavirus, Wu a dit : Les êtres humains sont mortels, mais pas l’amour , et j’aime ma fille, mes patients, mon pays et l’humanité. En tant qu’êtres humains, nous sommes tous ensemble dans cette situation, et nous nous en sortirons tous ensemble.

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