Qui veut la peau du grand méchant Trump ? #1

mercredi 18 décembre 2019

Chronique stratégique du 18 décembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Vous voulez tout savoir sur la tentative de destitution de Trump ? Alors éteignez votre télé et votre radio, et jetez les grands journaux à la poubelle ! Nous allons vous montrer, en deux parties, qu’il s’agit en réalité de l’ultime étape d’une tentative de « coup d’État à froid » lancée il y a quatre ans par les services secrets anglo-américains, et dont l’objectif a été d’abord d’empêcher l’élection de Trump, puis de faire tomber sa présidence. Nous nous appuierons pour cela sur une conférence donnée le 12 décembre, aux États-Unis, par ceux qui ne sont pas des « Trumpistes » mais comprennent la nécessité de dire la vérité sur cette affaire : le Comité d’action politique de Lyndon LaRouche (LPAC) et le Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), un collectif d’anciens professionnels du renseignement américain.

La procédure de destitution de Trump est sans doute l’un des événements de l’histoire contemporaine les moins compris par le grand public, bien que son importance soit cruciale pour l’avenir du monde et de l’humanité. Car, comme nous l’avons dit et écrit depuis trois ans, l’élection de Trump – quoi que l’on pense du personnage – a ouvert une relative trêve dans l’escalade vers l’affrontement entre les États-Unis et aussi bien la Russie que la Chine, alors que l’élection d’Hillary Clinton aurait au contraire débouché très rapidement sur un conflit majeur.

La tentative de destitution lancée par les Démocrates en septembre n’est que l’ultime étape d’une opération planifiée et initiée dès 2015-2016 pour empêcher l’élection de Trump et porter Hillary au pouvoir, par une combinaison des milieux les plus corrompus et les plus cyniques des services secrets américains et britanniques.

Compte tenu de la gravité de cette opération pour le fonctionnement même de la démocratie américaine, le mouvement de Lyndon LaRouche, en tandem avec le groupe de vétérans du renseignement américain réunis dans les VIPS, s’est constitué depuis le début de cette opération comme la pointe de l’épée de la bataille visant à établir la vérité sur cette affaire, et à mettre en échec ce qui convient de qualifier de tentative de coup d’État « à froid ».

Suite à la publication le 9 décembre 2019 du rapport de l’inspecteur général du Département de la Justice Michael Horowitz sur les abus du FBI dans la mise sous écoute de membres de l’équipe de campagne de Donald Trump en 2016, Barbara Boyd (LPAC), l’ancien analyste de la CIA Larry Johnson (VIPS) et l’ancien directeur technique de la NSA William Binney [1] (VIPS) et Sean Stone, le fils du réalisateur Roger Stone, ont tenu une conférence dont nous vous rapportons ici la substantifique moelle.

Les origines

Dès l’été 2017, nous avons affirmé et démontré que c’est le Royaume-Uni, à travers ses différents services de renseignement, qui s’est en réalité « immiscé » dans les élections présidentielles américaines de 2016 – Lire l’article « Derrière le Deep State, c’est Londres qui veut destituer Donald Trump ». Pour quel motif ? Sauver coûte que coûte la « relation spéciale » unissant Londres et Washington, afin de préserver les privilèges qu’elle offre aux élites britanniques pour contrôler la finance, le renseignement et le complexe militaro-industriel.

Le 21 janvier 2017, au moment même où Donald Trump devenait le 45e président des États-Unis, l’hebdomadaire The Spectator publiait un article reflétant l’état d’esprit de ces élites, et leur détermination à fermer le plus tôt possible cette parenthèse. « Donald Trump sera-t-il assassiné, évincé lors d’un coup d’État ou tout simplement destitué ? » titrait le magazine. Quelques semaines plus tard, en avril, le Guardian titrait : « Les services secrets britanniques ont été les premiers à pointer du doigt les liens de l’équipe de Trump avec la Russie ». Le quotidien de Londres montrait dans cet article que le Global Communications Headquarters (GCHQ), l’équivalent britannique de la NSA américaine, connu pour ses « grandes oreilles », avait espionné Trump dès la fin 2015, soit avant même la campagne des Primaires aux États-Unis. Ce n’est que plus tard, en 2016, que Robert Hannigan, le chef du GCHQ, s’est directement entretenu avec John Brennan, le patron de la CIA, afin que les agences coordonnent leurs efforts.

Selon Larry Johnson, la CIA a très rapidement pris pour cible le général Michael Flynn, qui s’est associé dès le début à la campagne de Trump et a même été pressenti un temps pour être son vice-président. Flynn était l’ancien directeur du renseignement militaire (DIA). Il avait été viré en 2014 par le président Obama après qu’il a mis le doigt sur le fait que les armes fournies aux « rebelles » syriens (en provenance de la Libye) finissaient entre les mains de Daesh.

En décembre 2015, Flynn a participé à un dîner à Moscou en présence de Vladimir Poutine. Ceci a été utilisé par les services anglo-américains pour fabriquer la prétendue collusion entre Trump et les Russes. Ce qui est totalement absurde puisque, comme l’explique Larry Johnson, Flynn a reçu l’aval de la DIA pour participer à ce dîner, et a tenu informés ses supérieurs avant et après son voyage à Moscou.

Chose singulière, parmi les participants à ce dîner, l’on trouvait également Sean Stone, qui représentait alors la chaîne russe RT, et Joseph Mifsud, l’un des trois agents liés à la CIA, au FBI et au MI-6, chargés d’infiltrer le staff de campagne de Trump pour en manipuler deux responsables subalternes Carter Page et George Papadopoulos, comme nous le verrons plus loin.

Le mensonge initial : le « hacking » du Parti démocrate

La chasse aux sorcières contre Donald Trump a été effectivement lancée entre juillet et septembre 2016, dans la période où Trump a remporté la nomination du Parti républicain. Une « task force » – un véritable « cabinet noir » – a été mise sur pied entre les différents services du renseignement, avec James Clapper, le directeur du renseignent national, John Brennan de la CIA et les responsables du FBI, dont le directeur James Comey, le numéro deux Andrew McCabe et le chef de la section du contre-espionnage Peter Strzok (tous ont dû démissionner depuis).

Le point de départ de la fabrication a été le soi-disant « hacking » des emails du Comité national du Parti démocrate (DNC), en juin 2016, attribué sans la moindre preuve aux Russes. Comme l’a rappelé William Binney, les VIPS ont prouvé en juillet 2017 que, en raison de la trop grande vitesse de téléchargement, ce piratage n’a pas pu être fait depuis internet – il ne s’agissait donc pas d’un « hacking », mais d’une fuite de l’intérieur. Le fichier fut ensuite transmis à Wikileaks, dont le fondateur, Julien Assange, est aujourd’hui en danger de mort. Les médias ont ensuite présenté Guccifer 2.0 et l’Internet Research Agency (IRA) comme des trolls du gouvernement russe, et c’est ainsi que l’ensemble du mensonge a été tissé. « Donc, si vous retirez l’IRA et Guccifer 2.0 de l’argumentation, il devient facile de prouver que l’ensemble du rapport Mueller [le procureur qui a fait l’enquête sur le Russiagate] est une fabrication », explique Binney.

Un véritable gouvernement de l’ombre est l’œuvre, conclut l’ancien directeur technique de la NSA. Il tente de maintenir le public américain [et par extension le public européen] dans l’ignorance et l’incompréhension. C’est très mauvais. Et les médias grands publics sont partie prenante de cela ; ils sont coupables. Et je considère qu’ils devraient être exclus du 1er Amendement de la Constitution [garantissant la liberté de la presse], car ils ne respectent par leurs devoirs.

Pour lire la deuxième partie, cliquez ICI.

Vous venez de lire notre chronique stratégique « Le monde en devenir ». ABONNEZ-VOUS ICI pour la recevoir sans limitation. Vous aurez également accès à TOUS les dossiers de ce site (plus de 400 !)...


[1William Binney est l’un des tout premiers lanceur d’alerte de la NSA. Il en avait démissionné en octobre 2001 pour dénoncer les activités de l’agence ainsi que les mensonges de l’administration Bush-Cheney. Après avoir démontré avec les VIPS l’impossibilité du « hacking » du DNC, Binney fut entendu à la demande du président Trump par le directeur de la CIA, Mike Pompeo (depuis promu à la tête du Département d’État) ; mais ce dernier n’a jamais donné suite à cette entrevue, et a continué de répéter que la Russie était coupable. Binney apparaît également au début du film Citizenfour de Laura Poitras sur Edward Snowden (2014).