Une Banque de France nationalisée pour les gilets jaunes

dimanche 25 novembre 2018, par Yannick Caroff

Gilles et John au Congrès national des maires de France, à Paris ce mercredi 21 novembre.

Chaque semaine, nous rendons compte des dernières activités militantes de Solidarité & progrès... parce que penser et agir vont de pair.

Samedi 17 novembre, Nancy (54) : A côté d’autres manifestants comme ceux de la CGT, de Force Ouvrière et du Mouvement des Jeunes Européens, Gérard, Madeline, Lucie et Monique ont diffusé des tracts dans le cadre de notre campagne nationale Cinq millions d’emplois grâce au crédit public.

« J’ai convaincu une passante [du bien fondé de notre campagne] qui a pris une dizaine de tracts pour les remettre à son entourage. », témoigne Monique. « Dans l’ensemble, l’accueil des passants a été favorable. Nous recommencerons… »

Dimanche 18 novembre, Créteil (94) :

Aux abords du marché du centre de la ville-préfecture du Val-de-Marne, on entendait ce matin-là :« Si vous ne contrôlez pas les banques, ce sont elles qui vous contrôlent », « Elles nous ont envoyé Macron ». Les sympathisants, de bonne humeur, sentent la colère qui gronde en banlieue, et il n’y a eu presque personne pour défendre la politique d’Emmanuel Macron. Dans les discussions, ils ont insisté sur la nécessité de donner une direction, un contenu, des propositions aux gilets jaunes, « sans quoi... Nous avons fait plusieurs contacts dont un couple, d’origine algérienne, étonné de nous voir là, de notre discours franc sur la fin de la Françafrique et de nos propositions [sur la paix par le développement, la fin de la politique du FMI et les Nouvelles Routes de la soie africaines] », commente Christophe, sympathisant du 94.

Mardi 20 novembre, national : Publication d’une déclaration vidéo de Jacques Cheminade, président de S&P, adressée aux gilets jaunes, dans laquelle il dit : « Vous devez savoir que vous pesez beaucoup plus que vous ne le pensez, au niveau français, européen, et international. »

Mardi 20 novembre, La Roche-sur-Yon (85) : Distribution de 200 tracts Cinq millions d’emplois grâce au crédit public distribués au restaurant universitaire de la ville. La plupart des étudiants l’ont pris.

Mardi 20 novembre, national : Nous étions présents à la manifestation nationale des infirmières et des infirmiers, à Paris, en soutien à la profession.

Peu de monde, il est vrai, mais un personnel soignant déterminé et forçant le respect comme cette infirmière d’un bloc opératoire qui fait parfois des semaines à 96 h et qui est confrontée à la violence de certains patients, violence qui se diffuse partout, car il n’y a plus de lieux sanctuarisés. A noter, la reconnaissance de notre travail militant : une infirmière prend notre tract « car vous êtes présents à toutes les manifestations ». Il est temps que justice soit faite, quant à la considération qui est due, sur les salaires et sur les conditions de travail des infirmiers. Notre déclaration de soutien et nos propositions ici.

Mercredi 21 novembre, national : Intervention militante aux abords du 101 e salon et congrès national des maires, avec une distribution importante du tract Cinq millions d’emplois grâce au crédit public. Pour l’heure, nous constatons une colère froide des maires. Deux élus nous ont dit qu’il y aurait moins de maires que l’année dernière et ce de manière significative. Une élue de Côte d’or (21) s’arrête devant notre panneau "la planche à billets, carburant de la nation" : elle a manifesté le 17 novembre en gilet jaune dans sa commune. Un autre maire nous dit qu’il approuve le mouvement des gilets jaunes, mais les gens doivent se prendre en main et s’organiser, prévient-il.

A l’intérieur du salon, nous avons eu des discussions intéressantes, notamment avec l’association Orchestre à l’école (1300 orchestres à l’école en 2017), au stand de la médecine ambulatoire et avec quelques élus. Nous avons, lors de ces échanges, donné la dernière déclaration de Jacques Cheminade Servir le peuple, guérir la France.

Mercredi 21 novembre, Fil jaune : Un sympathisant S&P et gilet jaune du Loiret (45) nous rapporte que « Grosso-modo, le mot d’ordre global est ’on ne lâche rien’ au moins jusqu’à samedi, mais dans la sécurité, le respect et le calme. Pour l’instant, c’est tenu de notre côté. »

Jeudi 22 novembre, Fil jaune : Témoignage d’une sympathisante S&P et gilet jaune de l’Hérault (34), venue rejoindre les autres gilets jaunes : « Je suis restée deux heures avec les gilets jaunes du bassin de Thau, au rond-point du Carrefour Balaruc à Sète. […] J’ai eu l’occasion d’aborder le thème de la grève de masse de Rosa Luxembourg. La discussion a été plutôt bien accueillie. […] Une bonne trentaine de personnes étaient présentes. A travers les discussions, on voit qu’ils prennent en compte les remarques qui leur sont faites au fur et à mesure (c’est du moins mon impression). Clairement, la majorité ne cherche pas la confrontation. Ces derniers jours, ils ont établi un dialogue avec les gendarmes des environs qui sont plutôt favorables au mouvement. Ils leur ont raconté ce qu’ils endurent depuis plusieurs années : fatigues, heures sup’ non payées, RTT supprimés [...] Petit à petit, les gilets jaunes repensent leurs actions pour éviter d’emmerder le citoyen lambda, tout en montrant au gouvernement qu’ils sont toujours présents sur le terrain. »

Jeudi 22 novembre, Paris, Lycée Fénelon :

Toujours curieux d’en savoir plus sur les mystères de notre univers et sur les avancées de l’extraordinaire aventure spatiale, plusieurs sympathisants de S&P IDF sont allés à la rencontre de l’astronaute français Michel Tognini, invité au Lycée Fénelon à Paris pour parler des objectifs communs de l’humanité et de son expérience à bord de la station russe MIR et de l’ISS. Membre de l’équipe fondatrice de l’Association des explorateurs de l’espace et du Congrès mondial des astronautes, Tognini est celui qui a recruté et « coaché » Thomas Pesquet. Loin de l’ingénieur (ou scientifique) dans sa tour d’ivoire, il a montré -devant une centaine de personnes âgées de 7 à 77 ans- que la coopération spatiale contribue et peut contribuer encore plus à un climat de paix entre les nations. L’occasion de rappeler ici le programme spatial que Solidarité et Progrès et Jacques Cheminade ont défendu ces dernières années.

Sur les routes de l’Ardèche (07) et du Morbihan (56), Fil jaune : Soutien d’un sympathisant S&P du 07 : « Etant souvent sur l’autoroute et parfois sur les routes, j’ai partagé le café et les petits gâteaux avec les gilets jaunes, tout en discutant de la situation de l’économie de la France [...] », tandis qu’une sympathisante S&P du 56 est venue offrir ses crêpes-maison aux gilets jaunes, rencontrés près de chez elle.

Vendredi 23 novembre, quartier d’affaires de La Défense (92) : Peu de monde mais une bonne initiative à signaler : le 1er salon des métiers du nucléaire, intitulé Nuclearjobtoday, et destiné en priorité aux étudiants-ingénieurs ou jeunes ingénieurs fraîchement diplômés. Nous avons déambulé dans les allées du salon et nous avons abondamment discuté de notre projet du nucléaire du futur. L’ambiance est à l’image de la filière industrielle en général, l’oubliée des politiques publiques (la « start-up nation » de Monsieur 25% n’y change absolument rien). Elle souffre d’un manque de vison et un manque d’ambition. La nature ayant horreur du vide, nous avons donc amené notre projet ambitieux pour la filière nucléaire (résolution rapide du problème des déchets radioactifs, nucléaire de 4e génération, fusion thermonucléaire contrôlée...). Nous avons ainsi discuté avec une bonne dizaine d’industriels et commerciaux, et donner notre projet sur le nucléaire. Même démarche avec des étudiants.

Trois éléments à noter pour tout un chacun :
1- le nucléaire est un phénomène naturel et notre soleil est une usine à fusion nucléaire ;
2- les déchets ont une durée de radioactivité qui peut varier. L’être humain est en passe de maîtriser en partie cette variation, faisant passer une radioactivité longue de quelques millions d’années à quelques années ou mois.
3- la stratégie du nucléaire comme moindre mal par rapport au réchauffement climatique (moindre mal car faible bilan carbone) est une stratégie vouée à l’échec. Seuls le développement et l’industrialisation des pays pauvres (dont la désalinisation de l’eau de mer par l’énergie nucléaire et les centrales nucléaires jouent et joueront un rôle grandissant) sont ce qui permettra une baisse massive et réelle de la pollution.
Pour aller plus loin : le projet de JCheminade et de S&P
Article Quand l’univers nous conseille le nucléaire

Vendredi 23 novembre, national : Sortie du dernier numéro du Nouvelle Solidarité, le journal militant de S&P.

Vendredi 23 novembre, Fil jaune : Message posté sur jacquescheminade.fr par le collectif LesGiletsJaunes : « Les gilets jaunes, notre ras-le-bol d’être pigeonnés... L’indignation de la fraude fiscale qui atteint 100 milliards d’euros par an... aux détriments de la Sécu et des retraites... On nous prend pour des cons... On n’est pas des pigeons ! [...]

Dans les réunions, on voit l’indignation générale :

  • “l’indignation, c’est de nous faire croire que les gouvernements successifs sont incapables de financer la Sécurité Sociale et les retraites... on veut réécrire l’histoire, Big Brother n’aurait pas mieux fait (référence à Orwell, 1984)” ;
  • “alors que la France était ruinée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, et bien, avec de Gaulle et le CNR, ils ont réussi à mettre en place le programme des Jours Heureux, dont la Sécu et la caisse des retraites...”. »

Cette référence au Conseil National de la Résistance et à De Gaulle n’est pas anodine. C’est en effet sous leur impulsion que la banque de France a été nationalisée et que le système de crédit public a été mis en place pour la première fois en France. Le message se termine par ces mots : « […] dans ces conditions, les mouvements citoyens, la volonté de justice sociale, le CNR et des individus comme de Gaulle auraient [eu raison de] ces politicards véreux [qui trahissent aujourd’hui] la Nation, la mission de l’Etat et le peuple français. »

Vendredi 23 novembre, Fil jaune : Entretien de Jacques Cheminade sur RT à 20 h concernant les gilets jaunes.

Vendredi 23 novembre, Paris et villes des Hauts-de-Seine (92) : Distribution mensuelle des militants franciliens du tract Cinq millions d’emplois. Plus de 1000 tracts distribués. Nous arrivons au bout de nos stocks. Il va donc falloir bientôt en commander de nouveau à notre imprimeur.

A Malakoff (92), dans le sud de Paris, l’équipe de militants rapporte que c’était : « Très dynamique, avec des slogans comme : "Nationalisons la banque de France contre l’austérité","Coupons les banques en 2, pas les cheveux en 4","Sauvons les services publics, pas les banques". Bonne humeur et curiosité des passants en général. A noter : un nationaliste gilet jaune voulait savoir ce qu’on pense de la question de l’identité et du grand remplacement, et une dame qui n’est pas favorable aux gilets jaunes, à cause de la mauvaise image qui leur est collée par les médias, tenait à nous le dire »

Samedi 24 novembre, Fil jaune : Des sympathisants S&P ont enfilé leurs gilets jaunes et ont embarqué une banque nationale miniature pour un périple toute la journée. En soutien au mouvement des gilets jaunes et dans le respect de leur volonté d’être non-partisan, nous n’avons pas sorti nos drapeaux S&P. Mais comme contester sans idées, ce serait un cul-de-sac, nous avons fait un tract spécial sur l’idée de la banque du peuple, par le peuple et pour le peuple, et ce sans logo. Succès sur toute la ligne ! Plusieurs passants ont pris en photo notre banque nationalisée ! Plus de 1500 tracts distribués le long du cortège !

Très vite, en fin de matinée, deux clans de gilets jaunes se sont dessinés : ceux qui voulaient en découdre et casser (très minoritaires mais très déterminés et très violents), et ceux qui ne voulaient pas « jouer le jeu de Castaner » (majoritaires). Ce fut notre état d’esprit, chant patriotique et chorale improvisée à l’appui de cette bonne humeur. Partis à une dizaine de militants de l’Arc de Triomphe, nous sommes arrivés à 40-50 au jardin des Tuileries, agglomérant de-ci, de-là d’autres gilets jaunes sur le parcours. Comme deux infirmières qui avaient sur leurs gilets jaunes le message « des blouses blanches qui voient jaunes » et qui nous avaient vus à la manifestation des infirmières et infirmiers du mardi 20. Plusieurs fois des groupes de gilets jaunes nous ont applaudis et félicités de notre initiative. 16 km de marche...

Quant aux passants parisiens, il est à noter que la majorité d’entre eux étaient « dans un autre monde », comme le note Chantal venue de Corrèze et qui nous a rejoint le long du cortège, mais, parmi ceux qui réagissaient, les réactions étaient positives à 90%, comme cette commerçante près de la Gare Saint Lazare qui nous a payé sa tournée de cafés. Jeunes, vieux... beaucoup de « bon courage », « c’est bien ce que vous faites, nous aussi, on en a marre », « vous n’auriez pas un gilet jaune en rab ? », « bravo belle initiative ! », « super votre banque nationale », « la banque du peuple ? Génial ! » A la Place de la République, les gilets jaunes ont fraternisé avec les collectifs venus dénoncer les violences faites aux femmes. Quel contraste avec la violence de quelques centaines de casseurs qui, par leur violence et sans être troublés outre mesure par la police, ont tenté de ternir l’image des milliers d’autres manifestants sur les Champs-Elysées qui ont dénoncé les exactions commises et empêché le pillage des boutiques.

Week end militant à Marseille : Tables militantes, distribution de l’invitation aux conférences prochaines de Jacques Cheminade dans les quartiers nord de Marseille, marche avec les gilets jaunes et distribution de notre tract Où vont les taxes ?, discussions avec les étudiants marseillais... De vendredi à lundi, en prévision de la venue de Jacques Cheminade la semaine prochaine, week-end militant dans la deuxième commune de France.