Texas : Kesha Rogers veut élever le débat

jeudi 25 octobre 2018, par Johanna Clerc

« Je me présente car un nouveau monde de croissance et de paix émerge, et je veux représenter ce nouveau paradigme au Congrès américain. Je veux garantir que vous ne soyez plus mis de côté. »

Notre amie, la jeune Kesha Rogers, engagée de dans le mouvement de Lyndon LaRouche, se présente comme indépendante, c’est a dire hors des grands partis, dans le 9e district du Texas pour les élections de mi-mandat, face à Al Green, le candidat démocrate le plus impliqué dans la tentative de destituer Trump (affirmant même qu’il faut le faire, même sans le moindre motif légal).

C’est ce qui donne à la campagne de Kesha une portée nationale, d’autant plus qu’elle entend par sa candidature donner l’exemple de ce que devrait être la politique des Etats-Unis.

Contrairement à son adversaire qui tente de surfer sur l’hystérie anti-Trump plutôt que de présenter un programme, elle se bat pour faire adopter les « Quatre principes de LaRouche » et faire participer les Etats-Unis au projet de Nouvelles Routes de la soie.

L’ancien patron de la NASA Bon Thompson soutient la candidature de Kesha Rogers.

Kesha commence à recevoir des soutiens officiels, comme celui de l’ancien directeur de la NASA, Bob Thompson, qui a participé au projet Apollo, du politologue Roger Stone, du sénateur d’Etat Richard Black (républicain), qui a courageusement dénoncé, dès le début, la politique étrangère américaine contre la Syrie qui consistait à financer, armer et entraîner des rebelles en grande partie djihadistes, ou encore, venant de France, de Jacques Cheminade.

Le choix du Texas n’est pas un hasard. Tristement connu pour son conservatisme, c’était aussi l’épicentre du programme Apollo et le cœur de la NASA. C’est cette capacité de transformer pour le meilleur la pire des situations, grâce à une mission noble et exigeante, que Kesha entend réveiller. A l’image de Katherine Johnson, la mathématicienne noire de génie qui, au cœur de l’Amérique ségrégationniste, a fait les calculs permettant à John Glenn d’aller dans l’espace et de revenir sur Terre sain et sauf.

Le combat de Lyndon LaRouche

Réveiller les véritables Etats-Unis

Lyndon LaRouche

Voici quelques repères pour appréhender le rôle joué dans la politique américaine par notre ami et inspirateur, dans la lignée duquel s’inscrit la campagne de Kesha Rogers au Texas.

Né en 1922, LaRouche fait partie de ce que l’on pourrait appeler la « génération du New Deal ». Lorsqu’il apprend la mort du président Roosevelt en avril 1945, il sait que la politique américaine ne sera plus la même.

A son retour d’Inde, où il a servi sous le drapeau américain pendant la Seconde Guerre mondiale, LaRouche devient consultant industriel. C’est dans ce cadre qu’il élabore sa méthode d’économie, en s’appuyant sur les travaux de Bernard Rieman et d’autres grands scientifiques.

Aux Etats-Unis, voyant arriver le régime policier de Truman et McCarthy, LaRouche décide, après l’assassinat des frères Kennedy, de se lancer en politique. A la veille du printemps 1968, à New York, où il donne des cours, il recrute des étudiants à son courant.

Au grand bénéfice de l’establishment, le ferment « révolutionnaire » de 1968 est stérilisé par le paradigme « sexe-drogue-rock n’roll » : il ne se donnera jamais l’ambition de faire renaître l’Amérique progressiste et anti-impérialiste de Roosevelt, de Lincoln et des pères fondateurs. Le mouvement de LaRouche en fait au contraire son but.

En 1971, le système monétaire international de Bretton Woods se délite, comme LaRouche l’avait anticipé. Il gagne en notoriété et des milliers de jeunes le rejoignent. Ensemble, ils fondent en 1972 le US Labor Party (Parti travailliste américain), dont LaRouche sera le candidat présidentiel à plusieurs reprises. Constante dans sa revendication, la décolonisation politique, et surtout économique et financière, des pays dits du « tiers-monde ».

Le projet de Banque internationale pour le développement (IDB) qu’il propose en 1975 inspirera la Conférence des pays non-alignés de 1976 à Colombo (Sri Lanka), où est lancé un appel en faveur d’un « Nouvel Ordre économique international » et d’un moratoire sur la dette des pays du tiers-monde. Dès lors, LaRouche et sa femme Helga Zepp jouent un rôle clé dans la conception de grands projets de développement régional pour ces pays. C’est dans cette perspective qu’ils rencontrent et entament une collaboration avec la Première ministre indienne Indira Gandhi et le président mexicain Lopez Portillo.

En 1983, en pleine Guerre froide, LaRouche parvient à faire adopter son projet pacifique d’« Initiative de défense stratégique (IDS) » par le président Reagan, qui le charge alors de conduire un dialogue officieux avec les hautes autorités scientifiques et militaires russes, le but étant que chaque grande puissance, en concertation avec l’autre, se dote d’un bouclier anti-missile rendant obsolètes les armes nucléaires. C’en est trop pour les Kissinger, les George Bush père et autres tenants de l’empire anglo-américain. En 1989, après une intense campagne de diffamation et un procès truqué, LaRouche et treize de ses collaborateurs sont jetés en prison.

Ramsey Clark, ministre de la Justice du président Johnson et auteur de la Charte des droits civiques, dénoncera ce verdict comme le pire « abus de pouvoir systématique » qu’il ait connu dans toute sa carrière.

Lyndon LaRouche, ici en 1984 avec Marie-Madeleine Fourcade, une des grandes figures de la Résistance française.
Lors d’une commémoration de Martin Luther King, LaRouche avec Amelia Boynton Robinson, grande dame du mouvement des droits civiques américains.

Des personnalités telles qu’Amelia Boynton Robinson (collaboratrice de M. L. King), ou encore des figures de la Résistance française (Marie-Madeleine Fourcade et le général Revault d’Allonnes, notamment) apporteront leur soutien à ceux qu’ils considèrent comme des « prisonniers politiques ».

Bien qu’en prison, LaRouche fait circuler son plan de « Triangle productif Paris-Berlin-Vienne » parmi les élites d’Europe et de Russie. Cette proposition sera étendue par la suite à l’Asie, posant les bases du projet de « Pont terrestre eurasiatique » et des Nouvelles Routes de la soie. Dès lors, les LaRouche seront de plus en plus impliqués dans un dialogue, qui se poursuit jusqu’à présent, avec les élites scientifiques russes et chinoises.

En 1994, après l’élection de Bill Clinton, le gouvernement américain consent à le libérer. En 1997 commence sa campagne pour un Nouveau Bretton Woods, et en septembre 1998, au moment de la faillite du fonds spéculatif LTCM, le président Clinton lance un appel pour « une nouvelle architecture financière internationale », avant de se retrouver déstabilisé par « l’affaire Lewinsky ».

En 2001, âgé de 79 ans, LaRouche relance son mouvement, qui, lors des élections de 2004 et après, se mobilisera contre G. W. Bush, dénonçant les menées fascistes des néoconservateurs et du vice-président Cheney, et notamment leurs mensonges sur la guerre en Irak.

En juillet 2007, alors que s’annonce la crise des subprimes, LaRouche avertit qu’elle marque en réalité la banqueroute finale du système financier et monétaire post-Bretton Woods. En août, il formule un projet de loi visant à empêcher l’expulsion des familles surendettées et la faillite des banques non spéculatives. Il lance également une mobilisation au niveau international, appelant les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde à s’allier pour organiser un nouveau système économique international. Ce qui se concrétisera en partie en 2014, lors de la conférence des BRICS à Fortaleza.

A l’approche de l’élection présidentielle de 2008, qui portera Obama au pouvoir, Lyndon LaRouche mène avec son mouvement de jeunes une campagne féroce pour dénoncer l’OPA des lobbies financiers sur le processus électoral, à l’instar du milliardaire « philanthrope » George Soros.

Par la suite, LaRouche n’aura de cesse de dénoncer le jeu trouble d’Obama, qui, sous couvert de réduire les interventions armées américaines, continuera de plus belle la politique de changement de régimes (Ukraine, Libye, Syrie) et poussera plus encore à l’affrontement avec la Chine et la Russie.

Depuis 2008, le mouvement de LaRouche a entrepris une mobilisation intensive pour faire adopter la loi de séparation des banques (loi Glass-Steagall de Roosevelt), organisant une pression populaire sur les élus. En 2016, le Glass-Steagall est introduit à la fois dans le programme des Républicains et celui des Démocrates, et fait désormais partie des promesses de campagne de Trump.

Il ne s’agit, bien sûr, que d’une première mesure d’assainissement d’un système à revoir de fond en comble lors d’un « Nouveau Bretton Woods » (merci de signer la pétition en ligne) où, après l’annulation des dettes illégitimes et la libération du « crédit productif », le monde pourra se donner les moyens de se reconstruire et de vivre en paix.

Lien vers la biographie exhaustive.