Etats-Unis : la paix mondiale, enjeu majeur des élections de mi-mandat

mercredi 17 octobre 2018, par Karel Vereycken

Depuis l’élection de Donald Trump, pas un jour sans nouveau scandale. Misogynie, sexisme, népotisme, détournement de fonds, collusion avec une puissance étrangère à la limite de la haute trahison, que n’a-t-on pas entendu.

A trois semaines des élections de mi-mandat (midterm) du 6 novembre qui portent, entre autres, sur le renouvellement de l’ensemble des 435 sièges de la Chambre et 35 sièges des 100 sièges du Sénat, « l’hystérisation » est à son apogée. A tel point que le sénateur Rand Paul craint qu’il y ait des morts…

Et si on en arrive là, c’est notamment parce que ses adversaires constatent que malgré tout, contrairement à ce que disent nos médias, Trump a réussi à retourner les attaques contre lui :

  • Dans l’affaire du Russiagate, c’est-à-dire de collusion supposée avec la Russie, avec la publication de plusieurs rapports du Sénat qu’il a ordonnée, et qui doit se faire d’ici peu, la « main » des services de renseignement britanniques (et leurs complices au sein du FBI, de la CIA et du Département de la Justice) cherchant à manipuler les élections américaines apparaît désormais de façon manifeste.
  • Dans l’affaire du juge Kavanaugh dont la nomination à la Cour suprême a été confirmée par un vote serré au Sénat de 50 contre 48, la campagne le présentant comme un prédateur sexuel pour des faits datant d’il y a 35 ans, a été tellement caricaturale que plusieurs démocrates anti-Trump ont fini par se plaindre, jugeant que les excès médiatiques leurs portent préjudice. Rappelons que le lynchage médiatique de ce juge, suivant en cela un « plan com » soigneusement préparé, vise avant tout à dégoûter les électrices américaines d’aller voter Trump comme nombre d’entre elles l’ont fait en 2016.

Tous les retours du terrain rapportent que l’Américain de base, spolié par la crise économique et financière, reste convaincu qu’avec Trump il dispose encore d’un levier pour faire « changer de camp », la souffrance qu’on lui inflige. Enfin, même si la Chambre tombait aux mains des démocrates, bien qu’elle puisse amorcer la procédure de destitution, celle-ci ne deviendrait une réalité qu’avec un vote en ce sens au Sénat, une perspective hautement improbable.

Aux Etats-Unis, trois courants s’affrontent en réalité :

  1. Les néoconservateurs des administrations Bush et Obama, toujours désireux d’en découdre avec la Russie et la Chine à coups d’interventions et de changements de régime. Leur candidat est une Hilary Clinton restée convaincue qu’elle aurait du gagner !
  2. Un courant « nationaliste », formaté par les idées de Stephen Bannon, ancien cadre de Goldman Sachs qui prétend défendre l’homme de la rue, et qui a été l’un des fondateurs du Tea Party. Interrogé par Le Figaro le 8 octobre, Bannon affirme que « Les Chinois sont la plus grande menace pour l’ordre international » car ils vont dépasser les Etats-Unis dans la haute technologie.
  3. Un courant authentiquement patriote et anti-impérial qui, comme Franklin Roosevelt à son époque, s’inspire des pères fondateurs américains (Franklin, Hamilton) et des économistes tels qu’Henry C. Carey, le conseiller de Lincoln. C’est le courant que Lyndon LaRouche tente de revigorer (voir article ci-contre). Au Texas, Kesha Rogers, est actuellement la candidate qui formule le mieux les idées de ce courant.
Larry Kudlow, conseiller économique principal de Trump.

Notez que les deux premiers, tout comme Trump lui-même, claironnent partout que les Etats-Unis connaissent une reprise économique et une baisse du chômage. Or, en réalité, faute d’investissement dans l’infrastructure (transports rapides, nucléaire du futur, spatial, etc.) la productivité américaine s’effondre. Car la hausse de la température qu’affiche le thermomètre, indique la bonne santé du virus qui menace le malade : la bulle financière et les « travailleurs pauvres » dont le nombre explose.

Trump, venu de l’extérieur du binôme des grands partis américains, tente de construire sa présidence en coagulant tout ce qu’il a pu.

Peter Navarro, lors de la publication de son livre sur l’origine du déclin américain intitulé "Death by China" (Mort par la Chine). On y voit un poignard sanglant enfoncé dans le drapeau américain.

Son Conseiller national de sécurité John Bolton, est clairement un néoconservateur. Sans être un va-t-en guerre (militaire), l’influent Peter Navarro, à la tête du Conseil du Commerce, est un nationaliste dur, alors que Lawrence Kudlow, l’ancien démocrate devenu le conseiller économique principal de Trump, bien que tout aussi dur, refuse l’affrontement. Le vice-président, le très religieux Mike Pence, incarne lui les pires aspects des deux écoles...

Si, sous les attaques constantes contre Trump, cette cacophonie persiste, elle deviendra intenable dans le temps, surtout lorsque la crise financière viendra « gâcher » la fête.

Le complexe militaro-financier, alimenté par un budget annuel de plus de 800 milliards de dollars (à peine un peu moins que l’argent prêté depuis 2013 par la Chine pour favoriser le développement mutuel tout le long des Nouvelles Routes de la soie), se plaint amèrement que Trump veuille retirer les troupes américaines de plusieurs théâtres de guerre. Pour y arriver, comme cela s’est concrétisé lors des rencontres de Helsinki avec Poutine, à Singapour avec Kim Jong-un et avec Xi Jinping à Beijing, Trump cherche à développer des relations de respect mutuel et de non-ingérence comme il l’a précisé dans son intervention à l’Assemblée générale des Nations unies.

Or, « en même temps », les Etats-Unis soutiennent une guerre contre le Yémen, imposent des sanctions à l’encontre de la Russie, la Corée du Nord et l’Iran ; imposant pour 500 milliards de dollars de taxes douanières à la Chine et vendent pour 300 millions de dollars d’armes à Taiwan.

Le moment est venu pour Trump de clarifier ses intentions. Il pourrait le faire :

  1. En marquant ces distances avec Bannon qui fait campagne pour lui et surtout avec Henry Kissinger, un « visiteur du soir » de la Maison-Blanche. Fier héritier de la géopolitique britannique, catastrophé par l’amitié profonde qui unit le président chinois avec son homologue russe, l’ancien secrétaire d’Etat de Nixon, au nom de l’hégémonie américaine, a toujours plaidé hypocritement en faveur d’une alliance avec l’un pour le détacher de son voisin ;
  2. En rompant avec Wall Street en imposant un « Glass-Steagall du XXIe siècle » , c’est-à-dire une séparation bancaire stricte mettant à l’abri du krach financier et de la spéculation, l’argent des citoyens et des entreprises non-financières. Cette mesure d’assainissement élémentaire figurait après tout en 2016 dans les programmes électoraux des deux grands partis ;
  3. En convoquant, comme le réclame LaRouche, un sommet entre les quatre grands, c’est-à-dire entre les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde pour jeter les bases d’un nouveau système financier international, c’est-à-dire un « Nouveau Bretton Woods », préalable, non pas d’une nouvelle ère de compétition destructrice, mais de coopérations fructueuses.

Vous avez peur de Trump ? Craignez encore plus votre inaction et le pessimisme autour de vous ! Rejoignez-nous dans la bataille, à l’image de nos amis américains du Comité d’action politique de Lyndon LaRouche !