Trump, Corbyn, LaRouche… Pourquoi ils veulent leur tête

lundi 24 septembre 2018

Tout comme le président américain, le dirigeant montant du parti travailliste anglais Jeremy Corbyn attire actuellement les foudres d’une véritable cabale, aussi bien dans son propre pays qu’aux États-Unis.

Ne nous y trompons pas : Trump et Corbyn, chacun à leur façon, représentent une menace mortelle pour les intérêts établis, et c’est la principale raison pour laquelle ils sont pris pour cible.

Les réseaux de la finance de l’ombre et du renseignement anglo-américain qui les visent aujourd’hui sont exactement les mêmes qui ont calomnié d’abord et persécuté ensuite l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche, jeté en prison en 1988 suite à une série de procédures juridiques dignes des procès de Moscou sous Staline. En effet, le procureur spécial Robert Mueller, qui dirige aujourd’hui l’enquête sur la prétendue « collusion » entre Trump et la Russie, était déjà il y a quarante ans au cœur de la « Get LaRouche task force » au ministère de la Justice américain, au service d’un véritable cabinet noir monté contre un homme politique et son mouvement venus contester les privilèges des élites dirigeantes (lire notre chronique du 29 septembre 2017 : Les trois crimes du procureur très spécial Robert Mueller).

Ainsi, et le peuple anglais semble bien le comprendre, les accusations « d’antisémitisme » contre Jeremy Corbyn, qui s’appuient sur des médias complaisants et quelques dupes de la communauté juive britannique, révèlent une certaine panique parmi la noblesse d’empire, qui prend conscience que le processus politique lui échappe, et que la chute probable du gouvernement de Theresa May pourrait rapidement porter Corbyn au 10, Downing street.

Dans sa « Lettre de Grande-Bretagne », publiée le 10 septembre sur le site américain Consortium News sous le titre « la véritable raison de la campagne ‘antisémite’ contre Jeremy Corbyn », le journaliste Alexander Mercouris explique que Corbyn est connu pour avoir toujours été associé à l’aile anti-impérialiste de la gauche britannique, dans la continuité de ses parents, qui avaient soutenu les Républicains espagnols pendant la guerre civile des années 1930. À ce titre, il a défendu la cause des Palestiniens contre les brutalités de l’État d’Israël, tout autant qu’il a combattu l’antisémitisme. De plus, comme le rappelle Mercouris, le parcours politique et les idées de Corbyn sont restés cohérents depuis son élection au Parlement en 1983, et les citoyens britanniques le savent parfaitement, tout comme ceux qui, dans les milieux politiques et médiatiques, propagent ces mensonges.

La campagne anti-Corbyn s’est intensifiée à la suite des élections de 2017. Jusqu’alors, « l’establishment britannique n’avait pas pris Corbyn au sérieux, pensant que l’électorat britannique le rejetterait à chaque élection où il se présenterait, écrit Mercouris. La prise de conscience du phénomène exactement contraire, lors des élections de juin 2017, a provoqué une panique et a conduit l’establishment à tout mettre en œuvre pour l’arrêter ».

Comme dans les cas de LaRouche et Trump, Corbyn a eu droit, en plus de l’antisémitisme, à toute une panoplie des boules puantes et autres calomnies : communiste, agent russe, sympathisant des terroristes, traître, etc. « Les élus travaillistes du Parlement, l’ensemble du Parti conservateur et des médias (y compris la BBC et le journal soi-disant de gauche The Guardian) ont tous repris ces mensonges », écrit Mercouris.

La réalité est que la Grande-Bretagne et les États-Unis ont été secoués par des insurrections populaires de droite et de gauche, favorisant l’apparition d’outsiders politiques. Bien loin de remettre le génie dans la bouteille, l’acharnement médiatique contre Trump et Corbyn n’a fait que pourrir le débat politique, tout en paralysant la politique étrangère des deux pays. Une forme de radicalisme politique est en train de prendre de l’ampleur de part et d’autre, particulièrement populaire auprès des jeunes, et surtout en Grande-Bretagne. C’est sans doute la raison pour laquelle les attaques n’ont pas eu les effets escomptés jusqu’à présent.

L’émergence de ce phénomène politique, au cœur-même de l’empire financier de Wall Street et de la City de Londres, est d’autant plus perçue comme une menace au moment même où s’organise partout un nouvel ordre de coopération entre nations, sous l’impulsion des Nouvelles Routes de la soie et de l’esprit gagnant-gagnant qui l’accompagne.

Rappelons que Jeremy Corbyn s’est montré ouvert à une coopération avec aussi bien la Chine que les BRICS, et que Trump a réussi, en dépit de l’hystérie anti-russe entretenue dans les médias, à obtenir l’amorce d’une détente et le rétablissement des contacts entre les États-Unis et la Russie, à l’occasion de sa rencontre avec Poutine le 16 juillet à Helsinki. Pour sa part, Corbyn verrait bien que Tony Blair, ce grand ami d’Obama et de la famille Clinton, soit condamné pour crimes de guerre par la justice britannique.

Rappelons également que Corbyn est favorable au Glass-Steagall – la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires –, véritable bête noire de la City.

Le point de dénouement est très proche. Comme nous l’avons rapporté dans notre dernière chronique, Donald Trump a annoncé le lundi 17 septembre son intention de déclassifier les documents du FBI et du Département de la Justice sur le « Russiagate », s’apprêtant ainsi à mettre en lumière l’origine britannique de la chasse aux sorcières qui le vise depuis deux ans.

Si on permet à la population américaine de prendre connaissance de ce qui se trouve dans ces documents, elle découvrira alors comment une puissance étrangère, la Grande-Bretagne – et non la Russie –, avec la complicité des réseaux autour de Barack Obama et d’Hillary Clinton, a fomenté une machination visant tout d’abord à empêcher l’élection de Trump, puis à orchestrer sa destitution.

Une présidence Trump libérée de l’épée de Damoclès de la destitution, combinée avec un gouvernement Corbyn en Grande-Bretagne, ouvrirait la voie à ce pourquoi se bat Lyndon LaRouche et notre mouvement depuis plus de quarante ans : la constitution d’une alliance de nations, initiée par un accord entre les quatre principales puissances que sont les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde, afin de court-circuiter les pouvoirs financiers supranationaux et d’établir une nouvelle architecture financière et monétaire – un « nouveau Bretton Woods », dans lequel le crédit et la monnaie redeviendront des instruments publics servant la cause du progrès humain et non du casino bancaire.

La France a bien entendu son rôle à jouer, et nous devons y être préparés, dans le contexte actuel de l’effondrement de la présidence Macron et de l’absence d’une opposition identifiant les véritables causes de la crise et y apportant des solutions.