Brésil : L’ultralibéralisme brûle la connaissance et l’esprit

lundi 3 septembre 2018


Il y a moins d’un mois, à Gênes, 43 personnes ont été tuées pour des raisons de coûts/bénéfices, la « sainte doctrine » de l’ultralibéralisme, fidèle compagnon de la corruption. Aujourd’hui, à Rio de Janeiro, le Musée National vient d’être ravagé en pleine nuit par un gigantesque incendie. Que l’on imagine le choc si le Musée du Louvre était consumé par les flammes...

Le Museu Nacional de Rio, c’est la plus veille institution scientifique du Brésil et le musée le plus grand du continent ou, plutôt, était, car les trésors qu’il abritait sont partis en fumée. Depuis sa fondation en 1818, il abritait des collections, allant de la préhistoire, l’Egypte ancienne, les civilisations pré-colombiennes, aux Beaux-Arts. Parmi les 20 millions de pièces de valeurs y étant recensées, il y avait notamment le crâne fossilisé datant de 11.000 ans de Luzia, connue comme « la première brésilienne ». Les archives rassemblées depuis 200 ans ont été entièrement détruites, privant les chercheurs d’une riche source de données originales.

Si, jusqu’à présent, on ne sait pas ce qui s’est passé (le musée était fort heureusement fermé au moment de l’incendie), il est de notoriété publique qu’il devait faire l’objet d’une rénovation urgente... depuis des années ! Quant aux fonds, privés comme publics, il en restaient à l’état de promesse. Pourtant, cette rénovation aurait sans doute permis de nettoyer la rouille, colmater les fuites d’eau, chasser les chauves-souris, remettre en état les circuits électriques et faire fonctionner les bouches à incendie autour du bâtiment (inutilisables par les pompiers). Bref, la liste est longue et si banale de tous les problèmes provoqués par le manque d’entretien, causé par les politiques d’austérité.

Dans un cas comme dans l’autre, l’occupation financière (rejetée en Italie, assumée par le gouvernement au Brésil) a fait son œuvre de malheur puisque, de par sa propre logique, elle s’oppose à toute construction d’infrastructures nouvelles, dès lors qu’elles sont destinées à l’intérêt général et donc « non-rentables » et considère l’entretien de celles existantes comme un coût, un fardeau. Dans un cas, cette engeance a tué les personnes physiquement, dans un autre elle tue leur esprit.

Deux exemples, si lointains et si proches, si concrets, qui donnent à comprendre l’urgence de sortir de l’occupation financière et culturelle en Italie et au Brésil, comme en France.

NOTRE PROJET CONTRE L’OCCUPATION FINANCIÈRE :
LE CRÉDIT PUBLIC POUR L’ÉQUIPEMENT DE L’HOMME ET DE LA NATURE

ET CONTRE L’OCCUPATION CULTURELLE :
UNE CULTURE DE LA VIE ET DE LA DÉCOUVERTE