Communiqué de S&P : Macron doit renoncer à toute intervention militaire en Syrie

mardi 10 avril 2018

Communiqué de S&P :
Macron doit renoncer à toute intervention militaire en Syrie

Communiqué de presse de Solidarité & Progrès

Paris, 10 avril 2018 — L’affaire Skripal est une opération du Royaume-Uni visant à créer les conditions pour que les États-Unis et la France bombardent la Syrie. Les réquisitoires des ambassadeurs français, anglais et américains contre la Russie lors du dernier Conseil de sécurité de l’ONU, le 9 avril, ont d’ailleurs eu recours à la même formulation que celle de l’ultimatum lancé par le Royaume-Uni contre la Russie dans l’affaire Skripal :

Soit cela a été fait avec votre consentement, soit vous n’avez pas été capable de l’empêcher. Dans les deux cas, vous êtes coupables !

En Syrie, c’est sur la base des informations venues des « Casques blancs », une ONG montée de toutes pièces et financée directement ou indirectement par les services britanniques, qu’un grossier montage a été lancé accusant le « régime » d’une attaque à l’arme chimique contre un hôpital à Douma, en Syrie.

Alors que les seules « preuves » présentées sont des reportages et des vidéos (tout à fait douteuses) communiqués par le groupe jihadiste Jaych al-Islam et par les Casques blancs.

Malgré le fait que des experts du renseignement militaire américain, comme le colonel Pat Lang, ont immédiatement dénoncé cette désinformation, et que les responsables russes mettent en garde depuis plusieurs semaines contre une attaque chimique sous « fausse bannière », Trump, de façon calculée ou pas, semble avoir cédé à la pression. Le président américain a notamment déclaré que s’il s’avère que la Russie et l’« animal Bashar » sont impliqués dans l’attaque chimique, ils devront « payer le prix fort ».

« Comprenez-vous au seuil de quel danger vous menez le monde ? », a lancé lundi soir l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, à l’attention des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie.

Auparavant, M. Nebenzia avait dénoncé le « théâtre de l’absurde » des accusations lancées contre la Russie pour l’empoisonnement de l’ancien agent double Sergueï Skripal.

Il a évoqué une scène du livre Alice au pays des merveilles où un procès est intenté contre l’un des personnages du récit, le Valet de Cœur, accusé d’avoir volé les tartes de la Reine. « La condamnation d’abord, la délibération après », a ainsi déclaré M. Nebenzia, en citant les paroles de la Reine.

Mis sous pression, les présidents Macron et Trump se disent prêts à intervenir dans les prochaines heures.

La France doit dire non. Elle doit à tout prix refuser de mettre le doigt dans cet engrenage, comme elle l’avait fait en 2003, sous Jacques Chirac, face aux mensonges des néoconservateurs anglo-américains concernant les armes de destruction massive de Saddam Hussein.

Emmanuel Macron avait promis le retour à une politique étrangère gaullo-mittérrandienne, inspirée par une politique de « détente, d’entente et de coopération ».

C’est le moment de tenir bon et d’exiger qu’une enquête soit menée sur place par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), et qu’un sommet extraordinaire entre Donald Trump et Vladimir Poutine soit organisé dans les plus brefs délais pour arrêter l’escalade.