Brèves

LaRouche entendu au Parlement italien

mardi 17 octobre 2000

Le 12 octobre, Lyndon LaRouche était l’orateur principal d’auditions informelles organisées à l’initiative du député Giovanni Bianchi, et qui se sont tenues devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des députés italienne, à Rome. Le discours de LaRouche portait sur « la réforme du système de Bretton Woods, la crise pétrolière actuelle et les origines de l’inflation ». Le député Vincenzo Trantino, qui présidait la session matinale, a présenté LaRouche comme un « économiste de renommée mondiale et ancien candidat présidentiel ». Une première intervention de LaRouche a été suivie par une discussion de presque une heure avec les dix députés présents, représentant à la fois les partis du gouvernement de centre-gauche et l’opposition de centre-droite.

D’emblée, LaRouche a refusé de faire porter aux pays producteurs, la responsabilité de la hausse actuelle des prix du pétrole. Il a noté qu’« après le renversement du Chah, un changement avait été opéré sur le marché pétrolier. A la place des contrats de pays à pays qui avaient dominé jusqu’alors, on a développé le marché au comptant » et la spéculation, de sorte que « lorsque le pétrole quitte les pays producteurs, pendant les trente à soixante jours de son transport, les contrats peuvent changer de vingt à cinquante fois de propriétaire ». Voilà, selon LaRouche, la principale cause immédiate de la hausse du prix, qui pourrait atteindre 50, voire 100 dollars, le baril. Deux autres facteurs - la spirale hyperinflationniste ainsi que le pillage de l’euro et du yen japonais - ont aussi joué un rôle pour empêcher que le krach ne se produise avant les élections américaines de novembre. L’économiste américain a proposé que le Parlement et le gouvernement italiens reviennent urgemment aux accords « d’Etat à Etat » en vigueur dans le passé. Même s’ils ne résolvent pas tous les problèmes, ces accords pourront servir de modèle de collaboration aux nations qui devront faire face à l’effondrement financier, et aussi lorsqu’elles devront réorganiser le système monétaire et de crédit international. Il a comparé la crise financière actuelle à l’effondrement des maisons Bardi et Peruzzi au XIVème siècle.

Le député Frau, membre du Parti d’opposition Forza Italia, a demandé quel serait le rôle de l’Europe dans un « nouveau Bretton Woods ». LaRouche a répondu que l’Europe devrait revenir aux politiques défendues par Franklin Delano Roosevelt et par Jean Monnet après la Deuxième Guerre mondiale. L’Europe, a-t-il dit, ne dépend plus des Etats-Unis pour la création de crédit et elle devrait chercher à coopérer avec le groupe ASEAN+3 et d’autres groupes régionaux de ce type. Elle devrait aussi prendre des mesures protectionnistes destinées à assurer une expansion de la production, du commerce et des flux de crédit respectifs, en s’inspirant de l’exemple de la reconstruction d’après-guerre, entre 1945 et 1965. « Seule l’autorité de l’Etat peut protéger le bien-être général » et « seul l’Etat peut s’engager à rembourser des crédits dans vingt-cinq ans ». Entre-temps, lorsque la crise éclatera dans toute sa force, a souligné LaRouche, « les gouvernements devront éviter le chômage de masse et protéger l’épargne ».

Au cours de la semaine, Lyndon LaRouche a eu un certain nombre de réunions politiques importantes à Rome, y compris au Sénat où il a abordé le même type de problèmes avec des sénateurs appartenant aussi bien aux partis gouvernementaux qu’à ceux de l’opposition.