Introduction

Nous libérer de l’occupation financière et culturelle

jeudi 9 mars 2017

Nous sommes en guerre. Un conglomérat d’intérêts financiers opérant depuis la City de Londres et Wall Street domine le monde. Sa pratique est le profit à court terme, la possession, la cupidité et le saccage social. Le féodalisme financier que dénonçait et combattait le programme du Conseil national de la Résistance est de retour. Les fondements mêmes de notre société sont ravagés, non par des armées constituées ou des milices s’efforçant de conquérir des territoires, mais par un empire de l’argent qui avilit et contraint les esprits. L’Europe qu’on nous fait est le relais de cet empire, dont notre pays est devenu un pion.

Malheureusement, la campagne de 2017 et notre vie politique en général se déroulent comme si ce danger mortel n’existait pas. C’est pourquoi je suis moi-même candidat à l’élection présidentielle. Au nom des Français qui souffrent face au chômage, au démantèlement de notre industrie et de notre agriculture, au bouleversement de nos repères sociaux, à la fragmentation de notre territoire et au risque d’un conflit mondial. Je ne peux pas vivre avec la pensée de tous ceux qui se suicident, de tous ceux qui n’ont plus les moyens de vivre, de tous ceux qui abandonnent leur participation à la vie publique ou qu’on exclut du monde du travail. Je ne peux plus supporter de voir des enfants livrés à une société d’images et perdant leur capacité d’attention aux idées.

C’est contre les conséquences de cette occupation financière et culturelle de mon pays que je me bats depuis quarante ans. C’est pour le libérer que je me bats avec des jeunes pour que les générations futures vivent mieux que nous vivons aujourd’hui.

Ils nous mentent

Avec des jeunes, je me bats pour que les générations futures vivent mieux que nous aujourd'hui.

Tous ceux qui vous présentent des programmes vous mentent. Les uns cherchent à s’adapter en insérant leurs propositions dans le moule d’un consensus admettant de facto l’occupation, comme l’ont fait François Hollande et Nicolas Sarkozy, et comme se proposent de le faire le nouveau candidat de la gauche officielle et François Fillon. Les candidats geeks mettent leur charisme au service de la siliconisation de notre pays, c’est-à-dire le recours au numérique, à la robotique, aux nanotechnologies et au 3D pour rendre son occupation plus efficace. Alors que le contrôle de cette mutation technologique est l’enjeu pour que des emplois nouveaux se substituent aux emplois répétitifs qu’elle détruira, ils ne font que chercher auprès de la Silicon Valley les recettes pour conserver l’emprise des pouvoirs existants sous une forme prétendument « modernisée ».

Aux extrêmes de l’hyper-marché politique, « l’opposition au système » débouche, elle, sur un cul-de-sac. Le prétendant de l’extrême-gauche essaye de faire oublier son passage confortable dans les allées du pouvoir mitterrandien en haussant le ton et en faisant un racolage écologiste démagogique qui rend sa démarche malheureusement impuissante. La prétendante de l’extrême-droite a substitué au national-libéralisme de son père une sorte de social-nationalisme qui exploite les ressentiments et propose un repli sans perspectives. Ceux qui parlent de la France en jetant aux orties sa tradition d’accueil ne parlent pas de la France. Ceux qui parlent de « démondialisation » savent bien qu’elle est impossible, tant l’organisation des productions se trouve répartie et imbriquée sur toute notre planète. Ils se gardent bien de définir et de mener le vrai combat, qui est celui de la dé-financiarisation mondiale.

Ils se gardent bien de définir et de mener le vrai combat, qui est celui de la dé-financiarisation mondiale.)

Tous ceux qui vous parlent de programme vous mentent car ils savent que dans l’environnement qu’ils admettent, explicitement ou implicitement, le président de la République a de moins en moins de pouvoirs. La présidence de François Hollande, après Nicolas Sarkozy, témoigne de ce à quoi conduit la soumission au monde de l’argent. Dans ce monde, l’Etat, pratiquement insolvable, n’a pas les moyens de faire grand-chose. Admettre sa dette envers le système financier existant conduit en effet à l’incapacité d’agir après avoir épuisé ses marges de manœuvre budgétaires. Et je constate qu’aucun des candidats qui assurent vouloir sortir du système de l’euro ne propose de remettre en question notre dette illégitime, par où devrait commencer une politique française, européenne et internationale.

Tous ceux qui présentent des programmes chiffrés et gestionnaires non seulement vous mentent, mais se comportent de façon infantile, prétendant dominer des choses qu’ils ne maîtrisent pas. Car dans une Histoire qui s’accélère, les enjeux nationaux et internationaux rendent dérisoires les propositions détaillées d’un candidat et ses évaluations statistiques. Prétendre décider en comptabilisant combien cela coûtera et combien cela rapportera revient à faire une campagne de chef de bureau, de ministre ou de parlementaire compétents, non celle d’un chef de l’Etat dans la tourmente.

Ceux qui présentent des programmes chiffrés prétendant dominer des choses qu’ils ne maîtrisent pas

Mon projet de combat

Aussi, avec moins d’arrogance chiffrée, c’est un projet de combat que je présente, contre une situation insupportable et un horizon destructeur. Un projet et non un programme, que seule une mobilisation de notre peuple permettra d’entreprendre, un projet qui n’a de sens que si nous l’imposons ensemble aux forces financières destructrices.

Certains diront que le terrorisme islamiste et l’immigration sont ce qu’ils craignent le plus. Je leur demande de réfléchir et de comprendre que les vagues d’immigration sont provoquées par la misère que nous tolérons dans les pays d’où fuient les migrants économiques, et par le désarroi et la mort que nous avons laissés s’étendre dans les pays où la guerre sévit.

Car ce sont bien nos alliés, qataris, saoudiens mais aussi américains et britanniques, qui ont entretenu le djihadisme, et les banques de nos pays occidentaux ou alliés de l’OTAN qui se font les complices de la circulation de leur argent corrompu, y compris celui des trafics de drogue contre lesquels on n’a jamais mené de guerre réelle. Toute politique sérieuse doit frapper les ennemis de la paix et de la justice au cœur, non dans leurs manifestations secondaires.

Traquer les paysans du tiers-monde qui cultivent des drogues parce qu’ils ont été privés d’autres ressources rentables et les familles de petits trafiquants de nos banlieues qui entretiennent autour d’eux une société parallèle, sans s’en prendre aux établissements financiers qui blanchissent les fonds du trafic, relève de l’hypocrisie et non de la guerre. Reconquérir partout le territoire de la République exige d’abord d’en appliquer les lois au sommet de l’économie.

Face à Wall Street, Google, Uber et l’islamisme radical, il n’y a pas le vide des esprits, il y a la mémoire de notre passé qui doit nous inspirer un élan vers le futur, mais en mesurant les contraintes à surmonter pour y parvenir. Le reste est hypocrisie.

Ce sont nos alliés, qataris, saoudiens, américains et britanniques, qui ont entretenu le djihadisme.

Si nous voulons créer les emplois du futur, si nous voulons que les Français redeviennent politiquement acteurs de leur vie et non sujets subissant, si nous voulons que l’État dirige la monnaie pour que ce ne soit pas la dictature de la monnaie qui dirige l’État, c’est bien un projet de combat qu’il faut donner à notre pays.

Et non des sommes de mesures qui seront de toute façon inapplicables si ce combat n’est pas mené, et qui, dans leur application du projet, relèvent de la compétence du Parlement et non des salons et des services de l’Elysée.

Pour cela, dans le monde d’aujourd’hui, nous devons être à la fois patriotes et citoyens du monde. Car la France ne peut pas appartenir qu’aux Français dans une économie devenue une économie-monde et surtout parce que la France appartient depuis sa fondation au patrimoine de l’Humanité. Elle doit en devenir un point de référence dans le combat pour redevenir elle-même.

Sa grandeur et son rayonnement sont tombés bien bas depuis que la droite a trahi l’esprit du gaullisme, la gauche l’héritage de Jaurès et l’Inspection des finances sa mission, dans sa relation incestueuse avec les grandes banques-casinos du monde. A nous de la relever, pour nous-mêmes et pour le bien commun des vivants et des générations à naître.

Les BRICS et nous

Ah, dira-t-on, mais c’est un projet utopique que vous voulez développer ! Notre pays, s’il le suit, coalisera contre lui toutes les forces qui dominent le monde. Eh bien non, car le monde est en train de changer devant nos yeux. Mon projet s’inscrit en effet dans le contexte où la Chine développe une nouvelle Route de la soie, un projet de développement mutuel que ses dirigeants décrivent comme « inclusif » et gagnant/gagnant, rassemblant aujourd’hui plus de cent pays et plus de la moitié de l’humanité.

Cette perspective est celle des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – qui, par delà leurs désaccords politiques, ont en commun la volonté d’échapper au monétarisme atlantiste et de développer les infrastructures physiques, les grands chantiers permettant un développement futur. L’Union des Etats eurasiens participe désormais à cette avancée vers un ordre du monde fondé sur du physique et de l’humain tangible, et non seulement sur du virtuel financier.

Mon projet s'inscrit en effet dans le contexte où la Chine développe une nouvelle Route de la soie.

Voilà donc, pour nous autres Français, l’occasion à saisir pour échapper à l’hydre financière en revenant à la politique étrangère du général de Gaulle « d’entente, de détente et de coopération ». Non en nous soumettant à un nouvel ordre, mais en prenant notre place dans le poste de pilotage, à la fois inspirateur et médiateur.

Nous devons ainsi entreprendre avec plus d’audace des projets de coopération avec la Chine en Afrique, comme la remise en eau du lac Tchad et des lacs de la Fabiguine ou la reprise du canal de Jonglé.

L’on me rétorquera que la Chine veut nous envahir avec ses produits et s’emparer de nos technologies. La réponse est qu’au sein de projets de développement mutuel, l’on peut s’entendre sur des mesures protectionnistes légitimes et que, de toutes façons, la meilleure garantie d’une compétitivité est de développer des technologies avec toujours un point d’avance. Nous devons aussi lever les sanctions contre la Russie pour intégrer une Eurasie de l’Atlantique à la mer de Chine en tant que partenaire actif et indépendant.

Ces sanctions nous ont nui davantage qu’à la Russie elle-même et tout le faux angélisme « occidental » n’a abouti qu’à desservir nos intérêts légitimes.

Cela signifie en même temps être le médiateur entre notre allié américain et cet ensemble eurasiatique afin de contribuer à détacher le gouvernement américain de Wall Street et de son lobby financier et à le rattacher au monde inclusif à venir. Là est la clef de la paix dans le monde, à condition qu’une vraie Europe y participe aussi. Ce ne peut être l’Union européenne actuelle, celle des Draghi et consorts, qui s’autodétruit en faveur de la spéculation financière des banques casinos.

C'est pourquoi il faut sortir de l'UE, de l'euro et de l'OTAN.

C’est pourquoi il faut sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, non pas en vue d’un repli national, mais pour retrouver notre souveraineté monétaire par un démontage concerté de l’euro et refonder une Union resserrée avec quelques pays harmonisant réellement leurs politiques économiques, budgétaires et fiscales autour de grands projets à l’échelle de l’Europe, de l’Eurasie et du monde.

La France retrouvera ainsi son identité de nation, aujourd’hui perdue, dans une Europe des peuples et des patries, à l’image du Plan Fouchet de 1962, et au sein de ce que nous appelons un « Pont terrestre mondial », métaphore des objectifs communs de l’Humanité.

Trois ambitions : l’espace, la mer et l’Afrique

Est-ce rêver ? Non, c’est cette utopie positive qui répond concrètement au défi des années à venir. Les trois grands projets qui en constituent le domaine de développement concret, positif, sont une politique spatiale, une politique de l’aménagement des océans et une politique de développement intégré du continent africain.

L’espace n’est pas une entreprise hollywoodienne, mais la nécessité pour l’être humain d’explorer au-delà du connu, qui a toujours été la marque de son histoire. Il n’y a pas d’issue qui ramène au passé. Les technologies de production d’énergie par recours aux lasers et au développement de la fusion thermonucléaire sont consubstantielles à cette entreprise et ne peuvent être accomplies qu’à l’échelle de l’humanité, à la dimension du « pont terrestre mondial ». Avec nos mathématiciens et nos physiciens, avec notre tradition de recherche fondamentale, nous sommes parmi les mieux placés pour participer à l’aventure. C’est pourquoi nous n’avons pas le droit de laisser passer l’occasion.

L’espace proche doit, pour cela, être nettoyé des débris qui s’y sont accumulés. Cet effort doit accompagner la mise en valeur de la Lune, que le gouvernement chinois a déjà prévue, et de l’exploration de Mars et de ses satellites, d’abord par des robots afin d’évaluer à terme et avec prudence les moyens d’une visite humaine. Les retombées économiques progressives d’une telle politique, stimulant des solutions scientifiques qui n’ont pas encore été trouvées, entraîneront une profusion d’innovations et de techniques nouvelles, comme l’a fait l’aventure spatiale entre les années 50 et 80 du XXe siècle. Il y a bel et bien une coïncidence qui n’est pas arbitraire entre l’ascenseur spatial et l’ascenseur social.

Il y a coïncidence entre l'ascenseur spatial et l'ascenseur social.

L’autre grand nettoyage immédiatement nécessaire est celui des déchets, notamment plastiques, qui se sont accumulés dans les océans et les mers. Les espaces maritimes ne doivent plus être considérés comme des lieux livrés à une exploitation destructrice, mais comme une dimension nouvelle de notre aménagement de l’univers. Je présente trois priorités à cet effet dans mon programme.

Enfin, projet qui doit nous tenir particulièrement à cœur, à nous autres Français, le développement de l’Afrique, non comme un continent à exploiter mais comme un ensemble intégré à émanciper. Pour que cela ne reste pas de belles paroles, je mettrai tous mes efforts à trouver les bons interlocuteurs, comme je me suis déjà efforcé de le faire, des deux côtés des mers et des océans. Sortir de la Françafrique ne peut signifier abandon, mais implique accueil et co-développement comme un tout cohérent définissant notre mission universelle.

Pour cela, je donnerai un signal fort en créant un grand ministère de la Coopération, du Co-développement et de l’Immigration, réunissant les deux aspects intégrés d’une même politique : impératif de développement des pays d’origine, qui ne soit ni inégal ni pernicieux, et celui d’une gestion juste, prospective et organisée de l’immigration. Je suis convaincu que la question des flux migratoires ne peut être résolue qu’en organisant d’une part le développement des pays d’origine sans arrière-pensées prédatrices, et d’autre part en créant des emplois en France permettant un meilleur aménagement du territoire pour nous autres Français et un meilleur accueil pour les immigrés, le développement économique, l’assimilation et l’intégration culturelle contribuant à surmonter les inquiétudes démographiques.

EN BREF
Engager le nettoyage de l'espace proche des débris et les océans et les mers des déchets plastiques.

La France doit changer dans un monde qui change.

L’on dira maintenant que ce projet s’occupe du monde et non de la vie quotidienne, concrète, des Français. Je répondrai trois choses.

Tout d’abord, c’est ce qui se passe dans le monde qui détermine aujourd’hui ce que le nouveau président et le nouveau gouvernement seront en mesure de faire en France. D’où à la fois l’impossibilité d’un repli national en propageant des illusions démagogiques, et la nécessité d’intervenir pour changer le monde tel qu’il est si l’on veut vraiment se donner des degrés de liberté dans notre politique intérieure. Notre politique étrangère est la condition pour améliorer les choses chez nous. Faire l’impasse sur ce chapitre revient à tromper.

Ensuite, un président de la République occupe plus de la moitié de son temps à traiter des questions de politique internationale. Celles qui concernent les intérêts et les objectifs fondamentaux de l’humanité sont bien entendu les plus déterminantes. Ce qui est anormal, c’est que des questions comme la politique spatiale, la politique de la mer et le développement du continent africain occupent si peu de place dans la campagne. Exclure les Français de cette réflexion revient à les mépriser.

Dans la campagne présidentielle de 2012, en me méprisant pour avoir apporté ces sujets, c’est en réalité les Français que l’on a méprisés. Si cela se reproduit, c’est que nos dirigeants et nos médias ne croient plus, consciemment ou pas, aux règles les plus élémentaires de la démocratie.

Notre politique étrangère est la condition pour améliorer les choses chez nous.

Enfin, c’est un changement de manière de penser et je dirai même de type de civilisation qui est aujourd’hui nécessaire pour échapper en politique intérieure à une logique d’austérité, de chômage, de réduction des services publics, de remise en cause des acquis sociaux et de destruction du programme du Conseil national de la Résistance.

La sécurité dans toutes ses composantes

Si notre pays n’a pas d’objectifs exigeants dans le monde, s’il accepte la logique de destruction d’emplois par le numérique et la robotique sans création de nouveaux emplois, s’il continue à se soumettre à un ordre inacceptable, s’il ne porte pas de projet, comment les enfants et les adolescents pourraient-ils croire à la valeur de ce qu’on leur enseigne à l’école ? Si le travail et l’enseignement se bornent à développer telles ou telles compétences restreintes exigées par une mondialisation financière et numérisée, comment pourrait-on éprouver de la joie à travailler ?

Si les contraintes financières déconsidèrent ainsi le rôle de l’école publique, si la santé publique se trouve menacée, si l’accès au logement près du lieu de travail devient hors de portée, si les repères d’une vérité commune s’égarent, comment peut-on devenir optimistes ? Les Français, qui sont intelligents et réfléchis, voient s’effriter les éléments de leur exception économique et sociale et leurs dirigeants leur dire que c’est inéluctable, comment dès lors s’étonner qu’ils deviennent pessimistes ?

Mon projet vise à leur rendre l’espérance dans le combat, sans leur en cacher les risques mais en leur montrant que le pire est de continuer comme on va, en suivant la politique du chien crevé au fil de l’eau. Face au danger, il est légitime qu’ils exigent plus de sécurité. Cependant, faute de définir les fondements d’une réelle sécurité, on leur présente le seul aspect de la sécurité publique, en exploitant leurs peurs.

Or la sécurité ne peut s’atteindre que dans toutes ses composantes, qui forment un ensemble cohérent :

I. Sécurité nationale

C’est mon combat contre ce que l’on appelle l’ultralibéralisme ou le libéralisme financier, qui est en fait une dictature financière réduisant l’homme à un instrument en le livrant au chômage, aux CDD ou à des plateformes qui l’emploient sans garanties sociales. Cette sécurité ne peut être assurée que si notre pays retrouve sa souveraineté monétaire, car l’Etat et sa banque nationale, associés à d’autres Etats, sont les seules institutions ayant les moyens de combattre la dictature, à condition que ce soit un Etat citoyen défini par la participation politique, économique et sociale.

EN BREF
Ma priorité, c'est de rétablir notre souveraineté monétaire.

II. Sécurité sociale

Dans l’esprit de celle fondée par Ambroise Croizat et Pierre Laroque, elle doit offrir à tous la protection de la santé publique. Cela suppose aujourd’hui le remboursement à 100 % de tous les soins, y compris les dépenses de dentisterie, d’audition et de vue, non en stimulant une concurrence qui fatalement nivellerait par le bas, mais en rétablissant le principe d’universalité. Le coût ne doit pas en être mesuré comme une chose en soi, en termes comptables, mais en considérant le bénéfice qu’il comporte à terme pour l’ensemble de l’économie et de la société.

EN BREF
Remboursement à 100 % de tous les soins, y compris les dépenses de dentisterie, d'audition et de vue.

III. Sécurité de l’emploi

Elle doit assurer une qualification permanente de la population au niveau des technologies du futur. Cela exige de comparer d’ores et déjà les métiers d’avenir qui peuvent être offerts et la qualification existante des travailleurs, en organisant la formation professionnelle, l’apprentissage et l’alternance pour répondre à l’ampleur du défi, tout en prévoyant des passerelles permanentes entre filières générales et filières professionnelles.

EN BREF
Qualification permanente dans les technologies du futur : formation professionnelle, apprentissage, alternance.

IV. Sécurité de l’éducation

Elle doit susciter dès les sections de maternelle un amour de la langue et une extension du vocabulaire, par le jeu et l’exigence de l’attention, pour combler autant que possible les inégalités de départ. Tout commence là. Le reste de l’enseignement doit consister en une immersion dans ce que la pensée et l’activité humaine ont apporté de meilleur au monde, depuis la préhistoire jusqu’à l’exploration spatiale et le chant choral. Le pire est de faire redoubler une classe sans remise à niveau ou de faire passer dans la classe supérieure sans que les compétences soient acquises. C’est pourquoi une remise à niveau de tous doit être prévue en CP et en CM2, avant l’entrée à l’école et avant l’entrée au collège. Il ne s’agit pas d’un temps perdu, mais d’un temps retrouvé de l’enseignement mutuel et d’un sens du progrès collectif. De la sixième à la troisième, une partie de l’enseignement doit être consacrée à la découverte des technologies, des techniques et des innovations, en mettant « la main à la pâte ».

Ainsi, en troisième, l’enseignement professionnel ne sera plus vu comme un sous-produit mais comme une filière au sens plein du terme, s’intégrant dans l’économie et la société.

EN BREF
Susciter un amour de la langue et du vocabulaire dès la maternelle.
EN BREF
Remise à niveau en CP et en CM2.
EN BREF
De la 6e à la 3e : s'initier aux découvertes scientifiques et technologiques.
EN BREF
3e : ouverture sur l'enseignement professionnel.

V. Sécurité culturelle

Elle consiste à offrir à tous les plus belles réalisations de la culture classique comme des sources de vie, en en facilitant l’accès et expliquant les enjeux. Accroître la capacité du peuple à comprendre, créer et intervenir en inspirant, pas en débitant des formules, est le fondement même de la République, cet « accord de dissonances ». Cette éducation esthétique doit porter à agir dans l’intérêt général, non par devoir extérieur mais par goût, afin de réunir les différentes composantes de notre pays dans un projet commun inclusif, reflétant à l’échelle nationale l’orientation de notre politique internationale. La sécurité culturelle n’est pas donnée par le retrait sur l’acquis ou par la seule « conservation du patrimoine », mais par une émancipation commune des pouvoirs créateurs rendue nécessaire par l’objectif de développement mutuel.

EN BREF
offrir à tous les plus belles réalisations de la culture classique.

VI. Sécurité publique

Elle doit être assurée à la fois par l’engagement de l’Etat à manifester sa présence partout sur notre territoire, et par la police et le renseignement de proximité, intégrés dans la population. La lutte contre le terrorisme, en particulier, doit être vue comme une cause commune, fondée sur le service d’autrui. C’est cette participation populaire organisée qui la garantit, sans avoir besoin de déployer partout policiers, gendarmes et militaires, qui ont d’autres missions à effectuer et ne peuvent être constamment sous astreinte.

EN BREF
Présence de l’Etat sur tout notre territoire, police et renseignements de proximité.

Construire la rampe de lancement vers le futur.

Toutes ces sécurités forment un tout, mais la plus grande de toutes consiste, par delà chacune d’entre elles, à prendre le risque de construire la rampe de lancement vers le futur.

Aujourd’hui le peuple tambourine à la porte de nos institutions. Il exige une cause et non des paroles ou des chiffres. Le malheur de notre pays n’est pas que les partis en place aient « tout essayé » mais qu’ils n’ont rien essayé du tout, en pratiquant la soumission vis-à-vis de la dictature financière dans le monde et vis-à-vis de ses collaborateurs en France. Je propose, après cette introduction et à partir des repères fondateurs que nous devrions tous avoir, un ensemble de mesures phares visant à donner l’exemple et constituer les fondements d’un projet articulant la politique intérieure avec mon engagement exposé ci-dessus. Il s’agit d’une base pour inspirer une discussion, visant à nourrir des réflexions autres que la répétition des mêmes formules dans un environnement contrôlé ou des envolées démagogiques. En bref, redonnant un espace à la participation citoyenne en écartant les discussions de café du commerce ou la répétition de formules périmées.

Nous n’avons pas le choix car nous sommes en guerre et comme dans toute guerre, notre victoire dépend de la conception que nous nous faisons de l’homme. Ma campagne, une fois de plus, vise à organiser cette victoire en réveillant les forces latentes de notre pays. Elles sont là, je le sais. Car nous autres Français nous ressaisissons toujours lorsqu’un danger mortel nous menace, même après avoir traversé des périodes de confort dans la petitesse et l’abstention.

Nous devons à notre pays ce réveil. Nous devons au monde un projet de civilisation. Car aujourd’hui ce sont les plus hardis qui sont les plus sages.