Sanctions américaines : le retour des "canons d’août" ?

mardi 1er août 2017

Le livre de Barbara W. Tuchman les canons d’août, publié en 1962, sur les causes de la Première Guerre mondiale, avait inspiré le président Kennedy pour résoudre la crise des missiles de Cuba, et devrait être pour nous une référence face au danger actuel. Car la machine de guerre s’est remise en branle. Les médias français, au milieu de l’euphorie olympique, ont mis beaucoup plus d’empressement à déclarer la « fin de la lune de miel entre Trump et Poutine » et le « retour de la guerre froide » qu’à mesurer l’avancée considérable que représentait en soi la rencontre entre les deux présidents lors du G20 à Hambourg. Car, si notre président Macron dit souhaiter mettre fin à une « forme de néo-conservatisme importée en France depuis 10 ans », on peut douter pour l’instant que les respectables milliardaires propriétaires de nos médias partagent ce souhait.

Dans une tentative un peu pathétique de calmer les tensions provoquées par le vote des nouvelles sanctions au Congrès américain, le secrétaire du Département d’État Rex Tillerson a déclaré le 29 juillet que ce vote était en réalité le signe que les États-Unis essayent d’améliorer les relations russo-américaines : « cela représente une volonté ferme du peuple américain de voir la Russie faire les premiers pas vers une amélioration de ses relations avec les États-Unis. Nous espérons qu’une coopération pourra s’établir entre nos deux pays sur les enjeux globaux, et qu’alors les sanctions ne seront plus nécessaires ». Ces propos ont laissé les Russes perplexes, comme l’a rapporté l’ambassade russe à Washington : « la déclaration faite par le secrétaire du Département d’État américain concernant les nouvelles sanctions votées par le Congrès ne peut que nous faire froncer les sourcils. Washington ne semble toujours pas avoir compris que ce type de pressions contre un pays ne marcheront jamais, et que des relations bilatérales peuvent difficilement être améliorées par des sanctions ».

Interviewé dimanche sur la télévision publique VGTRK à propos de la décision de Moscou d’expulser 755 diplomates américains (sur 1200) de Russie en guise de contre-sanctions, Vladimir Poutine a affirmé : « une fois de plus, les États-Unis agissent de façon totalement injustifiée – ce qui est important – dans le sens de la détérioration des relations russo-américaines, imposant des restrictions illégales et mettant la pression sur les autres pays, y compris ses alliés, qui souhaitent maintenir et développer leurs relations avec la Russie. (…) Nous avons attendu assez longtemps, en espérant que la situation changerait peut-être vers le mieux », a-t-il déclaré, « mais il semble, que même si la situation change, ce n’est pas pour bientôt ». Poutine a malgré tout rappelé que la coopération entre les deux pays existe et qu’elle doit continuer : « Il y a de nombreux secteurs dans lesquels nous coopérons, y compris la non-prolifération des armes de destruction massive – secteurs où nous jouons le rôle de premier violon avec les États-Unis, ainsi que le combat contre le terrorisme », a-t-il affirmé. « Si l’on en juge à l’aune de ce qui a été accompli jusqu’à aujourd’hui —nous verrons comment la situation évolue dans les prochains jours— l’établissement d’une zone de dé-escalade en Syrie représente un progrès concret, le résultat concret de nos efforts conjoints ». Poutine a également mis de l’avant « les bons projets de coopération dans le domaine spatial. Par exemple, les chercheurs américains comme les nôtres souhaitent joindre leurs efforts pour explorer Vénus ».

Roger Stone : LaRouche a été injustement emprisonné par Bush père parce qu’il avait eu le cran de s’opposer à lui

Au cours de la Convention Politicon se tenant à Pasadena ce dimanche, l’analyste stratégique Roger Stone, ancien président des jeunes républicains et conseiller de Donald Trump en 2016, a répondu à une question posée par un membre du Comité d’action de Lyndon LaRouche (LPAC), qui lui demandait s’il partageait l’affirmation de LaRouche et du collectif des Vétérans du renseignement américain (VIPS) qui dénoncent comme une fake news le « hacking » prétendu par les Russes des ordinateurs du Parti démocrate : « Je connais très bien les interviews et les écrits [des dirigeants des VIPS] Ray McGovern et William Binney, tous deux vétérans nos services de renseignement, qui ont affirmé en substance que l’ensemble des allégations d’interférence russe dans les élections américaines étaient fausses. Je connais également très bien les écrits du Dr (sic) LaRouche. Je pense qu’il a été emprisonné de façon injuste par l’administration Bush [père] parce qu’il avait eu le cran de défier George H.W. Bush lors des élections présidentielles de 1988. Je trouve des informations très intéressantes sur son site Internet... »