Brèves

Lyndon LaRouche : « Comment remettre le dentifrice dans le tube ? »

jeudi 1er mars 2001

Dans le passé, de nombreux prétendus experts ont dénigré l’analyse économique de LaRouche, la présentant comme des « prophéties apocalyptiques totalement exagérées ». Aujourd’hui, ils doivent penser différemment. Voici quelques extraits de son intervention à la conférence semi-annuelle de l’Institut Schiller, qui s’est tenue dans les environs de Washington, le 17 février :

« L’effondrement de l’économie américaine est irréversible. Ce que vous constatez aujourd’hui au niveau des prix de l’énergie et des fournitures pour l’industrie - en plus de la chute des ventes au détail et des licenciements en masse dans chaque secteur, l’un après l’autre, le tout provoquant une réaction en chaîne à l’échelle internationale - est un processus de dépression provoquée, comme dans l’Allemagne de Weimar en 1923, par l’éclatement d’une bulle financière entrée dans une phase hyperinflationniste. C’est la raison pour laquelle Alan Greenspan a perdu la boule. Il n’y avait sans doute pas grand-chose là dedans, mais il l’a tout de même perdu. (...)

« Il est, à ce stade, impossible de maintenir, avec les méthodes actuelles, les choses telles qu’elles sont. De tout ce que les experts de l’administration Bush proposent ou sont prêts à accepter, rien ne marchera. Que ce soit davantage de dérégulation, de réductions fiscales ou une diminution du rôle du gouvernement, tout cela ne peut que garantir la pire dépression de l’histoire. A échelle globale.

« Comme l’économie américaine est devenue un « importateur en dernier ressort » pour la majeure partie du monde, l’on assistera à un effondrement en Asie, surtout au Japon et en Corée, mais aussi ailleurs. La Chine prépare déjà un programme d’expansion des infrastructures internes afin de compenser la perte d’emplois due à l’impossibilité d’exporter des produits à faibles coûts de main-d’oeuvre aux Etats-Unis. Le Canada ressent déjà l’effet de la faiblesse de l’importateur en dernier ressort, son voisin. L’Europe également.

« Peut-on remettre le dentifrice dans le tube ? Je réponds oui, c’est possible. Ceux qui s’y connaissent en matière de production savent comment s’y prendre. Ceux qui ne le savent pas ne peuvent pas exercer un emploi qualifié dans l’industrie !

« 1) Dans une situation d’urgence, lorsque les gens sont en plein désarroi, lorsque l’action doit être immédiate, il faut se baser sur les exemples du passé et retourner aux pratiques qui ont marché pour les remettre en oeuvre. Comme Franklin Roosevelt a tenté de le faire, avec un certain succès, entre son entrée en fonctions en 1933 et sa mort en 1945.

« 2) Les Américains doivent comprendre que la politique que nous avons suivie de 1933 à 1965, malgré tous ses défauts, a donné des résultats. Il nous faut donc immédiatement y revenir, à l’inverse de ce qui a été fait depuis 1966, avec la « stratégie sudiste », qui nous a conduits à l’impasse et à l’effondrement économique.

« A l’échelle mondiale, nous pouvons former des partenariats, par exemple avec les pays d’Eurasie, qui sont nos partenaires à grande échelle les plus évidents, ce qui nous permettra en même temps d’apporter davantage de justice en Amérique centrale et en Amérique du Sud, ainsi qu’en Afrique. Nous avons besoin dans notre pays d’un mouvement qui transmette au reste du monde le message qu’« aux Etats-Unis, il y a des gens qui pensent cela ». Cette voix doit se faire entendre dans le monde, en Chine, en Corée, au Japon, en Asie du sud-est, en Inde, en Asie centrale, en Europe, en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Alors il y a aura une réponse, l’espoir renaîtra chez les peuples aujourd’hui opprimés, qui diront : « Nous avons un ami, au sein même des Etats-Unis. Nous avons intérêt à ce qu’il prenne le pouvoir ». »