Invitée en Chine, Helga Zepp-LaRouche s’exprime sur les relations sino-japonaises

jeudi 4 septembre 2014

Helga Zepp-LaRouche on CCTV
CCTV

La présidente internationale de l’Institut Schiller Helga Zepp-LaRouche était l’invitée de l’émission en langue anglaise « Dialogue – Ideas Matter », diffusée à l’heure de grande écoute par la chaîne télé chinoise CCTV news, dans le cadre d’une discussion sur la décision de la Chine de faire du 3 septembre le jour de commémoration nationale de la défaite du fascisme en Asie.

Aux côtés d’Helga Zepp-LaRouche, en studio à Beijing, se trouvait Tao Wenzhao, chercheur associé à l’Académie chinoise des sciences sociales (CASS). Yoichi Shimatsu, l’ancien rédacteur en chef du Japan Times Weekly, a participé à la discussion via satellite.

En réponse à une question sur la politique belliqueuse du Japon à l’égard de la Chine, Mme Zepp-LaRouche a exposé plus largement la politique de « pivot asiatique » lancée par Barack Obama, centrée sur la stratégie militaire appelée AirSeaBattle, comme source d’instabilité dans la région. Elle est revenue sur l’annonce délirante faite par Obama en avril 2014, comme quoi les États-Unis modifieraient leur politique de neutralité dans les disputes territoriales entre le Japon et la Chine pour endosser les revendications territoriales japonaises.

Lorsqu’on lui a demandé comment les relations entre la Chine et le Japon pouvaient être améliorées, Mme Zepp-LaRouche a pris l’exemple de l’Allemagne, qui a commis des crimes atroces pendant la Seconde guerre mondiale mais qui a reconnu entièrement ces crimes pour ensuite émerger comme un pays digne de confiance. Elle a rappelé comment le Japon continue à censurer le Massacre de Nankin et appelé à la création d’une commission pour une étude historique honnête et indépendante comme point de départ pour établir la confiance.

Elle souligné le rôle positif du général Douglas MacArthur dans la rédaction de la Constitution japonaise d’après-guerre, et noté la réinterprétation récente de ce document par le Premier ministre japonais Abe, avec le soutien d’Obama.

Elle a rappelé, fort à propos, que dans une ère dominé par l’armement atomique, les conflits ne peuvent plus être résolus par la guerre. Elle a aussi insisté sur le fait que ce problème ne se limite pas au Pacifique, mais qu’il s’agit d’un problème global, notant que l’OTAN est en train d’encercler la Russie et que nous sommes, par conséquent au seuil d’une catastrophe.

Lors de la dernière partie de l’émission, madame Zepp-LaRouche a répondu a une question sur l’« abenomics » (une politique économique ultra-libérale doublée d’un assouplissement quantitatif de la part de la Banque centrale japonaise) et des conséquences du sommet entre le Premier ministre indien Modi et le Premier ministre japonais Abe, qui venait de se conclure.

Mme Zepp-LaRouche a fait remarquer qu’il y a une autre dynamique majeure dans la région, qui propulse en avant le développement économique dans la région Asie-Pacifique et au-delà. Elle a cité en exemple la Nouvelle route de la soie du président Xi Jinping, l’entente de partenariat stratégique récemment signée entre la Chine et la Russie, le sommet des BRICS en juillet dernier à Fortaleza au Brésil, ainsi que les réunions subséquentes entre les BRICS et les chefs d’Etat des autres pays d’Amérique latine, la Banque asiatique d’investissement dans l’infrastructure (AIIB) et la Nouvelle banque de développement.

Elle a décrit ces événements comme signes prometteurs pour l’avenir et les a comparé à l’« abenomics », qui a entraîné le Japon encore plus profondément à se soumettre au système financier dominé par Londres et Wall Street, un système qui se dirige vers un krach sans précédent. Elle a ensuite montré comment la politique de renflouement des mégabanques poursuivie avec entêtement par les Etats-Unis depuis la crise financière de 2008 a crée des banques qui sont 40 % plus grosses aujourd’hui qu’avant la débâcle. Le système de Londres et de Wall Street se dirige vers l’abîme, a-t-elle réitéré, et le Japon lui est trop étroitement relié pour éviter les dommages. Il vaut mieux adopter, a-t-elle conclu, l’approche consistant à financer des projets [et non pas le renflouement des banques] comme alternative, ce que beaucoup de pays sont déjà en train de faire.

Les deux autres personnalités invitées à l’émission ont manifesté leur accord avec certaines des critiques avancées par Helga Zepp-LaRouche à l’égard de la politique économique d’Abe et d’Obama, ainsi que du tournant militariste de droite initié par la Japon depuis l’arrivée au pouvoir d’Abe ; mais ils se sont seulement contentés d’espérer qu’un relâchement des tensions entre les deux pays surviendrait un jour ou l’autre.

L’émission « Dialogue—Ideas Matter » est largement suivie en Chine même et compte 80 millions d’abonnés à l’échelle internationale.