Pont terrestre eurasiatique : reprenons le flambeau de Lincoln et d’Henry Carey

dimanche 13 avril 2014

[sommaire]

D’après un discours rédigé en 1997 par un collaborateur de l’économiste américain Lyndon LaRouche, l’historien Anton Chaitkin.

Les patriotes américains pourront-ils empêcher Wall Street et Londres de provoquer une nouvelle guerre mondiale ? Oui, à condition de connaître leur véritable histoire.

Lors d’un entretien radiodiffusé le 8 janvier 1997, Lyndon LaRouche lançait, pour la première fois depuis le XIXe siècle, l’idée d’un ambitieux programme de développement économique pour tout le continent eurasiatique :

Si l’on regarde la population chinoise, celle de l’archipel des océans Indien et Pacifique, du sous-continent indien, etc., on constate qu’une grande majorité de la population mondiale est dans une dynamique de développement. C’est là que réside le potentiel pour la croissance future de l’humanité et de son économie.

Si vous prenez les traditionnels centres de production de machines-outils en Europe, situés dans le triangle approximatif que forment Paris, Lille, Berlin et Vienne, et que vous accrochez à cette locomotive de l’économie mondiale les plus grands centres de croissance économique dans le monde à travers un Pont terrestre, vous déclencherez une véritable révolution économique mondiale.

Cela, l’Empire britannique [1] est déterminé à l’empêcher à tout prix...

Aujourd’hui, la bataille entre partisans et opposants d’une telle politique eurasiatique est au centre de l’actualité mondiale, comme elle le fut à la fin du XIXe siècle, lorsqu’une tentative similaire fut promue par les forces associées au président américain Abraham Lincoln, en dépit de son assassinat en 1865.

La première tentative d’établir un « Pont terrestre » pour développer le continent eurasiatique fut lancée au lendemain de la guerre civile américaine (1861-1865), par les réseaux patriotiques (anti-impérialistes) qui souhaitaient bâtir une communauté mondiale d’État-nations pleinement industrialisés, capable de s’opposer à la politique de libre-échange de l’Empire britannique.

Le principal artisan de cette politique fut Henry Carey, le principal conseiller économique du président Abraham Lincoln, qui animait également un dense réseau d’industriels, militaires, scientifiques et dirigeants politiques. Ce réseau fut malheureusement écarté du pouvoir au début du XXe siècle, lorsque des intérêts financiers de Londres et de Wall Street, associés notamment à la banque JP Morgan, parvinrent à prendre le contrôle du processus politique aux Etats-Unis. En dehors des présidences de Franklin Roosevelt et John F. Kennedy, les Etats-Unis sont restés depuis lors fidèles à ces intérêts.

Henry Carey et le « Système américain d’économie politique »

Un des pères du "système américain d’économie politique", l’économiste américain Henry C. Carey (1793 -1879)

Henry C. Carey (1793 -1879) est le plus renommé et le plus respecté des économistes américains de l’époque. Ses écrits ont été traduits en plusieurs langues, tant en Europe qu’en Asie. Avec les économistes qui l’ont précédé, Friedrich List et Henry Clay, mais aussi avec Alexander Hamilton, il représente l’Ecole américaine d’économie, par opposition aux théories économiques servant à justifier les politiques impérialistes des principales puissances européennes. Ses principaux opposants (quoique pas nécessairement ses contemporains) furent John Stuart Mill, Thomas Malthus, David Ricardo et Adam Smith, de l’Ecole britannique d’économie.

Cette faction patriotique s’était établie principalement à Philadelphie, dans la continuité des réseaux développés par le grand révolutionnaire américain Benjamin Franklin.

Son programme : développer un vaste réseau de chemins de fer sous la responsabilité du gouvernement fédéral, éducation publique, protection des industries naissantes et aide publique à leur développement (financée par des taxes sur les importations), ainsi qu’à l’agriculture et à la recherche scientifique.

Le 10 mai 1869 : Lors d’une cérémonie à Promontary Point dans l’Utah, un rivet en or (golden spike) vient de relier l’interconnexion de la première ligne ferroviaire intercontinentale des Etats-Unis.

Lorsque Abraham Lincoln fut élu député au Congrès en 1846, il rédigea des notes sur la question des tarifs douaniers, dénonçant la doctrine britannique du libre-échange comme étant responsable de la faillite de nombreux pays et de la destruction de leur population et de leur industrie.

Une fois élu à la présidence, Lincoln mit en œuvre le programme économique élaboré par Carey, réalisant notamment un chemin de fer transcontinental qui atteignit la Californie en 1868.

Le projet, financé par le gouvernement fédéral à hauteur de 64 millions de dollars, fut construit principalement par l’armée américaine. Une seconde ligne transcontinentale fut ensuite lancée à destination de Seattle, sur la côte Pacifique.

Dès lors, vers 1869, les réseaux de Carey se mobilisèrent pour le développement du monde entier, en particulier l’Europe et l’Asie, grâce à une dynamique de progrès scientifique et technologique permettant d’endiguer les intérêts esclavagistes associés à l’Empire britannique.

Cette locomotive à vapeur Baldwin, produite en Pennsylvanie, a servi de longues années sur le Transsibérien. Elle est mise en honneur à la gare de Vladivostok.

En 1869, Henry Carey fut chargé de la politique américaine à l’égard de la Russie et du Japon. Ce dernier était connu pour ses prises de position pro-russes au moment de la guerre des puissances européennes contre la Russie en Crimée, en 1854. Pour Carey, les États-Unis devaient soutenir la Russie contre l’Angleterre et la France dans ce conflit. Il se rendit secrètement en Russie quatre ans plus tard, en 1859, pour négocier le soutien des Russes au gouvernement de l’Union dans la Guerre civile américaine. Ceux-ci envoyèrent effectivement des navires pour briser le blocus naval organisé par les forces britanniques, françaises et confédérées contre Lincoln.

Une décennie plus tard, en 1869, au cours d’un dîner organisé par Carey en l’honneur du nouvel ambassadeur américain en Russie, Andrew Curtin (ex gouverneur de Pennsylvanie), le général américain Joshua T. Owen proposa la construction en Russie d’une liaison ferroviaire traversant le continent jusqu’au Pacifique, car,

la gloire ne peut être atteinte que par l’accomplissement de grandes réalisations, qui tendent à faire avancer la civilisation et à développer la richesse matérielle de la population.

Sur la base des idées de Carey, le Prince Iwakura (1825-1883) lança l’industrialisation du Japon.

Un an auparavant, en 1868, une révolution avait eu lieu au Japon, la restauration des Meiji, au cours de laquelle les seigneurs guerriers féodaux avaient dû céder la place à un gouvernement central moderne, placé sous l’autorité du Prince Iwakura (1825-1883).

Ceci ouvrit la voie à une ambitieuse initiative de développement et d’industrialisation, à laquelle participaient étroitement les réseaux de Carey, jetant les bases de la future puissance économique nipponne.

Les associés de Carey conseillèrent l’empereur japonais sur la politique économique à suivre, protectionniste et dirigiste, afin d’éviter que le pays ne tombe dans les mains des intérêts libre-échangistes britanniques qui dominaient alors la Chine, depuis les sinistres Guerres de l’opium.

Industrialiser le monde

Comme le montrent les archives de la société des locomotives Baldwin à la Smithsonian Institution de Washington, des milliers de locomotives furent exportées par la célèbre firme de Philadelphie vers de nombreux pays, dont la Russie et le Japon, dans le cadre d’un programme de développement soigneusement planifié et mis en œuvre par des intérêts partageant la même vision économique que Carey.

Alexander Dallas Bache (1806-1867), l’arrière petit-fils de Benjamin Franklin.

La société Baldwin Locomotive Works n’était qu’un élément d’un vaste ensemble d’institutions marquées par les idéaux de la Révolution américaine, formant un groupement d’intérêts rassemblé autour de l’Institut Franklin pour la recherche scientifique et technologique, dirigé à cette époque par Alexander Dallas Bache (1806-1867), l’arrière petit-fils de Benjamin Franklin.

Dallas Bache et son Institut travaillaient de concert avec de grands scientifiques allemands, dont Humboldt, Gauss et Weber, dans de nombreux projets tant au niveau de la recherche technique que « fondamentale ».

Faisaient partie du même réseau de l’Université de Pennsylvanie, alors contrôlée par Carey et ses amis, d’importants fabricants de machines-outils, de même que les aciéristes Carnegie et Bethlehem Iron/Steel. Ce groupe s’était lui-même baptisé les « Intérêts de Philadelphie », pour se démarquer des intérêts financiers de Wall Street déjà largement dominés par l’Empire britannique et le blanchiment des revenus du commerce de l’opium entre l’Inde et la Chine.

L’Empire contre-attaque

La riposte britannique à l’émergence et la progression rapide de ces intérêts ne se fit pas attendre. Leurs efforts se concentrèrent sur la maison bancaire Jay Cooke, elle aussi domiciliée à Philadelphie, principale source de financement privé des projets entrepris par les forces de Carey.

S’appuyant également sur une série de scandales visant à dénigrer les chemins de fer, les Britanniques réussirent à intimider les membres du Congrès et à faire cesser toute subvention ou autre forme de soutien à ce projet. Un terrible krach financier s’ensuivit, celui de 1873, balayant du même coup la maison bancaire Jay Cooke. Le pays sombra dans une profonde dépression.

Henry Carey, alors âgé de 80 ans, refusa toutefois de baisser les bras. Il répondit par une série d’initiatives audacieuses qui allaient changer durablement la face du monde.

Tout comme l’affirmait par la suite Jean Jaurès en France, et à l’opposé d’aussi bien du marxisme que du libéralisme, Henry Carey estimait qu’au-delà des intérêts de chacun dans une situation donné, une harmonie doit transcender les choix économiques fondamentaux.

Son premier coup fut la publication en 1876 d’une brochure impitoyable, intitulée Le commerce, le christianisme et la civilisation versus le libre-échange britannique, plus connue par son sous-titre « Lettres en réponse au Times de Londres ». Cette brochure dénonçait virulemment les pratiques dévastatrices et hypocrites imposées par l’Empire britannique au nom de la « grande Réforme », celle du « christianisme, de la civilisation et du libre-échange ».

Remarquez que ces pratiques sont toujours imposées aujourd’hui, au besoin par la force, au nom d’une autre « réforme », celle de la « démocratie, de la civilisation et du libre-échange ». Un seul terme a changé…

Le Times, auquel répondait Carey dans ses lettres, avait affirmé que le libre-échange se voyait de plus en plus critiqué à cause de l’influence grandissante d’« ignorants », d’« imbéciles », de « malhonnêtes » et d’« hérétiques ».

Dans sa réponse, Carey dénonça avec force les dirigeants de l’Eglise d’Angleterre, la monarchie, pour leur caution et rôle actif dans les Guerres de l’opium contre la Chine, ainsi que dans le pillage de l’Inde, transformée en champ d’opium dont la production était exportée de force en Chine au nom du libre-échange. Il montrait ensuite comment ces Indiens se retrouvaient esclaves aux Antilles (West Indies), elles aussi contrôlées par l’Empire Britannique.

L’émergence de l’Allemagne

Le conseiller de Bismarck, Wilhelm von Kardorff (1828-1907), était un admirateur de Henry Carey.

Des intellectuels allemands, dont l’industriel Wilhelm von Kardorff (1828-1907), se hâtèrent de traduirent la brochure de Carey, afin de peser dans le débat sur la nouvelle politique économique que comptait adopter le chancelier Bismarck. Le pays cherchait alors à s’affranchir de plusieurs décennies de sous-développement, causées par la doctrine britannique du libre-échange.

Ainsi, à partir de 1879, une importante réforme basée sur des tarifs douaniers élevés et un programme volontariste de développement technologique et industriel furent mis en œuvre, le tout accompagné d’une meilleure protection sociale à l’égard des travailleurs et d’une croissance fulgurante de l’emploi et des salaires. Un impressionnant réseau de chemins de fer fut également construit. L’Allemagne se joignait ainsi aux Etats-Unis comme moteur du développement économique mondial.

A l’abri de Wall Street et de la City, l’exposition de Philadelphie organisée à l’occasion du centenaire de la révolution américaine, fût le rendez-vous mondial pour tous les bâtisseurs de nations.

En 1876, année du premier centenaire de la Révolution américaine, la plus grande exposition industrielle jamais vue eut lieu à Philadelphie. Cent mille visiteurs s’y précipitèrent le jour de l’inauguration, et un million au total s’y rendirent, en provenance du monde entier.

Dans le hall central, un chariot aérien transportait Confucius et Mahomet, montrant au monde que la science, la technologie et le développement industriel visent à améliorer le sort de tous les peuples de la planète. Des milliers de machines étaient exposées dans les quelque trois cents pavillons de l’Exposition, avec de magnifiques exemplaires de la célèbre locomotive Baldwin, spécialement construits pour l’occasion.

Le chef de la délégation allemande, Franz Reuleaux, décrivit l’événement en ces termes, dans une série de lettres publiées dans les journaux européens puis sous forme d’un livre intitulé Lettres de Philadelphie :

Tous ces pavillons, dont plusieurs de vaste dimension, produisent, avec les principaux halls, une impression semblable aux mouvements d’une puissante fugue, dans le sens où toutes les voix reprennent à nouveau le thème principal, mais chacune avec son propre caractère, s’entremêlant et se tissant avec les autres motifs, jusqu’à ce que, au final, tout cet incroyable orchestre-industrie, rugissant et vrombissant, se rassemble pour porter le thème à sa conclusion. Jamais auparavant une telle impression générale n’avait été obtenue avec autant de perfection.

Première lettre, 2 juin 1876

Nous souhaitons tout d’abord souligner (…) qu’au cours des récentes décennies, l’industrie américaine a réussi à se hisser, dans sa plus grande partie, à d’admirables sommets. Elle peut remercier pour cela non seulement la qualification d’une main d’œuvre intelligente, formée par une part considérable d’Allemands, mais aussi, sans l’ombre d’un doute, les tarifs protecteurs. (…) De plus, la majeure partie de l’industrie américaine a cherché à se renforcer par la qualité de ses produits. Elle est ainsi arrivée, petit à petit, à repousser une longue file de produits importés.

Les principaux moyens pour y arriver sont, premièrement, la machine, qui économise la force physique et deuxièmement, l’intelligence humaine sous la forme de la qualification de la main d’œuvre, en accordant des salaires élevés. Les deux facteurs fournissent des produits qui, à des prix relativement faibles, sont assez bons et dans leur grande partie d’excellente qualité.

Neuvième lettre, 25 août 1876

Un autre entrepreneur allemand d’importance se rendit également à l’exposition de Philadelphie, Emil Rathenau. Celui-ci allait former quelques années plus tard avec un autre protégé de Carey, Thomas Edison, une entreprise qui se donnerait pour tâche l’électrification du monde entier.

A eux deux, ils réussirent à électrifier l’Autriche, la Suisse, l’Italie, la France, la Belgique, l’Espagne, la Roumanie, la Bulgarie, la Russie, la Pologne, le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Afrique du Sud, le Mexique, le Brésil, le Chili, l’Argentine, le Japon ainsi que la Chine, sans oublier bien sûr l’Allemagne et les Etats-Unis.

Naissance de l’industrie russe

Le scientifique Dimitri Mendeleïev (1834-1907), célèbre auteur du tableau périodique des éléments, vint lui aussi visiter l’exposition de Philadelphie et conférer avec Carey et ses amis.

Le pavillon de la Russie exposait quelques-unes des machines produites dans le pays, ainsi que le travail de l’Institut de la technologie appliquée de Saint-Pétersbourg et de l’Ecole technique impériale. Il s’agissait là des débuts du développement industriel du pays.

Une personnalité de premier plan, le scientifique Dimitri Mendeleïev (1834-1907), célèbre auteur du tableau périodique des éléments, vint lui aussi visiter l’exposition et, bien entendu, conférer avec Carey et ses amis.

Disciple de l’économiste allemand Friedrich List, pourfendeur de l’idéologie du libre-échange, Mendeleïev a lui-même rédigé de nombreux livres et articles sur cette question, dont un intitulé Un tarif intelligent, ou enquête sur le développement de l’industrie russe en rapport avec le Tarif général de 1891.

Serge Witte (1849-1915) fut le principal artisan de la politique de construction des chemins de fer russes, dont le célèbre Transsibérien, qui allait être réalisé au cours des années 1890. La société Baldwin de Philadelphie allait, comme on pouvait s’y attendre, fournir les locomotives.

C’est lui qui rédigea la politique douanière de la Russie à la demande du ministre russe des Finances, le comte Serge Witte (1849-1915). Ce dernier fut le principal artisan de la politique de construction des chemins de fer russes, dont le célèbre Transsibérien, qui allait être réalisé au cours des années 1890. La société Baldwin allait, comme on pouvait s’y attendre, fournir les locomotives et Carnegie Steel, les rails nécessaires.

Un autre émissaire de Carey, Wharton Barker, fut embauché par le Tsar en 1878 pour superviser la construction des navires de guerre russes commandés auprès des chantiers navals de Philadelphie. Il se rendit ensuite dans le sud de la Russie pour participer à son industrialisation.

Bataille pour libérer la Chine

Un représentant de Wharton Barker, Eugene Mitkiewicz, avait signé en 1886 un important contrat avec le gouvernement chinois en vue d’y construire un ambitieux réseau de chemins de fer. Les plans prévoyaient aussi d’instituer une banque nationale pour financer le projet, ainsi que la construction de lignes téléphoniques et d’une multitude d’usines dans toute la Chine.

Les réseaux de Carey réussiront à semer les germes de ce qui deviendra la révolution chinoise de 1911, grâce aux efforts de l’un de leurs jeunes protégés, le Dr Sun Yat-sen (1866-1925) qui deviendra le président du pays.

Le gouvernement britannique exerça de fortes pressions sur son homologue chinois et réussit à faire annuler le contrat, dont une copie confiée aux archives nationales de Washington est parvenue jusqu’à nous. Barker revint à la charge en 1895 mais le plan fut de nouveau avorté sous la pression des Anglais.

Ce sera finalement à partir d’Hawaï que les réseaux de Carey réussiront à semer les germes de ce qui deviendra la révolution chinoise de 1911, grâce aux efforts de l’un de leurs jeunes protégés, le Dr Sun Yat-sen (1866-1925). C’est depuis le domicile de Frank Damon, dont le père, Samuel Damon, était un proche de Carey, que le mouvement révolutionnaire s’organisa pour renverser l’infâme dynastie Qing et jeter les bases de la Chine moderne.

Les patriotes américains et européens seront-ils capables de poursuivre ce grand chantier eurasiatique envisagé par Carey et, cent ans plus tard, par Lyndon LaRouche ? A nous de faire en sorte qu’il en soit ainsi.


[1Contrairement aux idées reçues, l’Empire britannique n’est pas mort. Après la IIe guerre mondiale, il a préservé son pouvoir en faisant de la City et de Wall Street les centres du système financier international. Depuis l’assassinat de Kennedy, les États-Unis en sont devenus le bras armé.